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Havayoth… Ce nom ne vous dira probablement absolument rien, et pourtant, ce groupe suédois a sorti en 2000 ce qui restera l’un des tous meilleurs albums de Metal atmosphérique et gothique de tous les temps à mes yeux.

Je pense que l’absence totale de succès et de reconnaissance de cet excellent disque s’explique par une très mauvaise distribution, et une absence totale de publicité. Voilà ce qui a probablement empêché le groupe d’obtenir le large public qu’il méritait amplement, vu la qualité extraordinaire de son inspiration.


En fait, Havayoth est plus un projet qu’un groupe, il ne constitue qu’une sorte… d’escapade. Les trois musiciens composant cette formation sont en fait trois musiciens spécialistes de black et qui ont souhaité, pour une fois, quitter les ténèbres de la terre pour s’aventurer vers la lumière des étoiles. Bien sûr, leurs convictions n’ont pas changé pour autant, comme l’indique l’intriguant titre de l’album, et le message tend un peu à remettre en question certains dogmes chrétiens, mais fort heureusement, rien de franchement satanique n’est caché dans cette ode céleste, rassurez-vous !! Même si les paroles du morceau Wound sont un peu dérangeantes...

Markus Norman, leader de Bewitched et Naglfar, est l’initiateur de ce projet et l’auteur de tous les textes et de toutes les musiques de l’opus. Il se charge également de l’essentiel de l’instrumentation, assumant les parties de guitares, de claviers, et la boîte à rythmes (ce qui explique le son « pop », résonnant et un poil artificiel des percussions de l’album !).
Et après avoir enrôlé avec lui le bassiste Morgan Hansson, venant lui aussi du groupe Naglfar, il se dit que pour rendre son voyage musical aussi intense qu’il le souhaitait, il lui fallait un chanteur à la voix atypique, puissante, originale, et si possible déjà originaire du milieu black Metal.
Hors, peu de chanteurs blacks sont capables d’assumer avec goût et talent le chant « clair » sur tout un album. Vintersorg, génie suédois à la discographie très impressionnante (chanteur de Borknagar, Otyg, Fission, Vintersorg…), possède un timbre qui lui est tout à fait propre, difficilement descriptible en fait. Ainsi, cet album ne contient que du chant clair, et malgré l’accent très étrange du chanteur, qui pourrait même prêter à rire au début, il est évident, vu la très grande beauté du rendu final, que Vintersorg était vraiment l’homme de la situation.

En effet, son chant apporte une touche supplémentaire à la dimension mystique de l’album. Sa voix est capable de retranscrire beaucoup d’émotions comme sur l’immense tourbillon de sentiments que constitue la ballade « Fallen », capable de rendre un morceau puissant et dynamique (les tout bonnement irrésistibles « Mirrors » et surtout « The watcher » et son refrain à chanter en famille), ou encore capable de créer rien qu’en quelques phrases une atmosphère tout à fait particulière (la mystérieuse « Teloah »).

Et cet album, très tendre, qui offre son propre univers, est tout bonnement excellent. Les solos de guitare sont beaux à en pleurer (comme sur l’extraordinaire finale de « Teloah »), les parties de claviers belles et très atmosphériques (« Transcendence »), et lorsque les lignes de chant sont multipliées, de manière à composer des chœurs, on touche au sublime, au divin (« Fallen » et sa conclusion à arracher des larmes, à écouter en regardant les étoiles).

A la lecture de ce paragraphe, vous seriez en droit de penser que cet album est molasson, beau, certes si Gounouman le dit, mais sûrement assez peu varié… Et bien détrompez vous ! S’il est vrai que cet album contient de longues parties instrumentales, et n’est jamais vraiment speed, il contient de bons vrais morceaux de Metal, variés et très bien faits, tels « The watcher », « Burn » ou encore « Wounds ». Et si l’album se complait dans la mélancolie, sachez que jamais la tension ne retombe, car les mélodies ne se ressemblent pas d’un morceau à l’autre. L’album sait donc être bien varié tout en restant homogène et en conservant une forte identité.

En revanche, il ne s’agit pas ici de heavy, les rythmiques sont très calmes et en retrait, tandis que guitares et claviers rivalisent de puissance et de beauté pour soutenir l’extraordinaire et si émouvant chant de Vintersorg. Et dès l’introduction de l’album, on se sent envahi par un sentiment de plénitude, qui ne vous lâchera plus jusqu’à la fin du disque ! On chante sur « The watcher », on se laisse bercer par « Starfall », on s’envole par delà l’espace et le temps sur « Dreaming »…


En bref, cet opus, qui possède le mérite à la fois de tenir sur la longueur et d’être très accessible dès les premières écoutes (ce qui est rare..), est un véritable joyau ! Chaque titre est réellement inoubliable !! Il est plus que regrettable que le groupe n'ait rien produit depuis 6 ans...
Technique sans être démonstratif, varié, aux mélodies prenantes et mélancoliques, il est de votre devoir d’y prêter l’oreille ! Vous ne serez pas déçus du voyage… vers les étoiles !

Gounouman

0 Comments 02 août 2006
Whysy

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