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Après un moment d'absence me voici de nouveau présent pour défendre de nouveau les couleurs du death mélodique. Après tout, il y a beaucoup à apprendre de ce mouvement, aujourd'hui sur le banc d'essai je vous propose une toute jeune formation venue d'Argentine faisant une démonstration des multiples qualités du death mélodique. Warbreed est né à Buenos Aires et les jeunes musiciens se sont trouvé des velléités pour composer sur les sujets de la guerre mondiale (encore !). En ce moment, c'est vrai il y a beaucoup de groupes qui écrivent sur les événements meurtriers du siècle dernier. Est-ce une prise de conscience dans le monde de la musique extrême ou simplement un thème se prêtant bien aux mélodies fougueuses, ça c'est à vous de vous forger une idée... Toujours est-il que le combo est tellement plongé dans le sujet puisqu'au début il s'était fait nommer Aryan Beauty vous imaginez bien qu'une telle appellation peut porter préjudice et donc le groupe s'est fait rebaptiser pour ne pas s'inscrire dans une idéologie limitée très contestée.

Aux premières notes de History Undone, on ressent un certain professionnalisme plutôt bien mené. Une sublime introduction « The Hiden Legacy » définie par une douceur et une fragilité certaine entreprend la production, une profonde désolation s'empare de l'auditeur... C'est alors qu'on assiste à un déluge de notes et un chant crié impétueux. La structure mélodique est saturée de growls, de blast beat et de grincements de guitares, l'orchestration est posée de telle manière que la totalité de l'espace sonore est égoïstement occupée par les Argentins. Apparemment, le pari est de faire un maximum de bruit mais sans jamais rentrer dans le bourrin grâce à un agencement mélodieux des titres. Les morceaux sont certes violents et très chargés mais des touches harmoniques sont incorporées dans tout ce miasme cacophonique. Les guitaristes réalisent de somptueux riffs inspirés (« The Hour Of the Wolf ») qui donnent instantanément la patate. Les structures musicales sont très variées malgré tout, « Farewell Germania » dilate un peu les vaisseaux très compressés de la ligne instrumentale. Le piano apparaît pour aérer l'ambiance et permet de relancer History Undone sur un « the Spandau Enigma » martelant et plus basique. On peut dire sans se tromper que la réussite de Warbreed s'articule autour de ce principe, à savoir de grands morceaux déchainés et entrecoupés de ponts instrumentaux mis en évidence et carrément recherchés (« A Little Lesson Of History ») ou bien par des breaks complètement hallucinants.

Au-delà de la furie et des soli belliqueux, on est forcé de constater la qualité au niveau de l'exécution des musiciens. La composition joue aussi son propre rôle sur cet état de fait, outre le point soulevé plus haut, les guitaristes poussent leurs manches dans leurs derniers retranchements et le batteur assure comme une bête (The Homecomming »). À mon avis sur scène, la prestation de nos Argentins doit être vraiment impressionnante, car déjà sur l'album on a des frissons à l'écoute de certains passages méthodiquement millimétrés. En tout cas, ce qui est sûr c'est qu'on peut apprécier la finesse et le doigté des exécutants, j'en veux pour preuve l'instrumentale « Another Unknown Soldier » qui est teintée d'émotion, on a l'irrésistible envie de verser une larme. La magie opère, c'est comme si les guitares nous racontaient une histoire triste avec des mots compréhensibles, les notes se transforment en phrases. Ce sont ces moments qui rendent la production plus soft car le reste est très raw, on ne retrouve pas vraiment de parties groovy, on est loin d'un Insomnium, les influences de Warbreed sont plus ancrées dans le old school dans une toute relative mesure.

Mon enthousiasme a été accompagné à chaque écoute de History Undone, sa progression dans l'album est crescendo. En effet, au début, lorsque l'on écoute les premiers morceaux, on ne ressent pas grand-chose, c'est limite rébarbatif, déjà entendu et bruyant. Mais lorsque l'on passe le cap des cinq titres, on se retrouve surpris puisque Warbreed décide (peut-être un peu tard) de passer à la seconde vitesse. Alors forcément il faut avoir le courage d'en arriver jusque-là pour enfin profiter de tout le talent et de la dextérité des jeunes loups argentins. Alors même si le sujet n'est guère joyeux (les catastrophes narrées dans cet album sont certes moteur pour du mélodeath mais en fin de compte on sait bien que ce n'est pas très réjouissant) on passe quand même un bon moment à l'écoute de cette production entrainante et illuminée (mais malheureusement sur le tard), on headbang à s'en faire décrocher les cervicales et c'est tellement bon qu'il serait dommage de s'en priver. Pour ma part, History Undone se définit comme un album rare et puissamment prometteur, j'attends la suite des choses pour voir l'évolution du groupe qui je suis sûr sera à la hauteur.

- ĦĐ-

0 Comments 12 juillet 2008
Whysy

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