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Tout passionné de Métal souffre, parfois sans vraiment en être conscient, d’un syndrome comportemental relatif à l’achat d’albums. Moi et quelques autres membres de la Heavylaw Team furent récemment les sujets d’une étude scientifique sérieuse dont les conclusions viennent d’être dévoilées. Les chercheurs ont pu démontrer que la pathologie frappait selon divers degrés d’intensité. Ils ont tout d’abord établi deux niveaux graduels du syndrome : l’achat kamikaze et l’achat impulsif. Puis l’étude du sujet dénommé 1,984 les a contraints à créer un nouveau stade encore plus avancé : le stade clinique irréversible de l’achat compulsif, achat précipité et incontrôlable échappant à toute logique (il faut dire que le malheureux a acheté la discographie complète de Lorie pensant qu’il s’agissait d’un coverband de Lordi).

Pour ma part, je vais vous parler de mon syndrome, celui de l’achat kamikaze. Je vous causerai bien sûr des autres formes de cette dépendance au fur et à mesure de l’évolution de ma pathologie. Passons aux choses concrètes et laissez-moi vous détailler mon dernier achat kamikaze. Il remonte au mois dernier. Alors que je profite de mon dernier jour de vacances à Saint-Pétersbourg, je découvre un disquaire à l’angle de deux ruelles mal éclairées. Je pénètre dans cette petite boutique qui s’avère être le repaire des quelques métalleux du quartier, lml. Le rayon speed Métal mélodique n’est-il pas l’endroit rêvé pour un bon petit achat kamikaze des familles ? Attiré par une drôle de pochette grossière mais cocasse, mélangeant médiéval violent et old-robotech subtil, je me saisis du dernier album de Харизма (Charizma) intitulé II (là, pas de problème de traduction). Ce n’est qu’une fois de retour chez moi que cet achat kamikaze allait révéler son verdict…

Après une intro naze qui laisse présager du pire, Charizma balance son speed mélodique avec charizma et son refrain aussi mémorisable qu’entraînant. Le chanteur, Deymon Avramenko, y croit à fond et compense un timbre quelconque par une énergie certaine. Sympa le chant russe, ça donne un petit côté « vodka » que j’ai trouvé assez hilarant. Le camarade Deymon Avramenko évite le registre trop aigu, ce qui ne l’empêche pas de lâcher quelques bons refrains happy-metal. Celui de to ides to the light est idéal pour fêter l’arrivée du beaujolais nouveau avec quelques bons potes.

Pas vraiment original (hormis les textes en russe), la musique de Charizma devient néanmoins intéressante sur les solos guitare virevoltant exécutés à 200 à l’heure. Celui de fire est digne d’un album de Dragonforce. Le clavier tient sans partage le second rôle. select contient même un sacré duel guitare/clavier sur lequel viennent se superposer des acclamations simulant une prestation live. Le résultat est aussi peu crédible que les rires d’un sitcom, il faudra vraiment être un mordu du style (du genre gros fan de Prophesia) pour apprécier.

Heureusement, Charizma innove un peu en fin d’album par quelques expériences plus ou moins réussies. Les titres se veulent plus sombres, plus atmosphériques et plus émotifs. Je ne peux que saluer l’initiative. Même si la ballade secret devient vite insupportable, même si vengeance et ses relents trash old-school façon Overkill est un peu répétitive, et même si stand, thus far living! n’est pas à la hauteur de sa magnifique intro à l’orgue, Charizma aura eu le mérite d’innover après un début d’album plutôt conventionnel.

II est au final un album convenable, plus varié qu’on aurait pu le croire, et se terminant même sur 5 mn de solo guitare qui n’ont pas à rougir devant Steeve Vaï. Personnellement je ne m’attendais pas à mieux et suis somme toute assez satisfait de cet achat kamikaze. L’album ne passera pas 10 semaines d’affilée dans ma platine, mais y tournera tout de même de temps en temps. Voici donc le parfait exemple de l’achat kamikaze, un achat réfléchi basé sur l’attrait d’une pochette ou les conseils d’un disquaire, un achat dont les chances de satisfaction sont certes aléatoires, mais pour lequel l’acheteur est tout à fait conscient du risque de déception.
[right]Chris[/right]

0 Comments 08 décembre 2007
Whysy

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