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5 décembre 2012, 3h15, Alphonse Mac Fardey, scientifique de son état, pénètre d’un pas régulier et déterminé dans le laboratoire qu’il dirige depuis 9 ans. À peine une heure auparavant, la clé de résolution de toute sa théorie sur l’énergie cosmique lui est apparue dans son sommeil, une fraction de seconde avant qu’il ne se réveille dans un état d’excitation qu’il n’avait jamais connu jusqu’alors. Et maintenant, sur la base des équations émergées de sa funeste vision, il déclenche l’activation d’un trou noir qui n’est autre qu’une passerelle intergalactique dont les conséquences dépassent l’entendement humain. Des entités extraterrestres aux pouvoirs démesurés et incomparables envahissent en un instant la Terre et bientôt le système solaire, qui sombre alors dans un chaos total. Mais l’une d’entre elles, appelée le Vorpal Nomad, semble avoir été envoyée pour rétablir l’ordre des choses dans l’univers. Notre planète est désormais l’épicentre d’une lutte interstellaire où s’entrechoquent des forces aussi extraordinaires que dévastatrices pour l’Homme. C’est bel et bien la fin du monde tel qu’il existait jusqu’à maintenant, car dorénavant, il entre avec violence dans une nouvelle ère, c’est l’Hyperborea.

Voilà le scénario apocalyptique que m’a évoqué l’écoute de l’album Hyperborea du groupe colombien Vorpal Nomad, récemment formé sous l’impulsion de son chanteur Felipe Machado Franco et du guitariste Nicolas Waldo. Un Power Metal au sens premier du terme nous est ainsi déversé tout au long de cet album plutôt racé, bien puissant avec du bon gros son. Il faut dire que l'opus a été mixé et masterisé au Powerhouse studio par Piet Sielk en personne, à qui revient certainement une grande part du mérite dans la haute qualité du rendu sonore.

Mais outre la production, on a affaire à un très bon album renfermant des titres à fortes personnalités. Ils prennent aux tripes sans préliminaires, et un peu partout sur l’album les lignes vocales donnent tout de suite envie de serrer le poing et de partir affronter le plus hostile des environnements. La musique, ici, transpire la bravoure, le sacrifice, la grandeur et le courage, avec ses lignes vocales qui font mouche et ses chœurs judicieusement placés pour pouvoir maintenir les refrains en lévitation dans un ciel rougit par l’énergie musicosmique dégagée par Vorpal Nomad. Sans en faire de trop, à l’image des chœurs discrets mais bien là, le groupe réussit à ne pas laisser de répit dans ses compositions, qui sont rapides et soutenues. Il faut dire que les deux guitares, très complémentaires dans leurs riffs aussi bien que dans leurs duels, jouent sans mollir, avec des solos qui durent juste le temps qu’il faut, ni bâclés ni trop longs.

Si Hyperborea peut être qualifié d’album homogène, il évite l’écueil de n’être qu’un ensemble indissociable de morceaux clones. Vorpal Nomad emprunte le chemin de la réussite grâce à des chansons aux personnalités suffisamment différentes pour que l’auditeur lambda puisse s’y retrouver sans avoir à écouter l’album 25 fois. Parmi les traits de caractères particuliers d’Hyperborea, on retiendra Final Cry For Freedom, freedomcallien dans ses riffs ou dans ses mélodies, ou encore Last Hero On Earth, très bon titre aux relents hard rock qui aurait pu figurer sur un album de Jorn Lande. Je n’omettrai pas de mentionner As The Otherworld Falls Down, qui par sa durée, ses breaks et son introduction, diffère de ses congénères. Pièce épique de l’album, surprenante mais super agréable, elle rappelle le Metalium des débuts mais surtout force le respect, peu de groupes peuvent se vanter d’avoir un tel morceau dans leur premier album.

Beaucoup d’éloges donc pour Hyperborea, même si des reproches peuvent toujours être trouvés. Un refrain qui manque d’efficacité ici, des lignes vocales un peu redondantes par là, un solo de guitare un peu trop versatile pour mettre l’auditeur à terre sur Vorpal Nomad, ou encore la tonalité d’un solo de guitare qui gâche un bref instant l’ambiance épique sur As The Otherworld Falls Dawn. C’est sûr qu’on peut toujours chercher la petite bête en décortiquant chaque morceau, mais franchement, qui plus est pour un premier album, la qualité est clairement au rendez-vous. Par comparaison avec un disque du même genre, il est à placer quasiment au même niveau que le Dreamland de Savage Circus. En résumé, Vorpal Nomad n’a pas inventé la poudre, mais sait la faire parler de la meilleure des façons.
[right]Chris[/right]

0 Comments 03 juin 2012
Whysy

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