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C’est en 2007, avec la sortie de l’excellent et très personnel « Fragments of Lust & Decay » que j’ai découvert l’existence de ce groupe suédois, qui, caché derrière son étrange et fascinant patronyme, semble avoir traversé les époques sans jamais réussir à s’imposer réellement. Même en cherchant bien, il est difficile de trouver des images ou des chroniques du combo, qui, malgré lui, continue donc de baigner dans une épaisse atmosphère de brouillard et de ténèbres… Mais honnêtement, on ne saurait trop déplorer ce triste état de chose qui, s’il empêche le groupe d’être reconnu comme il le devrait, confère une aura encore plus spéciale à sa musique, un écrin de magie et de mystère qui lui sied vraiment on ne peut mieux.

L’ambiance horrifique du dernier opus en date trouve bien ses racines ici, dans cette toute première œuvre, qui, malgré une production poussiéreuse, indatable, parvient à imposer son climat spectral sans aucune difficulté. « Images of forgotten memories » porte fort bien son nom ; il semble qu’à la suite du chanteur, dont le timbre lyrique, affligé et lointain fait mouche à chaque intervention, on s’engage à feuilleter un vieil album de photographies oubliées, ou à pénétrer dans le jardin oublié d’une ancienne demeure, où la végétation, fanée et dépérie, s’évertue à exhaler les senteurs sépulcrales d’une romantique époque révolue…

Ecouter The Equinox Ov The Gods, c’est accepter de pousser la grille grinçante de ce merveilleux jardin anéanti par le temps, de se laisser entourer par tous les fantômes du vieux cimetière adjacent… Et il faut avouer que le Metal gothique, baroque, théâtral et romantique du groupe fonctionne à merveille. Malgré ce son brumeux qui envahit tout, il est très facile de se laisser happer par ces soli mélodiques, ces arrangements classieux, ces nombreux breaks acoustiques très bien pensés, et ces rythmiques, somme toute très efficaces, et même plutôt accrocheuses par moment, comme sur l’excellente « Welcome Home » qui ouvre l’opus.

On visualise alors très bien l’homme, aux yeux fous, accablé par ses visions morbides, qui tente de conter son expérience au-delà du réel… « Necropolis, the city of doom ! » s’écrit-il, anxieux et torturé tel un héros de Lovecraft ! Ce morceau, qui sera repris avec beaucoup de justesse dans le dernier opus de la formation, se présente aussi comme un des points forts de l’opus, avec ses rythmiques plus doom et son chant plus hanté que jamais, ainsi que ses prenantes interventions de voix féminines…


Vaguement occulte et éminemment mystérieux, toujours prenant malgré quelques longueurs et maladresses, « Images of Forgotten Memories » est à ranger dans la catégorie de ces opus qui révèlent toujours quelque chose, même après de très nombreuses écoutes. La sarabande morbide que représente la pochette l’illustre donc fort bien… Nul doute que les fans de doom/gothic Metal théâtral et baroque, amateurs de Theatre of Tragedy et autres ténors du genre ne sauront s’y tromper et offriront, même plus de 10 ans après, les honneurs à cet album dont l’atmosphère horrifique n’a d’égal que le charme délicat qu’il répand insidieusement en vous, tel un mortel parfum…


Note réelle : 7,5/10

Gounouman

0 Comments 08 mars 2009
Whysy

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