La Grèce n’est pas forcément un pays qui au premier abord marque l’auditeur en matière de musique Heavy. Bien sûr il y a Septic Flesh (qui se reforme) et Nightfall (même si pour ce dernier groupe je suis incapable d’affirmer s’il existe encore) qui furent signés au début des années 90 sur le label français Holy Records.On peut également citer trio féminin d’Astarte qui pratique un Black mélodique on ne peut plus classique mais en matière de Heavy mâtiné de Folk, c’est un peu le vide intersidéral.
Mais heureusement ce cher Bonobo toujours à l’affût du groupe qui tue a découvert il y a peu de temps Julian’s Lullaby qui avec ce mini album six titres devrait ravir les amateurs de Heavy/Folk tout autant que les fans de voix féminines et masculines.
Ce trio formé en 2004 a su profiter de l’expérience de ses membres pour varier les plaisirs et fournir un travail de haute volée. En effet, les musiciens ont derrière eux de nombreux enregistrements et cela s’entend.
Tout au long de ces trop courtes 26 minutes où les violons virevoltent (non ce n’est pas André Rieux) et courtisent des guitares Heavy à souhait, Julian’s Lullaby par le biais de sa chanteuse nous invite à un petit voyage dans un monde fantastique et merveilleux assez proche de ce que peut proposer Tuatha de Danann par exemple.
Le premier morceau Eyes of Gray est à ce titre une pure merveille : guitares acoustiques et douces mélopées côtoient des riffs Heavy qui se marient à merveille aux violons.
Kiss me not (Tonight) est un morceau un peu plus rentre dedans qui bénéficie de l’apport d’un chant masculin. La part belle est faite à des guitares très dynamiques au détriment des violons qui sont ici un peu en retrait.
Queen in your Dream débute assez mal avec une introduction au synthé digne de l’Eurovision 1978 mais heureusement les guitares prennent vite le relais pour une nouvelle fois un morceau énergique avec un chant quasi exclusivement masculin. C’est d’ailleurs là le point faible de cet album au demeurant fort intéressant : si le timbre de voix plutôt banal passe sans problème, il reste encore du travail à accomplir afin que le chant en anglais ne soit pas synonyme de bouillie pas toujours maitrisée. Autre défaut, la production pas vraiment à la hauteur ce qui a pour conséquence un son peu étouffé par moment.
Des défauts mineurs au regard de la qualité des morceaux proposés dont un Hanging Crown magnifié par des violons majestueux et surtout Ocean of Tears plutôt mélancolique à souhait avec un chant féminin bien plus présent et encore une fois fort réussi. Ce morceau très planant s’étire durant presque six minutes et oscille entre un Heavy proche de Symphony X et passages plus mélancoliques semblables à ce que peut faire un groupe comme Epica.
Le dernier titre met une nouvelle fois à l’honneur les talents d’Efrosyne Papamichalopoulou pour une ballade étincelante mélancolique à souhait qui ravira tout autant les amateurs de Nightwish époque Tarja que les fans de Within Temptation.
Au final, Julian’s Lullaby propose un mélange subtil de Heavy saupoudré de petites touches Folk qui fait son effet à chaque nouvelle écoute. Ne reste plus qu’a accomplir un petit effort sur la production et la diction pour parfaire le tout et Julian’s Lullaby sera en mesure de proposer un album complet supérieur à ce premier jet.
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