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Valkiria est un projet  italien  avec des ses rangs le musicien du même nom. Doté de nombreux talents musicaux, Valkiria a presque composé et joué cet album de bout en bout en ne comptant que sur ses seuls petits doigts (plus ceux de Mike son guitariste). Actif depuis 1996, Here The Day Comes est le 5ème opus du presque one-man band mais le premier avec Valkiria aux manettes. Il propose un gothic metal plutôt sombre et lent.  Ancien membre de Ecnephias, Obscure Devotion et Veiled Moon, Valkiria s’y connait en noirceur. Here The Day Comes, comme son nom l’indique, se découpe en sept morceaux représentant chacun un moment de la journée depuis l’aube jusqu’à la nuit.

« Dawn » a un début calme et plaisant qui colle parfaitement avec son nom. C’est le réveil, on s’étire en douceur en attendant que les lambeaux de sommeil disparaissent. Et puis, le rythme s’intensifie un peu. On se met en marche dans cette longue journée qui s’étend devant nous. Les lignes de chant collent bien au titre : en toutes en longueurs, elles participent à rendre « Dawn » encore plus mélancolique.  Tout comme « Evening » qui nous berce par ses dernières notes. Il annonce tranquillement la fin de la journée avant que le titre « Night » ne nous enveloppe de ses riffs langoureux, une dernière fois.

En règle générale, les morceaux alternent entre une partie introduction assez lente et fine, des parties mélodiques sombres, et un timbre âcre qui semble traîner sa peine tout au long de l’album ; de la même manière que les morceaux s’étendent à l’infini (ou presque) avec leurs fins en fondu-au-noir pas toujours de bon goût. On a droit à quelques variations ( et c’est inattendu) : « Sunset » et son début plus énergique brisent une boucle un peu répétitive et cela fait du bien.

De la même façon, des petites touches de clavier plus guillerettes émanent  ça et là. Elles sont les bienvenues, sur « Sunrise » notamment, surtout que les guitares se veulent souvent tristes en comparaison, comme sur « Afternoon ».  En effet, ce n’est pas la peine de tourner autour du pot pendant des heures. Here The Day Comes n’a rien d’un album qu’on écoute quand on veut partir du bon pied, dans la bonne humeur, la joie, et l’allégresse. Il distille, avec pas mal de sincérité, il faut le dire,  son chagrin. Morose sans tomber dans l’excès, Valkiria aurait pu composer une vraie réussite.

Qu’on se comprenne bien. Here The Day Comes est mignon comme tout et bien pensé. Il sait dispenser la bonne dose de noirceur sans être trop funeste ou déprimant. Le problème est qu’il est beaucoup trop homogène. Les titres sont trop semblables pour permettre un vrai plaisir d’écoute. Alors, bien sûr, prises une par une les chansons fonctionnent comme il faut mais dans son ensemble, l’album est uniforme à en avoir la nausée. Il se présente comme un gros bloc compact, très prévisible une fois les deux premiers morceaux passés. Après la première écoute, il n’y a plus de surprises, de découvertes.

Le chant, enfin, est également beaucoup trop monotone. On a l’impression que Valkiria chante toujours la même chose du début à la fin de son album. Au début ça ne dérange pas parce que, la voix du multi-instrumentiste se mélange bien à la musique. Sa complainte éraillée est  suffisamment puissante et, en même temps, pas trop agressive pour ne pas détruire l’effet gentiment spleenifiant des morceaux. Cependant, Valkiria pêche par excès de régularité et son chant linéaire finit par agacer. Il faudrait, en plus des passages parlés presque obligés, un autre rythme, une autre vitesse de diction…

Valkiria offre donc un bel effort de musique éplorée beaucoup trop homogène pour vraiment convaincre. Here The Day Comes manque d’un grain de folie, d’un vent de variation, appelez ça comme vous voulez, pour enchanter les oreilles. Difficile donc de vouloir que le jour ne finisse jamais ou se répète à l’infini, il y a peu de chances que vous fassiez tourner cet album en boucle.

Nola

0 Comments 14 avril 2012
Whysy

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