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Magica. Derrière ce nom cliché se cache un de ces groupes de troisième zone comme il en existe tant dans le milieu du Metal, et encore plus dans le sous-genre très prisé qu’est le Metal gothique et symphonique à chant féminin. Le groupe roumain propose ici son troisième album, en 5 ans d’existence. Et même si je suis plutôt amateur du genre, c’est avec une motivation toute relative que j’enfourne le CD dans ma platine, n’ayant pas gardé un souvenir impérissable des deux méfaits précédents de la troupe venue de l’Est. Cependant, je reste curieux de savoir si Magica est capable de proposer un temps soit peu d’originalité, ou au moins, un album intéressant, pour parvenir ainsi à passer dans la cour des grands.


Et bien, autant casser le suspense tout de suite, même si l’on peut espérer que le groupe gagne quelques fans avec ce nouvel opus, plus solide et mieux construit que ses prédécesseurs, la reconnaissance n’est pas encore pour cette fois ! Cependant, un effort a été fait aussi bien sur le fond que sur la forme, et j’avoue que certains passages m’ont bien enthousiasmé, ce qui est déjà beaucoup, et avec ce « Hereafter », Magica m’apparaît donc comme nettement plus digne d’intérêt qu’auparavant…

Moins gothique et symphonique que par le passé, le groupe a décidé d’alléger sa formule, de se rendre plus accrocheur et direct. C’est probablement un bon choix, car on échappe ainsi aux envolées néoclassiques souvent douteuses et maladroites des albums précédents, au profit de rythmiques plus heavy et de riffs relativement intéressants et en tout cas bien efficaces (« Turn to stone », très bon morceau, ou encore la puissante introduction de « Through wine »). Le groupe se situe a mi-chemin entre Nightwish et Edenbridge, et force est de constater que ces deux références s’imposent sans cesse à notre esprit durant l’écoute… Comme pour ses deux groupes, l’ambiance est plus heavy que gothique, l’atmosphère légèrement épique, et le chant est particulièrement mis en avant.

Et si la chanteuse a fait des progrès depuis ses débuts, on conserve l’impression que sa technique est encore insuffisante pour insuffler aux morceaux la magie et la grâce qui pourraient les porter vers le haut. Les lignes de chant doublées des refrains pourraient être efficaces, elles sont agaçantes et crispantes (et même bien criardes et disharmonieuses parfois, comme sur le gros ratage que constitue « This is who I am »). Lorsqu’elle reste dans un registre moins aigu qu’elle maîtrise mieux, Ana parvient beaucoup mieux à convaincre son auditoire. Et ma note aurait sûrement été plus haute d’un point si la chanteuse n’avait pas tenté de se briser la voix en voulant monter trop haut, et si tout l’album était resté au niveau de ses premiers titres.

Car oui, même si la formule est éculée, même si aucune once d’originalité n’est de mise, même si la voix pourrait être mieux, même si la batterie est trop clinquante et les claviers souvent bien kitsch…La qualité est là ! Les 5 premiers titres de l’opus ont beau souffrir de tous les désagréments cités précédemment, je trouve que la magie prend, que l’on se laisse emporter par ces tubes aux refrains mémorisables, bien écrits et assez heavy pour ne pas reprocher au groupe de s’être rendu « trop » commercial. En live, voici qui devrait bien fonctionner…

Mais la suite est moins enthousiasmante. Il n’y a pourtant aucune raison particulière, seulement une absence de renouvellement, des riffs, mélodies et arrangements qui paraissent plus calibrés, une dose de magie en moins, et quelques ratages en plus… Oh, bien sûr, tout cela s’écoute plutôt agréablement et sans effort, mais il manque ce petit quelque chose qui me fait dire que le potentiel de Magica, bien réel, n’est pas encore prêt à exploser au grand jour et à nous éblouir.


En bref, une belle progression par rapport au passé, un début d’album enthousiasmant, un clip sympathique pour accompagner tout ça… Que demande le peuple ? Une voix meilleure, plus naturelle et émouvante, une production irréprochable, et surtout, de l’originalité, de la passion ! Mais même si ce n’est pas encore tout à fait ça, je pense que les amateurs du genre ne prendront pas trop de risques avec cet album où le charme, l’enthousiasme et la qualité d’exécution pallient aux reproches que l’on pourrait faire à Magica. En bref, un assez bon album, ma foi plutôt agréable, qui donne envie d’encourager le groupe à dépasser une nouvelle fois ses limites pour le prochain opus !  

Gounouman

0 Comments 23 janvier 2008
Whysy

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