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Trois ans après leur premier EP Hegemony et pas mal de problèmes de line-up, les Lyonnais d’Aesmah toujours menés par Olivier Girard, reviennent avec un second EP rempli ras la gueule, Imeria. On les avait laissé sur de bonnes idées mais avec une production (auto production) qui pêchait un peu par un manque de puissance dans les guitares et un chant limite par moment, notamment le clair. Trois ans se sont écoulés, qu’en est-il maintenant ?

Les bases stylistiques sont restées les mêmes tout en étant plus variées. Une voix féminine assurée par Charlotte Kouby fait son apparition apportant un peu de douceur mélancolique. Le death mélodique est toujours là, mais avec des ambiances plus sombres et plus progressives dans le fond ce qui laisse place à des pistes d’une durée assez longue et un EP de près de 50 minutes. Cet enrichissement stylistique ne se cantonne pas aux progressifs mais à plusieurs autres. Des guitares plus acoustiques font leur apparition, rendant certains passages quasiment folk, des touches légères d'electro parsèment l’EP, permettant d’apporter une touche de fraîcheur très appréciable.

Au rayon des nouveautés, le piano beaucoup plus présent que sur Hegemony. Quasiment toujours présent dans les compositions, il donne de la forme et de la consistence aux mélodies et apporte un gros plus aux ambiances et à l’onirisme. Les guitares quand à elles sont plus consistantes et présentes que dans le précédent effort. Le mixage apporte un petit côté “sale” aux sons des grattes qui est loin d’être désagréable, ça tranche dans le vif, tout en riff et puissance, à l’image de “Deceptive Haven” ou “Inside Indescrutible”. Signalons les quelques solos de guitares, assez inspirés et originaux qui apportent un petit plus aux compositions. Le duo guitare / piano fonctionne très bien et évite de tomber dans la démonstration technique inutile et pompeuse.

Le chant a fait de gros progrès. On était resté sur Hegemony avec quelques passages approximatifs et un certain manque d’assurance sur le chant clair. Ces défauts sont gommés et on retrouve un growl plus puissant et profond qui prend aux tripes et envoie bien la purée. Comme annoncé plus haut, l’apport d’un chant féminin plutôt mélancolique, permet d’apporter une petite touche féminine et de briser la continuité du growl et ainsi d’éviter la monotonie que cela aurait pu apporter.

Pas de gros défauts à signaler, quelques longueurs par moment, notamment sur la piste “Wasted By Suen”, une basse pas très en avant qui mériterait d’être un peu plus devant par moment. Une plus grande variation du growl et une présence plus importante du chant féminin permettraient de diversifier un peu plus les compositions mais c’est chercher la petite bête.

Au final on est en présence d’un EP qui aurait pu être un album de part sa qualité et son degré de finition. Le groupe affermit et renforce son death mélodique toujours inspiré par Dark Tranquility, teinté d’ambiances progressives tout en renforçant sa base sonore et la qualité de la production, du tout bon en somme. Manque plus qu’un album en bonne et due forme pour concrétiser tout ça et décrocher un label. Les amateurs du style devraient apprécier ces 50 minutes rafraichissantes qui s’éloignent un peu des productions du genre.

0 Comments 26 août 2012
Whysy

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