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Quand Anathema a annoncé il y a quelques mois la sortie de Hindsight, leur nouvel album, tous les fans ont dû pousser un gros « ouf » de soulagement. Et pour cause, depuis 2003 et A Natural Disaster, les britanniques ont connu d’innombrables difficultés de tous ordres : problèmes financiers, absence de label… Une injustice pour un groupe qui, ne l’oublions pas, a été partie intégrante du désormais célèbre triangle d’or (en compagnie de Paradise Lost et My Dying Bride) du label anglais Peaceville, qui a connu ses heures de gloire pendant les années 90. Mais fort heureusement, le combo de Liverpool semble enfin avoir mangé son pain noir et revient sur le devant de la scène avec ce nouvel effort.

Autant le dire dès maintenant, ne vous attendez pas au coup de l’année avec Hindsight, non pas que cet album soit mauvais, mais parce qu’il s’agit en fait non pas d’un réel album studio mais d’une compilation d’anciens titres (avec quand même un inédit) réarrangés à la sauce électro-acoustique. Pas de surprise donc, d’autant que les britanniques ont choisi de reprendre les classiques du groupe (Fragile Dreams, One Last Goodbye ou encore Are You There entre autres) pour construire cet album, et d’un sens c’est gage de qualité. Un peu à l’image de The Gathering qui s’était essayé à cette expérience en format live avec Sleepy Buildings, le groupe anglais a préféré néanmoins s’isoler en studio pour se lancer dans l’enregistrement de ce nouvel opus, probablement pour avoir une qualité de son optimale. Le rendu est clairement à la hauteur musicalement, avec des titres comme Are You There dont le résultat est à la hauteur de ce que l’on pouvait attendre. Cela étant, dommage que les musiciens n’aient pas choisi quelques titres plus nerveux, car même l’inédit n’apporte pas réellement le punch feutré que l’on pouvait retrouver sur les versions originales.

Pour les néophytes cependant, la démarche est réellement intéressante, car découvrir Anathema par le biais de ses chansons les plus connues et avec ce réarrangement électro-acoustique est un vrai bonheur. Ce n’est plus un secret pour personne, mais les britanniques sont passés maîtres dans l’art du métal atmosphérique, porte-paroles acharnés d’une musique superbe et mélancolique, et en ceci l’apport de l’acoustique vient encore sublimer leurs compositions. On peut ainsi mieux apprécier les parties vocales de Vince Cavannagh, merveilleuses de subtilité et de douceur frustrée, ainsi que l’apport du violoncelle, le tout bien mis en valeur par une production de grande qualité. L’influence de Radiohead n’aura jamais été aussi forte que sur cet album, que ce soit dans les sonorités suaves des guitares ou dans l’intonation de voix, beaucoup de choses rappellent ici les célèbres cousins d’Oxford.

En attendant avec impatience un « vrai » album studio cette fois-ci, on devra donc se contenter de ce Hindsight qui laisse tout de même un arrière goût amer. Amer car si musicalement cet album est une franche réussite (si l’on excepte les deux ou trois chansons où l’on ne voit pas réellement la plus value de la transition vers l’acoustique), on aurait aimé que les britanniques aillent plus loin dans la démarche, en reprenant pourquoi pas des titres plus électriques (je reste persuadé qu’une chanson comme Pulled Under at 2000 Meters a Second en électro acoustique aurait pu, connaissant l’immense talent du groupe, donner un résultat épatant). Mais après 5 années de traversée du désert, on ne peut pas cacher le plaisir de revoir Anathema enfin de retour aux affaires, avec en ligne de mire un prochain album où un certain Steven Wilson devrait venir apporter son grain de sel. L’attente sera longue, et les fans comme les non initiés devraient malgré tout apprécier Hindsight à sa juste valeur.

0 Comments 29 septembre 2008
Whysy

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