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Moi, j’aime la musique qui envoie le pâté. Moi, j’aime la musique qui groove à mort... Et pour ceux qui partageraient mes goûts, je crois bien que ce qui va suivre pourrait bien vous intéresser... Xerath est un groupe anglais officiant dans un métal progressif bien posé sur une structure mélodique qui trempe dans un genre extrême. Les britanniques sont reconnus pour être des fous furieux. Retenus dans des apparences calmes et dans une culture attachée aux valeurs traditionnelles, nos cousins d’outre-manche savent révéler des extravagances et ils sont très souvent à l’origine (pour ne pas dire précurseur) de nombreuses nouveautés. Et cette fois-ci, l’Angleterre montre encore sa créativité.

Xerath dévoile son deuxième opus intitulé II. Si on devait comparer leur musique à d’autres groupes pour donner une idée plus précise de l’étoffe dans laquelle le combo est tissé, je dirais que leurs style est à la croisée entre Biomechanical (en moins foulli) et Strapping Young Lad (en moins violent). En effet, le groupe se définit au travers d’arrangements survoltés et disposés sur un lit d’orchestration dicté par le totalitarisme d'un groove sans précédent. C'est ce qui fait la force de la musique de nos musiciens. Les chansons s'ordonnent dans une limpidité sans précédent et gerbent des quantités astronomiques de mélodies. II est un véritable autel dressé au culte du registre groovy. « Unite To Defy » ou « Nuclear Self Eradication » propulsent des guitares virtuoses au sommet de la gloire. Sans pour autant perdre en animosité et sans oublier l'importance du sens musical, nos compères parviennent à donner un sentiment à leur musique. La désolation, l'incompréhension ou la contrariété se cristallisent au travers de la tracklist.

En fait, la structure musicale prend une place très importante sur cet album. Les guitares donnent la direction sous l'impulsion de la batterie et le chant ne sert finalement que de support. Le style crié de Richard Thomson s'efface volontiers lors de phases instrumentales comme dans « The Glorious Death ». Si le chant est plus ou moins relayé au second plan, il ne faut pas non plus l’occulter. Bien sûr, la présence des lignes vocales reste le moyen d’expression idéal et accompagne largement l'assemblée des instrumentistes dans les phases plus riches. Mais ici le talent des vocalises n'est pas mis en lumière car c'est le rendu final qui compte, on le sent bien. Comme peuvent en témoigner les titres « God Of The Frontlines » et « Sworn To Sacrifice », le point d'honneur est mis sur l'ambiance sauvagement martelée et criante de vraisemblance, ainsi nous assistons à une effusion de désolation dans un bain de terreur. Ça paraît tellement réel qu’on croirait y être.

Les accords sonnent sur cet opus très homogène, qui pourra en effet demeurer assez indigeste pour les profanes. On pourra reconnaître une certaine lourdeur à cet album qui fera le même effet que la purée de tatie Georgette et ainsi rappeler que sa plâtrée est lourde et qu’elle pèse sur l'estomac. De plus, malgré la volonté de bien faire de la part des musiciens, on aura l'irritable sensation que l'album cherche à s'étirer le plus possible et use de tous les subterfuges pour parvenir à ses fins. Ainsi on aura l'impression que beaucoup de remplissage taraude les morceaux (« Reform Part.III »). Toutefois, cette dimension s'évapore le temps d'un « The Call To Arms », plus aéré et plus versatile dans l'utilisation des voix.

En fait, II tente de renverser les lois de la musique en essayant d'apporter sa pierre à l'édifice. Un album assurément novateur et longuement développé sur des axes instrumentaux. La récession humaine se manifeste par l'appauvrissement du chant afin de rendre la musique de Xerath plus mécanique et presque intouchable. Ceci dit, le doute ne fait pas illusion, cet album s'adresse à un panel éclairé et avertis d'auditeurs. L'accessibilité à cette création est dure et devrait en débouter plus d'un. C'est ce côté un peu difficile qui m'a moi-même rebuté. Cet album fait partie de cette trempe d'album où on reconnaît un travail de composition certes présent mais qui au final ne touche pas tant que ça.


- ȦɭɐxƑuɭɭĦĐ -

0 Comments 21 avril 2011
Whysy

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