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Je ne sais pas encore qui recevra la palme du meilleur album de l'année 2008, mais en tout cas le prix du plus incroyable coup de pub reviendra sans aucun doute à Pyramaze ! C'est simple, aujourd'hui pratiquement tous les fans de Heavy attendent avec impatience le troisième album des danois, et spéculent sur sa qualité en attendant monts et merveilles. On en oublierait presque qu'il y a peu, la bande à Jonah Weingarten n'était qu'un groupe de seconde zone officiant dans un Heavy très mélodique qui, s'il n'était pas désagréable du tout, manquait quand même de toutes les choses qui rendent un groupe vraiment exceptionnel.

Pourquoi un tel retournement de situation ? Tout simplement parce qu'au moment du départ du chanteur Lance King (également producteur chez Nightmare Records), le claviériste du groupe Jonah Weingarten a eu la bonne idée de le remplacer par ni plus ni moins que l'immense... Matthew Barlow ! Et oui vous ne rêvez pas, le mythique chanteur d'Iced Earth, l'une des plus fines lames que la terre ait portée est de retour sur la planète Heavy Metal. Cet homme est une légende à lui tout seul : capable d'exprimer tous les degrés de l'émotion, de la rage la plus folle à la souffrance la plus insoutenable, dans un timbre à jamais unique au monde qui je vous rassure n'a rien perdu de sa fougue. Un homme qu'on n'avait plus vu derrière un micro depuis 2003 et son éviction d'Iced Earth. Un homme que l'on croyait fini pour le Metal à jamais, pour le retour duquel j'aurais voué mon âme aux enfers !

Il n'y a pas de doute que rien que pour goûter au bonheur de redécouvrir cet immense talent on pourrait remercier mille fois Pyramaze et faire preuve d'indulgence quant à leur nouvel album. Mais c'est compter sans la froide et légendaire objectivité du chroniqueur qui ne saurait laisser ses sentiments s'interposer.
Car on ne va pas se leurrer avec cette attraction, la cote de Pyramaze dans le coeur des métalleux vient de monter en flèche. Et ce ne serait pas faire honte au très bon Lance King que de dire que Matt Barlow a considérablement rehaussé le niveau général du groupe. Mais tout cela peut également n'être qu'un trompe l'oeil visant à masquer la qualité réelle de l'album.

Pyramaze fournit heureusement un standard de qualité très haut. Le groupe prend le risque de donner à sa musique une coloration «icedearthienne» dont il sera difficile de se dépêtrer dans le futur. D'autant qu'il est ardu de tenir la comparaison à côté des brûlots mythiques de Burnt Offerings et Something Wicked This Way Comes. Immortal sonne parfois un peu comme du Iced Earth édulcoré par une grosse dose de claviers. Dès que Matt s'énerve on a l'impression de ré-entendre «Burning Times» et quand il chante une ballade on lâche une coulée de larmes en repensant ému à «Watching Over Me»... Tout cela est certes magnifique mais il n'est pas facile de retrouver la marque de Pyramaze et de son Heavy Mélodique dans tout ça !

Toutefois une fois le plaisir de retrouver Matt un peu dissipé on se prend à apprécier la qualité intrinsèque de Immortal. Avec notamment ce sens de la mélodie assez particulier et cette manie de clôturer les chansons par un enchaînement guitare/claviers de haute volée qui s'estompe progressivement : l'ouverture «Year Of The Phoenix», la mid-tempo «Touched By The Mara» ou le final dantesque «Shadow Of The Beast» en sont de bons exemples. Et c'est souvent magnifiquement réalisé.
Pour le reste, l'album alterne le très bon et le moins bon. «Year Of The Phoenix» est une pure merveille, que le timbre de Matthew vient littéralement magnifier, «A Beautiful Death» est un gros titre Heavy pourvu d'un énorme riff et d'une superbe mélodie, un titre puissant comme Pyramaze n'en fait pas souvent. «Shadow Of The Beast» du haut de ses six minutes me laisse la même impression, avec des lignes de chant élaborées qui permettent à Matt d'exprimer tout son talent, le refrain est également un plaisir de tous les instants ! Des titres très mélodiques comme «Caramon's Poem» ou «The Highland» font découvrir au grand public le style Pyramaze tel qu'il existait avant.
Les autres sont plus contrastés, planants et souvent pas assez puissants à mon goût : comme «Ghost Light» qui s'enlise malgré quelques superbes envolées pleines de rage du chanteur que je ne nommerai pas. «Touched By The Mara» carrément ennuyeuse. Mais l'ensemble reste tout de même sacrément jouissif.

Dans l'ensemble je dirais que la grande force de Immortal a été justement de présenter d'autres qualités que la seule présence de Matthew Barlow. Le risque aurait été de se reposer sur le seul talent de ce grand frontman pour ne pas chercher à se dépasser. Mais Pyramaze a su fournir un vrai travail de composition et c'est un disque que j'ai appris à vraiment apprécier au fil des écoutes. Je trouve très intéressant de pouvoir découvrir Matt dans un autre registre que celui d'Iced Earth, dans tous les cas c'est un vrai bonheur que de l'entendre, et encore plus avec un accompagnement de cette qualité !

SMAUG...

0 Comments 02 juin 2008
Whysy

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