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Sur quels critères peut-on se baser pour dire d’un groupe qu’il est visionnaire, surtout lorsqu’il est encore en activité ? Je ne m’engagerais pas à dire que Paradise Lost est un groupe visionnaire, cependant certains signes sur ce Host peuvent laisser penser que les anglais ont anticipé certaines évolutions actuelles du métal.

Il est bien loin le temps des Draconian Times ou encore Icon, qui déjà étaient on peut le dire en avance sur leur temps dans le métal gothique. Paradise Lost change radicalement de cap, et va expérimenter de nouvelles voies encore méconnues. Alors que ces dernières années se développent de plus en plus les influences électroniques dans notre chère musique, et ce dans de nombreux styles (pensons par exemple à Dark Tranquility, Voivod, The Gathering et nombres d’autres formations), les anglais avaient, volontairement ou pas, anticipé ces nouvelles sonorités en 1999. Soyons clairs, ils n’étaient probablement pas les seuls, mais le fait est que peu de groupes s’engageaient dans cette voie à cette époque.

On en arrive donc à ce Host, sorte d’hybride musical où priment les sons électroniques et les boîtes à rythmes et où toutes les distorsions disparaissent. Pas la peine donc d’espérer ici et là quelques riffs heavy à souhait ou cavalcades de double caisse. Les premières écoutes se révèlent par conséquent assez déroutantes, tous les repères de l’auditeur sont absents, si ce n’est la voix de Nick Holmes. Justement, c’est cette voix qui va servir de fil conducteur à l’album, douce et mystificatrice, solide et rassurante, en somme bien en adéquation avec la couleur de l’album. Le titre d’entrée, So Much Is Lost, nous met tout de suite dans l’ambiance, ambiance posée et nuageuse. Et au fil des écoutes, Host apparaît comme un bloc compact avec peu de failles, tant les titres se succèdent et se complètent sans fausses notes. Paradise Lost ne tombe jamais dans la redite, avec toujours des refrains qui accrochent. Les paroles assez tristes, s’accordent parfaitement avec le violon qui revêt une importance particulière dans ces atmosphères mélancoliques et planantes.

En prenant tout le monde à contre pieds, y compris les fans inconditionnels, Paradise Lost confirme son statut de groupe à part. Avec Host, les anglais se sont crées un univers bien particulier, dans lequel il peut être difficile d’entrer de prime abord. Mais pour peu que l’on porte un intérêt aux nouvelles directions du métal, Host devient au fil des années un incontournable, et qui plus est devient même plus pertinent aujourd’hui où beaucoup de groupes n’hésitent pas à tenter l’aventure électronique. Si vous êtes fan de guitares saturées, vous aurez compris que cet album n’est pas fait pour vous, même si pour ma part cet album m’a totalement séduit. Alors égarement génial ou vision prophétique, seul l’avenir du métal nous le dira. En attendant, c’est à vous de vous forger votre opinion.

0 Comments 07 mai 2005
Whysy

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