America, america… Les fers de lance de la scène métal progressif outre atlantique ne cessent d’influencer les nouvelles formations. Katagory V s’est formé en 1999 et en est à son quatrième album. Passé inaperçu jusqu’à maintenant, comment se fait-il que le quintet américain n’ait pas pu faire parler de lui plus tôt? Examinons un peu le cas à travers leur quatrième album nommé Hymns Of Dissension.

Hymns Of Dissension affiche le parti-pris des américains de Katagory V pour un Heavy Métal auquel on aurait appliqué une approche progressive. Comme tout compromis, il ne verse pas dans l’excès, c’est pourquoi la plupart des chansons tournent autour des cinq ou six minutes. La touche progressive se manifeste également au niveau de la section rythmique qui adopte ainsi la marque la plus caractéristique du prog metal. C’est donc à coup de rythmiques saccadées, de roulements de batteries et de petits changements que les compositions s’enchainent. Cela n’est pas pour me déplaire mais ces rythmiques, malgré leur architecture, peinent à porter leur fruit, faute, sans doute imputable, au son et à la production qui ne sont pas assez massifs et imposants.

Traitez-moi allègrement de bourrin si vous le souhaitez mais pour comprendre mon choix il faut en savoir un peu plus sur la musique du groupe. Je vous parlais d’un mélange heavy prog, et bien c’est sans doute là qu’entre en jeu le heavy. En effet, à l’instar de tout album de heavy métal, la rythmique prime sur l’aspect mélodique, se manifestant la plupart du temps dans le solo.
Le problème est alors qu’on nous présente une rythmique non dominante alors que son architecture l’y encourage vivement, une absence totale de mélodie susceptible de pouvoir captiver ou accrocher l’auditeur. Même le son très gras de No Matter What ne retiendra pas l’attention.

Et le chanteur me dira-t-on ? Le chanteur peut vaguement faire penser à un Bruce Dickinson dans certaines intonations, le talent en moins, avec des montées dans les aigus décidément pas très réussies. Même la ballade Can You Hear Them, malgré de bonnes idées, n’arrivera pas à nous faire vibrer ou nous émouvoir.
Rien ne vous restera en tête, même après six ou sept écoutes…. Triste à dire mais ce n’est peut-être pas plus mal. Bien sûr quand on la réécoute on se dit « Ah ouais c’est celle-là ».

Après, bien sûr, on peut toujours s’insurger et prétexter la personnalité de ce groupe.  Oui, c’est certain que de ce côté-là c’est un bon point, les rythmiques étant réussies et fournissant un ensemble assez particulier. Mais, au-delà de ça, je ne vois pas grand-chose pour se faire l’avocat de Katagory V, surtout au quatrième album.

Lorsque vous vous remémorerez toutes les bonnes sorties de l’année 2007, je doute fort que Katagory V vous revienne en tête, déjà que dans l’immédiat.... Les griefs ? Un son mou pour les rythmiques, un chant beaucoup trop moyen pour faire vibrer, et un profond manque de mélodies accrocheuses. Ce qu’il reste ? Originalité et rythmiques recherchées.

Dreamer