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Anvil est l’un des premiers groupes américains (canadien en particulier) qui a porté la New Wave of British Heavy Metal outre atlantique et qui a accéléré le tout. Anvil joue plus dur, plus rapide que Judas Priest ou Iron Maiden et possède un coté « borderline » avec des thèmes sexuels avec de surcroit le chanteur / guitariste Lips habillé souvent en sadomaso et en jouant sa guitare avec un vibreur masseur. Dans les années ’80 Anvil partage la scène avec Scorpions, Bon Jovi et Whitesnake. Puis il y a une période plus underground, une sorte de traversée du désert et un retour sur le devant de la scène depuis 2009 suite à la publication du documentaire « Anvil – The story of Anvil ». Ce documentaire, dirigé par Sacha Gervasi, retrace la carrière du groupe et a été très bien accueilli par la critique (le magazine Rolling Stones et le réalisateur Michael Moore en ont tissé ses louanges) ainsi que par les fans. On peut dire que « Anvil – The story of Anvil » est une façon de redorer le blason du groupe et de réparer peut être à une sorte d’oubli de beaucoup de gens. En regardant cette production on constate que des personnages ou des groupes metal citent Anvil comme leur inspirateur, parmi eux on trouve Slash, Lemmy, Lars Ulrich. Des groupes plus extrêmes aussi tels que Slayer ou Anthrax reconnaissent volontiers l’importance d’Anvil dans leur vie de musiciens.

Il suffit de regarder dans la colonne d’à coté de votre webzine préféré pour comprendre plusieurs choses à propos d’Anvil. Le groupe ne chôme pas : 17 albums depuis 1981 ceci fait une moyenne d’un album tous les deux ans. Ensuite aucun album n’est chroniqué sur HL et ceci confirme le statut « underground » du groupe. Vous remarquerez aussi que tous les albums ont un titre de trois lettres et que si l’on prend que les initiales on retrouve à chaque fois un mot « palindrome ». Par exemple: Hope in Hell → HiH, Metal on Metal →MoM, Speed of Sound → SoS et ainsi de suite. Dernière chose : comme plusieurs groupes ont leur « mascotte » en évidence sur la pochette de leurs albums (Eddie pour Iron Maiden, Vic Rattlehead pour Megadeth, Set Abominae pour Iced Earth, Snaggletooth pour Motörhead) Anvil a opté pour une enclume (Anvil en anglais) sur chaque artwork (sauf sur Plenty of Power).

Dès l’opener Hope to Hell on constate que Anvil n’a pas pris une ride au bout de plus de 30 ans d’activité. Certes le tempo a ralenti un poil mais pas la hargne, ni la voix de Lipps ou ses talents de gratteur. Le riff est vraiment simple mais preneur et les solos bien exécutés. Il y a un certain goût de Perfect Strangers de Deep Purple. Ce goût est confirmé par Throught with you où le riff d’ouverture est inspiré et presque calqué sur Smoke on the water.

Tout le long de l’album on entend bien la complicité de Lipps et du batteur Robb copain de Lipps et seuls deux membres restés depuis le début de l’aventure. Les deux se connaissent par cœurs et le plaisir qu’ils prennent sur l’album est palpable. Sal Italiano est le nouveau bassiste qui a remplacé Glenn Five. Marino est un ami de longue date de Lipps et Robb qui jouait dans un groupe de cover d’Iron Maiden nommé Live After Death. Son apport est important est le sera d’autan plus en live car sur Hope in Hell, Lipps se charge des guitares (soliste et rythmique) mais en live pendant les solos (et on sait que Lipps se lâche en live) l’apport de Marino se révélera fondamental pour garder toujours un fort impact sonore.

Les titres sont bien calibrés avec des refrains accrocheurs et il n’y a aucun titre de remplissage. La recette est assez simple, comme dit, puisque Anvil évolue dans un heavy metal conventionnel aujourd’hui mais il arrive à tirer l’épingle du jeu grâce à ses soli et ses refrains accrocheurs. Trois titres émergent du lot : The fight is never won est un morceau  rapide qui ralenti le tempo lors du refrain et à ce moment là une mélodie se manifeste que ce soit par le riffing ou les lignes vocales de Lipps qui sont particulièrement harmonieuses. Call of Duty est un mid tempo où Robb cogne comme un forgeron et le chant de Lipps est particulièrement enragé et encore une fois en phase de solo Lipps montre l’étendue son talent. Pour terminer il faut souligner aussi Shut the fuck up et son approche hardcore (ou crossover si vous préférez) qui rappelle Nuclear Assault ou Suicidal Tendencies avec un chant à la Lemmy. Ce titre est assez atypique pour Anvil et a le mérite du clore en beauté l’album.

Hope in Hell sortira le 27 mai en Europe mais il est déjà sorti en « coffret collector ». Il s’agit d’un « box set » fait à la main qui recèle tous les albums du groupe (14 albums), un t-shirt, bandana, etc. Il coute 500 dollars canadiens et il est déjà « sold out ».

Si vous connaissez déjà Anvil vous pouvez acheter cet album les yeux fermés. Si vous ne le connaissez pas encore, le conseil est le même. De plus pour vous faire une idée il y a deux anthologies Monument of Metal - The Very Best of Anvil ou Anthology of Anvil qui vous permettront de vous familiariser avec le groupe. Sachant que le mieux reste le live « Past and Present - Live in Concert » sorti en 1989. Ce live (à posséder !) recèle les tubes d’Anvil de l’époque qui sont proposés lors d’une performance vraiment convaincante.


Note réelle : 7,5/10



wanderer

0 Comments 18 avril 2013
Whysy

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