Qui plus que le Hard rock mélodique, a jamais œuvré pour la condition féminine ??? Ne soyez pas dubitatifs, amis lecteurs, car si on regarde de près la proportion de ce grandiose genre musical à produire des odes poétiques (enfin plus ou moins) au beau sexe, on se rend compte que les suffragettes, Olympe de Gouge et même Alexandra Kollontai sont écrasées par les déclarations viriles mais correctes des sympathiques chevelus au cœur tendre.

Prenez Last Autumn’s Dream par exemple (rien que le nom est romantique!!), ils s’attachent à plaire à nos amis à deux pattes par pas moins de sept morceaux dans leur dernier album Hunting Shadows (cette saillie impromptue m’ayant fait perdre la totalité de mon lectorat féminin auprès duquel j’implore hâtivement sa plus grande indulgence, poursuivons cette chronique, messieurs, entre gentlemen éclairés que nous sommes !).

Et oui déjà le cinquième album pour nos sympathiques suédois qui depuis 2003 opèrent à une cadence remarquable entre le bon (I joué avec trois anciens membres d’Europe depuis partis dans la reformation du groupe de Joey Tempest), le très bon (Winter paradise en 2006) et le très dispensable (II en  2005). Le line up s’étant stabilisé depuis maintenant 3 albums, l’orientation musicale reste la même, un Hard Rock mélodique classieux, délicieusement sucré qui élargit son spectre en incorporant des influences très américaines de Hard FM.
En effet, pourquoi changer, les bougres excellent dans ce registre très agréable où mélodies musclées et thématiques romantiques se mêlent pour notre plus grand plaisir. Surtout que le quartet présente de véritables hits Gotthardiens comme Strange Operation, Lost in Moscow et l’entêtant My Alibi où la guitare d’ Andy Malecek est très inspirée (riff catchy, tempo pêchu et solo de dynamite). La voix éraillée et chaleureuse de Mikael Erlandsson s’impose d’elle même sur ce genre de compositions. A mi chemin entre Jon Bon Jovi et Bryan Adams (si, si), il n’a pas son pareil pour créer des atmosphères romantiques et nostalgiques. Le travail sur les refrains, souvent renforcés par des chœurs du plus bel effet, est d'ailleurs super efficace. Dès les premières écoutes, ceux de My Alibi (« Save me, Baybe, I need you by my siiiiide, I’ve been waiting for my alibiiiiiiiiiiiiiiiiii » mais oui ça rendrait fébrile le plus endurci des équarrisseurs !) et Lost in Moscow (simple et entêtant « Lost, so Lost and cold in Moscoooooow ») s’impriment délicatement dans nos cerveaux, et rassurez-vous, amis lecteurs, les immanquables Oh oh oh Oh yeaaaayaaeeeeh introductifs sont présents sur War of your worlds au solo de feu.

Cependant, le meilleur titre est le dernier, Overnight Sensation. Mais quel plaisir les enfant se dégage de ce brûlot très Hard Fm US qui aurait fait un carton……………. en 1985 !!!!Un riff imparable, des paroles sensuelles et toniques (« She makes love like a storm, like a Star and the moon » :p !!!), un solo larmoyant et un final a capella que je ne pensais plus pouvoir trouver dans le monde métallique depuis au moins 1991 !!! Un tube de la grande époque vous dis-je !!! Je vois déjà le clip imaginaire qui aurait pu accompagner ce titre sur MTV avec de sympathiques chevelus impeccablement permanentés rencontrant une beauté choucroutée comme on n'en fait plus pour une chevauchée débridée jusqu’au bout de la nuiiiiiiiiit !!
Enfin bon, il faut se calmer car on est en 2008 tout de même !!!

Et les ballades justement ?? Elles sont non négociables dans ce style et si la plupart des morceaux abordent plus ou moins directement le thème de l’amour, trois morceaux se posent en de véritables sérénades à reprendre, messieurs, pour vos dulcinées. I’m not supposed to love you  s’impose dans la plus pure tradition du slow américain avec une mélodie de piano simple sur laquelle se pose la complainte écorchée du chanteur. C’est sirupeux, liquoreux et doucereux mais en aucun cas écœurant (en tout cas pas pour moi :p amateur de Monbazillac ce titre est pour vous ! ). Deux mid tempo très Hair métal qui rappellent les grandes heures de Poison achèvent directement nos petits cœurs sensibles: Every Beat of my Heart et le très glam Save our Loooove (ouh ouh ouh !!). Des titres très américains (chœurs, paroles, soli) qui me donnent furieusement envie de porter un pantalon moulant couleur tigre et une veste à frange zébrée, expérience que je souhaite au plus grand nombre !!!

Mais alors amis lecteurs, tenons-nous là l’album Hard rock de l’année ???? Hélas non pas complètement : les incursions dans  un registre plus rock sont moins réussies car ultra-prévisibles (RU ready to Rock et Serenity). Certaines paroles sont un tantinet bateau (simplistes ??) et le ton peut paraître très aseptisé, très propre sur soit au fur et à mesure des écoutes. Ces légers reproches empêchent Hunting Shadows de rejoindre les dernières grandes réalisations dans le Hard Rock mélodique (les derniers albums inégalés des Poodles et Gotthard) mais ne doivent pas occulter la réussite globale du groupe.

Je vous laisse, je m’en vais acheter des fleurs à ma belle…. Merci Last Autumn’s Dream !