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Dire qu’Angra avait frappé fort avec son premier album relève du doux euphémisme, dés sa sortie Angels Cry a tout simplement subjugué le monde métallique en dévoilant un visage absolument unique et terriblement imaginatif. Toutefois la confirmation est toujours chose difficile, en particulier quand le départ se montre à ce point fulgurant, aucun troubles internes ne venant distraire leur travail, les brésiliens reviennent précisément deux ans après leur premier bébé, avec une réponse à nos questions : Holy Land. Sauront-ils relever le défi?  Et ce qui frappe d’emblée, c’est un certain esprit de continuité, car Angra à semble t-il la ferme intention d’évoluer tout en gardant les différentes caractéristiques nécessaires à la création de son style. On retrouve ainsi la magie et la quiétude d’une symphonie discrète le temps d’une courte intro «Crossing», de la même manière que «Unfinished Allegro» avait ouvert le précédent opus. Les instrumentations classiques, majoritairement a base de violons, mais également d’orgue, d’harmonium, piano et plus généralement d’orchestres, se font plus présentes et accentues leur influence sur une musique qui perd de son côté rock direct. Ainsi Holy Land se montre moins puissant et rentre dedans que son prédécesseur, tout en étant plus subtile, et jouant plus majoritairement sur les ambiances, la finesse des compositions et les compos. Chacun y trouvera sa préférence, pour ma part je trouve les deux approches merveilleusement complémentaires car nos cinq virtuoses brésiliens parviennent, tout en conservant leur esprit initial, à transcender leur musique sans pour autant faire de l’ombre à leurs précédentes compositions forgeant dés lors une discographie sans le moindre défaut!  Comme je le disais plus haut, Holy Land marque l’avènement du Metal symphonique dans son sens le plus majestueux, malgré quelques passages en forces comme «Nothing To Say» ou «Z.I.T.O.», l’ossature du disque se forme sur des morceaux dominés par les arrangements orchestraux. Sous forme de support au piano montant progressivement en puissance comme sur «Silence And Distance», de pièce baroque et épique sur «Caroline IV», ou encore en jouant la carte de l’émotion et de la suavité sur «Make Believe» et plus particulièrement «Deep Blue» la splendide ballade de fin d’album. Cependant ne vous trompez pas, Holy Land est suffisamment varié pour qu’aucun musicien ne se sente lésé, et les compositions sont suffisamment minutieuses pour ne pas tolérer l’uniformité instrumentale. Les guitares de Kiko Loureiro et Rafael Bittencourt (bien plus présents dans la composition qu’auparavant) se taillent une belle place, avec notamment les riffs progressifs frétillants d’inventivités parcourant les hymnes que sont «Nothing To Say», «The Shaman» ou «Z.I.T.O.», ils trouvent également des trésors d’inspirations au niveau mélodique, sous forme de solo comme sur la progressive «Carolina IV», ou bien d’arpèges acoustiques sur «Make Believe» ou le surprenant final «Lullaby For Lucifer». Le maestro Luis Mariutti nous montre quant à lui une nouvelle fois que la basse est bien plus qu'un faire valoir en nous gratifiant de compos tout simplement magnifiques, disposant d’un doigté unique et d’un feeling incomparable ce barbu sud-américain est tout simplement l’un des bassistes les plus doués du Metal. Ricardo Confessori le batteur n’est bien évidemment pas en retrait, et ses rythmiques apportent à Angra une diversité bien pensée, assimilant des influences latino, rock ou carrément folklorique, il rend une copie une nouvelle fois sans reproche. Je clôturerai ce tour d’horizon par l’indéboulonnable André Matos, vocaliste et leader incontesté du groupe, qui affirme encore plus son immense talent et ses capacités uniques, inimitable dans son registre aigu il gagne en maîtrise et en maturité ce qui laisse présager du meilleur dans l’avenir!  Parmi les meilleurs morceaux de ce grand album, symbole de l’amour des brésiliens pour leur terre d’origine, on retrouve des pépites de puissance mélodique que sont «Nothing To Say» (et son refrain surprenant), «Z.I.T.O.» (emprunte d’un lyrisme saisissant) et «The Shaman» (peut être annonciatrice d’un période futur qui sait?), mais bien sur également des morceaux plus nuancés et définitivement séduisants, comme les subtiles ballades aux lignes de chants travaillées «Deep Blue», «Holy Land» ou «Silence And Distance». Mais ce sont réellement les titres symphoniques «Carolina IV» (pétillante de complexité maîtrisée) et «Make Believe» (un refrain à faire fondre) qui tirent leur épingle du jeu. Enfin quelle que soit la facette par lequel on l’aborde, ce Holy Land reste une petite merveille.  Alors effectivement, aucun doute là dessus, Angra a réussi son pari, et signe l’album marquant de sa jeune et déjà exceptionnelle discographie. Holy Land est un plaisir permanent et se redécouvre chaque fois avec le même intérêt, sans nul doute un grand moment du Metal, et peut être même de la musique d’artiste en générale !  SMAUG...

0 Comments 28 février 2006
Whysy

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