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L’Allemagne nous avait habitués à beaucoup d’éclats, avec ses nombreux groupes inondant le marché de la musique métal, il ne faudra que quelques secondes pour énoncer des groupes teutons. Je pense tout naturellement à Brainstorm et il sera aisé de vous citer pêle-mêle Edguy, Gamma Ray, Helloween ou Primal Fear et bien que ces groupes soient des références, mon petit coeur penche plus pour le style de Dark Age, Deadlock, Heaven Shall Burn ou Kreator. Ce qu’il faut reconnaitre c’est que ces formations démarrent toujours en trombe et savent rapidement se faire un nom dans le milieu. Ainsi je pense que cette fois encore, Words Of Farewell ne dérogera pas à la règle. Officiant dans un death mélodique progressif, le combo germanique déploie un arsenal mélodique et fait virevolter les notes à la vitesse supersonique.  Il est vrai que nos voisins ont pour caractéristique de démontrer une rigueur et une droiture très rectiligne qui se traduit par une musique galvaudée par une indémontable technique et une batterie bien souvent mécanique. Les jeux des musiciens restent toujours dans un cadre clairement tracé et laissent peu de place pour les petites fantaisies. De ce fait, les structures musicales sont toujours techniquement poussées au maximum, mais le tout reste toujours sous contrôle. Le jeu germanique est à la fois rassurant, car on sait que rien ne sera fait au hasard et que les musiciens sont sacrément doués, mais il est aussi frustrant pour le manque de feeling et le peu d’amplitude laissé pour les frasques musicales. Et bien ! Croyez-moi ou pas, mais Word Of Farewell parvient à nous surprendre ! Les musiciens défendent leur musique de manière plus atypique et n’hésitent pas à remettre en cause des décennies de savoir-faire allemand.  Le combo s’embarque certes dans un death mélodique parfaitement maitrisé, avec apport conséquent en effusion dissonance (« Urban Panorama »). Les titres tels qu’« Ever After » poseront les fondements solides d’un genre extrême parfaitement calibré. Les rythmiques à la batterie sur « Project : DayBreak » accompagnés de pick scrap et des leads de guitares se passeront de commentaires quant à la qualité de composition. Il est évident que nos instrumentistes parviennent à déclencher des crises de hochements de tête incontrôlés. Et sous peu, le pied commencera à suivre le rythme avec l’affinement des riffs et quand votre bouche commencera à s’ouvrir sous les growls déchainés d’Alexander Otto, vous aurez remarqué que la formation est très redoutable en terme d’efficacité. Vous l’aurez compris nous serons servi par une musique catchy, acérée et ne manquant pas de piquant. Nous serons en outre très souvent pris en otage par un flot musical aussi chaleureux qu’inventif. Le cocktail instrumental est développé tout en volupté et l’asservissement n’est au final qu’une réponse naturelle à ce genre d’appel. « End Of transmission », qui, je le rappelle est le troisième morceau de l’album seulement, arrive subtilement à pénétrer l’esprit grâce au martelage aux caisses, aux riffs hypnotisants et au refrain d’une emprise colossale.  Words Of Farewell abat rapidement ses cartes et on pourrait être tenté de dire que le groupe va maintenant aborder sa phase descendante, commencer à se parodier et perdre sa saveur si épicée. Mais il n’en est rien, car le reste de l’album commence à arpenter de manière plus détaillée les voies mélodiques. Bien que « On Second Thought » reste sur un régime véloce avec des passages épileptiques, on commence à ressentir une mise en avant accrue des parties aux cordes. Du coup, les convulsions instrumentales ne font que mettre en évidence les arpèges au clavier qui propulsent la musique sur un niveau d’écoute plus intense. Les Allemands décuplent les possibilités en enrichissant le tissu musical. Les interludes précèdent les titres qui maintenant font place à des breaks instrumentaux monumentaux. Le travail sur le songwritting est vraiment minutieux et la volonté de surprendre semble être la préoccupation première de nos musiciens. Pour illustrer ce point, on pourrait citer le final de « The Great Escape » à la fois épique et bourré en émotion.  La deuxième articulation de l’album se situe sur la caractéristique progressive qui peu à peu fait irruption. « Sorae » sera sans nul doute le passage critique et le point d’ancrage où l’apparence du death mélodique mute en un death progressif. L’ambiance se teinte et poussée par des nappes de claviers, la fresque musicale prend des allures plus réfléchies. L’introduction de « Vagrant Story » ne pourra qu’abonder dans ce sens en instaurant un climat apaisant bercé par de douces mélopées avant d’entrer dans un régime plus contrasté. Et enfin la chanson qui met un point final à cet opus combine tous les éléments : une force et une vigueur musicale parsemée de claviers sur un chant énervé. Le mélange se métamorphose petit à petit pour laisser le plaisir aux musiciens de dérouler un feeling et une sensibilité appétissante. Après tous ces éloges, vous me direz, mais pourquoi n’ai-je pas cité le titre de l’album sur un texte aussi dithyrambique ! La réponse est évidente : comment expliquer le phénomène créé dans un album bourré de qualité qui donne irrémédiablement envie de le passer en boucle si ce n’est tout simplement l’Immersion !

0 Comments 18 février 2012
Whysy

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