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Avant d’être un groupe, Dal Riada fut un royaume, englobant la côté nord-est de l’Irlande et la côté ouest de l’Écosse. Un royaume qui reste mystérieux, et donc attirant pour le choix d’un nom.
Une fois de plus, le métal se tourne ainsi vers le passé, mais les membres de Darliada n’ont pas opté pour le folk mélo pour faire comme les petits copains. Leur musique est véritablement unique, et pas seulement parce que chantée en hongrois !
Sur HeavyLaw, cela fait un moment que le groupe a été remarqué. Il était resté relativement confidentiel, peut-être parce que plus exigeant que certains « concurrents », mais certainement parce que de ce côté ouest de l’Europe, la promo était insuffisante. AFM Records ayant parié sur cette bande de joyeux lurons, le buzz enfle autour d’  «Igéret».

Et tant mieux car au sein de la catégorie folk métal, les sonorités, les rythmes, sans parler des mélodies, tout cela s’est depuis trois ans fortement homogénéisé (d'Elvenking à Equilibrium), faisant que le nouvel album de Darliada créé un appel d’air bienvenu, renouant avec le génie des premiers fous du genre (Skyclad en tête). Cela s’entend notamment dans l’alternance du chant clair et féminin avec le chant rugueux et parfois crade, guttural crasseux masculin (même si cet aspect est moins marqué que par le passé, écouter «A Hadak Utja» ou "Leszek A Csillag").

Les compositions sont véritablement inspirées («Hajdutanc», «Mennyei Harang», «Kinizsi Mulatsaga»), et les solos maintiennent l’énergie communicative des mélodies, tout en instillant parfois un charme slave tout en mélancolie joyeuse (sur le titre éponyme de l’album par exemple). Ce côté folklorique qui relègue parfois le métal au second plan ne plaira pas à tout le monde, ne nous en cachons pas : les guitares sont bien souvent au second plan, et ne sont là qu'à égalité avec les autres instruments, notamment à cordes, et puis les voix ! La langue hongroise est pétrie par le groupe, qui l’utilise au maximum comme un ingrédient de la réussite de sa musique. Lyrique («Hozd el, Isten», «Igéret»), mais aussi hâché, scandé, débité, le discours du groupe passe pour celui de temps anciens, antiques, qu’on imagine pleins d’extrêmes.

Malgré tout, certains éléments gênent aux entournures. Une certaine répétition dans la structure des compositions. Le côté paillard, et incontestablement braillard de certaines compositions ( «Leszek A Hold») laisse dubitatif. Le groupe aime ouvrir les albums et les refermer, à la manière d’un gros manuscrit dont on ouvrirait lentement l’épaisse et ancienne couverture usée par les ans, mais l’intro et l’outro forcent le chamanisme jusqu’au ridicule.

Mais enfin, faut pas bouder son plaisir : le disque est plaisant, et s’il faut parfois s’habituer au style du groupe avant d’aimer le morceau, c’est une galette attachante.

Cela faisait longtemps.

0 Comments 29 janvier 2011
Whysy

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