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Emergeant doucement du brouillard dans lequel il était plongé, majestueux, irréel, le drakkar Falkenbach se dévoile progressivement sous nos yeux. Son immensité effraye, sa beauté subjugue. Simple spectateur du fabuleux voyage auquel les guerriers vikings se préparent, nous ne pouvons, comme eux, que rêver de nouveaux horizons, de venir fouler du pied ses terres riches et fertiles contenant tant de promesses de conquêtes et d'avenir !! Mais il faut avant tout trouver en son cœur le courage de tout abandonner derrière soi pour s'ouvrir à cette enivrante et dangereuse amie, l'aventure… Que les plus courageux acceptent de me suivre et de prendre la mer, le périple commence…

Heralding - the fireblade a entièrement été composé en 1992, alors que le groupe venait d'émerger avec sa première démo. Mais il ne s'agit pas ici d'une réédition, car ce matériel est totalement inédit. Même si "Heathen foray" a déjà servi de base pour un morceau paru précédemment, "Heathenish foray", et que "Laeknishdr" figurait déjà sur les premières démos du groupe, les compositions proposées ici réussissent à captiver l'auditeur par leur saveur assez particulière.

L'album s'ouvre avec puissance et douceur sur "Heathen foray", morceau typé heavy épique aux relents fortement folkloriques et entièrement interprété en chant clair. Ce morceau est d'une grande beauté et Vratyas Vakyas, seul maître à bord de son drakkar, réussit dès la première seconde à nous emporter avec lui. Même si depuis l'album précédent, il a engagé un équipage pour interpréter fièrement ses compositions avec lui, la création originelle de l'œuvre reste entièrement de sa main. Et si tout au long de l'album, l'influence de Bathory période Hammerheart se fait clairement ressentir, Falkenbach réussit à imposer sa forte identité, plus magique qu'un Ensiferum, moins violent qu'un Thyrfing, maîtrisant parfaitement le jeu des ambiances, il s'impose pour moi comme le maître absolu de cet art complexe qu'est le viking metal, style bien délicat à définir car il tient à la fois du heavy, du folk, et du black, et ajoute une touche épique et une ambiance bien particulière, quoique variant beaucoup d'un groupe à un autre. Grâce à cet album, Falkenbach réussit donc à affirmer très énergiquement sa personnalité aux multiples facettes.

La première partie de l'album démontre clairement l'hétérogénéité pourtant cohérente de cet album. Aux morceaux pur Black (mais bien produits et excellents quand même) comme les directs "Of forest unknown" et "Roman land" (quelle batterie rapide et saccadée !!) se mélangent épopées viking plus calmes et posées, où le chant clair résonne dans la brume et se montre appel d'espoir ("Heathen Foray", "Havamal", deux morceaux assez calmes mais toujours épiques et puissants grâce à des arrangements orchestraux merveilleux et des mélodies très prenantes).

La seconde partie mélange davantage les genres. Je prendrais en exemple, ce sublime et merveilleux morceau qu'est "Heralder". Le style pratiqué dans ce morceau relève d'un black folklorique absolument génial et magnifique. Les chœurs et narrations contribuent à renforcer l'aspect épique et majestueux et le chant black se fond à merveille dans le paysage onirique dépeint par la chanson. Cette pièce est vraiment magnifique, le passage folklorique joué au violon au milieu du morceau me transporte littéralement. Une perle, une ode au metal viking… mon morceau préféré de l'album, vous l'aurez compris. Les chœurs et solos de la fin du titre ajoutent une telle dimension émotionnelle…
Le morceau suivant, sans transition, nous fait revenir à un black plus "primaire" mais toujours efficace et bien foutu. "Laekmishendr", vieux morceau du groupe, est ré-enregistré et c'est peu de dire qu'il s'est amélioré. La production, excellente, de l'album lui offre clairement un second souffle très bien venu. Les quelques passages du cœur du morceau sont encore une fois magnifiques, puissants et très mélancoliques à la fois. Et j'ai rarement vu une voix black réussir à s'imposer aussi bien, naturellement, sans gâcher la poésie ni donner à l'album une ambiance de violence, ou un aspect malsain. Ce morceau paraît un peu répétitif, bien que les solos de la fin soient géniaux. "Walkiesjar" est probablement le titre le plus faible de l'album. Dans la lignée des titres purement blacks évoqués au début, il n'apporte presque rien à l'ensemble malgré quelques "ohé ohé" sympathoches par ci par là. Heureusement, les musiciens ont eu le bon goût de rendre ce morceau le plus court de l'album, donc cela passe bien.
Et retour à une alternance des chants et à un rythme plus lent avec "Skirnir". Une bien belle conclusion pour un bien bel opus.

Souvent répétitif mais jamais longuet, cet album est une ode à la gloire d'Odin mais aussi du metal au sens large. Les rares étendues où la longueur des morceaux pourrait lasser sont entrecoupées de solos, passages folkloriques ou breaks atmosphériques qui redonne un souffle de vie à cette œuvre où l'ennui est proscrit. Seul bémol, la fin de l'album, moins captivante, laisse retomber la puissance des premiers titres… mais le récit dépeint par la musique est si enivrant que l'achat de cet album m'apparaît néanmoins comme... indispensable.

Gounouman

0 Comments 29 mars 2006
Whysy

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