L’Est nous envahit mon colonel ! Laissez faire lieutenant on ne peut que saluer cette nouvelle entrée des pays de l’Est dans la scène métal européenne. Et oui depuis quelques temps on entend parler de la Pologne, de la Russie, des pays baltes, etc… Si les groupes s’exportent si bien c’est sans doute qu’ils ont quelque chose à fournir. De cette manière on voit émerger des groupes comme Riverside, Catharsis, Mechanical Poet, Svartby… La liste est longue. Il faudrait ajouter à celle-ci le nom d’Atomica.

S’il prête à rire, sa musique en revanche force le respect. HilFe ! est le premier album de ces russes et déjà ça flair bon le talent. En témoigne leur maturité puisque durant tout l’album on ne pensera à rien d’autre qu’à Atomica.
Mais diantre, comment font-ils, allez-vous me dire ? Ben tout simplement déjà, en se dotant d’un son particulier et par conséquent personnel.
La production est curieuse mais pas mauvaise ; la guitare figurant au premier plan avec un son assez tranchant. On a également un chant féminin tout à fait délectable quelque soit la langue utilisée puisque le groupe compose en russe mais aussi en anglais. La barrière de la langue va donc tomber sans difficulté. Même si elle ne donne pas d’énormes variations à ce chant, la chanteuse parvient tout de même à retenir l’attention. Atomica joue d’une opposition entre ce chant et des growls masculins assez curieux, assez gras mais qui font sa personnalité. Si ce jeu de genres semble un classique, les timbres et l’habillage musical des chansons révèlent en revanche l’intérêt et la réussite de ce dualisme.
On navigue entre un métal pêchu avec des rythmiques un poil thrashisantes et des ballades relevées de poésie à l’aide de madame et du piano, of course. Les ambiances sont posées par quelques nappes de claviers qui restent donc relativement en retrait, n’enlevant donc rien à l’aspect percutant de la musique de Atomica et habillant à merveille les mélodies vocales. Si l’album reste relativement homogène il n’en reste pas moins divers rythmiquement parlant. Ainsi il vous faudra trois, quatre écoutes au minimum pour commencer à retirer la quintessence de cet album.
Rythmiques efficaces et recherchées certes, mais n’oublions pas ces belles mélodies non désuètes d’utilité. En effet, ici rien d’accessoire, pas de remplissage, tout semble cohérent. On notera aussi de trop rares incursions folkisantes avec du violon et de la cornemuse.

Au final on possède donc un album très bien équilibré, oscillant entre calme poétique et puissance harmonieuse. La mélodie est omniprésente et enrobe les riffs puissants qui ne manqueront pas de vous faire agiter la tête. Ici même si le chant est haut, vous bannirez toutes formes de comparaisons avec le métal lyrique. C’est donc fort d’une approche musicale personnelle et efficace qu’Atomica débarque sur la scène métal, qui, au temps de l’internet ne semble plus avoir de frontières exceptées celles des pays encore mal reliés au réseau. Il en résulte un départ encourageant pour cette formation. Jetez-y donc une oreille. Histoire à suivre…

Dreamer