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Le débarquement de nos alliés britanniques s’est fait attendre, mais enfin le mois de septembre sourit quant aux possibilités de s’émerveiller. En effet, Xerath est un combo qui officie dans un métal léché dont l’orchestration reste la principale préoccupation des membres du groupe. Il faut tout de même avouer que les efforts ne sont pas mis sur les titres des albums. Ainsi, ce troisième opus s’appelle III et succède donc à II… L’avantage c’est que si on sait compter en chiffre romain, on sait où on se situe dans la discographie des Anglais ! La fois dernière, nos artistes nous avaient fait l’offrande d’un album particulier puisqu’ils mettaient davantage la structure musicale en lumière et relayaient le chant au second plan. Les touches vocales ne servaient qu’à souligner les mélodies ainsi créées.

Xerath nous fait l’honneur d’un album s’équilibrant à ce niveau-là. Le soin apporté en priorité aux mélodies s’empoigne dans une vigueur palpable et développe une foultitude d’émotions laissant libre cours au défoulement suscité (« Demigod doctrine »). Les chansons s’articulent autour d’un squelette musical dont la moelle est baignée dans un flux musical extrême. Ainsi les guitares vibrent à toute allure et les jeux polyrythmiques à la batterie accélèrent le rythme au point de nous faire suffoquer (« Autonomous »). En outre, les mélodies s’emparent d’une colossale empreinte death/thrash dont la rondeur est menée d’une main de maître par l’adjonction de claviers, et plus étonnamment des cuivres et autres instruments nobles renforçant de ce fait un aspect impérial. Par exemple, « Bleed this body clean » mixe astucieusement un attirail death éventé par les cris incessants du frontman avec une deuxième couche d’instruments de la musique classique tels que les violons.

Une profondeur musicale enrichit cet album aux allures gracieuses et à l’effervescence débordante. Je parlais plus haut de l’équilibre et effectivement les chansons nous font part d’un chant typé death qui irradie les parties brutes et façonne par la même occasion les mélodies sous un angle traditionnel (« The chaos reign »). Les guitaristes emploient la technique du shred de manière spasmodique, soutenant l’impact des growls de Richard Thomson cependant dès l’apparition des passages plus éthérés les lignes vocales s’éclaircissent, se suspendent et permettent de faire un rapprochement avec leur confrère canadien Devin Townsend. La ressemblance est frappante lors de ces moments et les breaks perforants III ne laissent pas planer le doute un seul instant. Les Anglo-saxons sont clairement inspirés et usent de cette similitude sans se priver (« Witness »), et puis après tout pourquoi le feraient-ils ?

III est un petit bijou qui aura mis peu de temps à me convaincre et lorsque vous jetterez une oreille attentive dessus vous vous rendrez compte de ces qualités intrinsèques à force d’écoute. Les compositions alambiquées de certains morceaux peuvent paraitre ésotériques de prime abord, mais ne restent en aucun cas inaccessibles. On parle ici d’un album orchestral puisque les orchestrations s’appuient sur une panoplie riche et exhaustive d’instruments, mais n’omettons pas ce côté progressif qui déteint inexorablement sur l’album. Et n’oublions surtout pas de mentionner les deux chansons de clôture qui font éclater le talent des musiciens. On finira l’album sur une impression de complétude, de plaisir intense dans lequel nos sens auditifs seront satisfaits. Pour un peu qu’on est habitué au style extrême, Xerath nous ouvre la porte du sentiment d’abandon mélodique avec lequel notre esprit sera médusé et séduit par tant de beauté. Je ne vous en dis pas plus, mais sachez que cette fois-ci Xerath trouve le moyen de nous envoyer de la violence, de la précision et de l’harmonie sans pour autant nous piéger ou nous abandonner en route.

0 Comments 26 août 2014
Whysy

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