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Nous avons tous dans notre cdthèque un certain nombre d'albums qui figurent parmi nos coups de cœur, qui ne semblent pas prendre une ride et sur lesquels nous revenons régulièrement avec un plaisir égal à celui que nous avons eu lors de leur découverte.

    Le précédent album d'Anubis Gate, paru en 2011, fait pour moi partie de cette catégorie d'album. Si je connaissais déjà le groupe auparavant par le biais de bons albums comme The Detached en 2009 ou encore A Perfect Forever en 2005, j'ai réellement accroché lorsque Henrik Fevre, également bassiste, a pris le poste de chanteur. Son timbre pur et versatile apportant une originalité et une émotion qui manquait à mon goût à ses prédécesseurs (Jacob Hansen a officié au chant de 2007 à 2010 et n'est tout de même pas le premier venu, c'est dire le niveau de Henrik).

    Fait plutôt surprenant, je ne suis pas particulièrement un fan de ce que l'on appelle métal progressif. En effet, Dream Theater ne m'a jamais touché, et je n'ai jamais accroché à des groupes comme Haken ou Symphony X.
Le métal progressif que j'apprécie est issu, comme en chimie, d'un subtil dosage entre la simplicité et les mélodies, la présence d'un côté accessible et accrocheur donc et la complexité qui rend les chansons moins simplistes que ce qu'elles ne peuvent paraître lors de la première écoute et qui donne envie de les réécouter mais sans partir dans des trips instrumentaux tournants à la démonstration technique.
C'est pour cette raison que j'apprécie particulièrement Anubis Gate car le style pratiqué par la formation correspond parfaitement à mes critères au même titre que par exemple les derniers albums de Circus Maximus ou Threshold (dont je vous conseille bien évidemment d'y jeter une oreille si ce n'est pas déjà fait).

Alors vous allez me dire, surtout en ayant vu la note et le petit cœur, que c'était joué d'avance, c'était carton assuré pour ce sixième album de la formation. Pourtant c'était plutôt l'inquiétude qui dominait avant ma première écoute. En effet le line-up du groupe a connu de profondes modifications depuis l'année dernière avec le départ de la moitié de la formation. Exit donc le guitariste Jesper M Jensen et le batteur Morten Sorensen, deux membres pourtant présents depuis les débuts du groupe remplacés respectivement par Michael Bodin et Morten Gade Sorensen. Anubis Gate ayant un son assez caractéristique notamment au niveau des guitares, la question que l'on pouvait se poser et de savoir si le son du groupe allait être modifié suite à ces départs.

    La réponse est heureusement non, on retrouve le style propre à la formation et Horizons, puisque c'est ainsi qu'est nommé cet album, est dans la continuité du précédent album. On retrouve donc ce métal progressif très mélodique et travaillé qui m'avait séduit sur le précédent album, toujours porté par Henrik Fevre et son chant toujours aussi impeccable. Celui-ci illustre bien l'approche mélodique du groupe puisque certaines lignes de chant n'hésitent pas à flirter avec la pop et rappelle même Matthew Bellamy (le chanteur de Muse) sur certains passages (notamment les débuts de «Never Like This (A Dream)» ou «A Dream Within A Dream» ). Les lignes de chant sont globalement très travaillées et on a droit à notre lot de refrains très réussis et instantanément mémorisables (c'est une constante tout au long de l'album).

    Outre le chant, les compositions sont elles aussi très réussies, recelant parfois de belles surprises et surtout variées. L'album dispose de titres plus directs et courts (autour des 4 minutes), comme le titre éponyme «Horizons» ou «Never Like This (A Dream)» qui ne sont pas simplistes pour autant et qui propose de belles choses, le dernier titre cité par exemple aux claviers futuristes très présents et au refrain rock percutant.
    Mais la majorité des titres dépassent les 6 minutes et nécessitent plus d'écoutes que les 2 chansons précédentes, l'album étant un poil moins accessible que son prédécesseur. Des chansons comme «Airways», ses passages de guitares sèches et sa lente montée en puissance et bien sur «A Dream Within A Dream» dépassant les 14 minutes s'apprécient vraiment avec le temps même si elles accrochent moins lors des premières écoutes. Cette dernière chanson fait d'ailleurs partie des points culminants de l'album. Piste la plus longue jamais composée par le groupe, elle est la démonstration du savoir faire du groupe qui dévoile tout son talent tout au long de ces 14 minutes qui passent très vite. Le rythme est changeant, le début plutôt lent commence comme une ballade hypnotique, continue sur un rythme mid tempo sur lequel la voix de Henrik fait des merveilles et se termine sur un passage instrumental plus agressif. Ce titre contient d'ailleurs des rappels des mélodies d'autres chansons de l'album («Never Like This (A Dream)» par exemple) ce qui amène une profondeur et une cohérence supplémentaires à l'album.

    Je pourrais citer ainsi tous les titres de l'album tant le niveau est élevé, je me contenterais de parler de 2 titres résumant bien le talent du groupe à apporter de la variété au sein de l'album.

    «Hear My Call» tout d'abord qui contient tous les ingrédients d'une excellente chanson d'Anubis Gate. Citons dans le désordre un magnifique refrain mélodique comme toujours, des changements de rythme, le riff le plus heavy de l'album et un solo de guitare acoustique façon flamenco. Si sur le papier tout cela ne semble fonctionner ensemble, Anubis Gate prouve le contraire et tout cela aboutit à une des meilleures chansons de l'album.

    «Breach of Faith» ensuite, mélange un feeling plus rock au refrain très mélodique rappelant «Golden Days» de l'ancien album, à une ambiance inquiétante distillée par des notes au piano qui peuvent faire penser à une ambiance de thriller/film d'horreur. Mention spéciale pour le sublime solo de cette chanson qui me permet de souligner l'excellent travail des musiciens, que ce soit la partie rythmique comme les solistes qui délivrent de très bons solos tout au long de l'album, qui s'ils ne durent pas des minutes entières comme sur d'autres albums de prog, sont au service des ambiances des chansons et se révèlent être très agréables à l'oreille.

    La note parfaite n'était donc vraiment pas loin surtout quand on sait à quel point il peut être difficile de faire oublier un excellent album comme le précédent qui m'avait vraiment marqué. Mais bon vu que j'ai l'habitude d'être méchant, je vais rester fidèle à mes principes et enlever un point avec pour justification le fait que je mettrai le 10 au prochain album. Aller pour chipoter un peu et faire quand même une remarque négative, j'aurais préféré que l'album se termine avec l'excellente «A Dream Within A Dream » plutôt que par «Erasure» qui est une outro majoritairement acoustique pas forcément indispensable contrairement au reste de l'album mais c'est vraiment pour chipoter ! Je donne rendez vous à cet album à la fin de l'année pour mon top 2014 dont il figurera certainement dans le top 5 !

0 Comments 07 avril 2014
Whysy

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