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Tremble Hambourg, tremble ! Des secousses sismiques ne vont plus tarder et après ce passage il ne restera plus rien si ce n’est désolation. L’épicentre du séisme convoitera la surface de la Terre et provoquera des secousses d’une violence sans précédent. Effectivement, tel le Paco Rabanne du métal, à la fois visionnaire et homme de goût, je vous prédis une catastrophe qui ravagera nos sphères métalliques. La cause ? Non pas la station MIR mais Hero’s Fate. Nos musiciens s’étaient faits relativement discret en 2012, mais il suffit ! C’est avec vacarme que le combo déferle sur nos horizons et cette fois-ci le groupe est équipé d’une puissante arme : son deuxième album intitulé Human Tides : Cosmos Ex Chaos. Les Allemands reprennent donc un concept qui avait permis un démarrage trois ans auparavant (Human Tides : Black Light Inception), et pour briser ce silence infatigable, nos hommes mettent en place tout un arsenal musical qui mélange plusieurs influences dans un registre death mélodique.

Il est vrai que le death mélodique devient un registre quasi-obligatoire. Peu de groupes semblent s’aventurer dans la pure lignée de Death. L’évolution du style a permis de faire un compromis entre violence et musicalité. Hero’s Fate a très bien compris ce principe et le met en application avec doigté et délicatesse. Dès « Solar Flares », le premier morceau de l’album, on est estomaqué par un déluge d’inventivité, de créativité et de feeling. Le blindage extrême est chatouillé par une couche mélodique inspirée par les claviers et un riffing ultra entêtant. D’une manière générale, les convulsions encéphaliques prennent naissance grâce à ce sens mélodique dont le groupe nous fait l’offrande. « Beyond Horizons » développe cette tendance et s’accentue par un jeu de matraquage des batteries quasi orgasmique. Le jeu de Hero’s Fate s’inscrit dans cette nouvelle génération de groupe au talent en constante progression (Words Of Farewell, Elysian, Enthrope, Parasite Inc., etc…)

En effet, si l’album parvient sans mal à imposer un genre propre aux Allemands, droiture, efficacité et technicité, on n’oubliera pas au passage de noter une polyvalence musicale qui permet de s’épargner de l’ennui. En plus clair, les chansons se suivent mais ne s’enfoncent pas dans une homogénéité horripilante et provoquant un état léthargique. La formation a l’ambition de nous emmener d’un bout à l’autre de Human Tides : Cosmos Ex Chaos sans nous perdre en chemin. C’est là qu’ils sont forts ! Bien qu’on reste dans un registre frénétique, on découvre des ambiances assez différentes pour éviter certains écueils mais aussi suffisamment semblables pour donner de la constance à cet opus.

« The Truth Untold » se termine par une suppression des basses qui est repris sur le début de « Beyond Horizons », bien que ça ne serve pas à grand chose d’un point de vue musical, cet effet devient un point de repère au sein de l’album. « Prelude To… » est une incroyable instrumentale posée avec délicatesse, caressée par de mélodieuses touches au piano qui font frissonner quoiqu’on en dise, et permet d’embrayer sur « Infinity » qui déverrouille tout et envoie la sauce sans ménagement.

Vous l’aurez compris, le groupe cherche et trouve des moyens de nous accrocher au-delà de sa musique déjà bien rondement menée.

On parlait de la technique du groupe… Evidemment s’il y avait des fausses notes ou une multitude de contretemps, le résultat ne serait pas le même. Mais la technique est un moyen avant tout et permet de restituer une émotion lorsqu’elle est maitrisée. Or, L’envergure de l’album dépasse cette facilité d’exécution sans faille, car avec les riffs, les refrains ou les passages instrumentaux, on se surprend à être embarqué dans telle ou telle émotion sans pouvoir se l’expliquer. Les éléments sont tout simplement réunis : le growl constant de Jan Fellberg, le martelage de Rene Neubauer, la succulence apportée par Fabian Knuth sont des piliers sur lesquels les guitaristes s’appuient pour embellir la structure musicale.

Alors finalement qu’est-ce qui me fait être aussi sévère sur la notation ?

On aurait apprécié un peu plus de théatralisation. Où est passé le côté épique qu’on peut retrouver sur « Dead Waters » du précédent opus ? Il a été abandonné… La volonté de reprendre là où on s’était arrêté est ostensible mais finalement le résultat manque de perspectives à cause d’une radicalisation de l’orchestration (il n’y a plus de violons, par exemple…). La musique du groupe est un poil trop directe. Je ne juge pas ici la qualité mais la forme, que cela soit clair. La mise en scène sur le premier opus était un peu plus tangible, ici c’est moins le cas. Et puis le final explosif, s’arrête un peu brusquement, et malheureusement c’est aussi la dernière note qui laisse l’impression.

0 Comments 05 août 2015
Whysy

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