Ressortez votre trilogie de Tolkien et votre ABCD de la flûte, Landevir revient en 2008 avec Immortal ! Tout comme leurs confrères de Mago de Oz, ce groupe de folk métal festif nous vient d’Espagne. Le nouvel album surprend tout d’abord par cette pochette assez sombre pour du folk métal, qui s’apparenterait plus à un groupe de heavy classique… La surprise et la nouveauté ne m’ont jamais effrayée, alors plongeons dans cet album, les pieds dans un ruisseau, le soleil de printemps dans le ciel, les fleurs dans le champ balayé par la brise, et les abeilles qui butinent (ça y est, la dark attitude de la pochette est oubliée !)

    Bon, il faut être honnête, il va être difficile de ne pas citer plusieurs fois Mago de Oz comme influence principale, et pesante !! Ce n’est peut-être pas la meilleure solution de le dire aussi vite et d’un seul bloc, mais il faut énoncer les faits… Las mil y a noches est l’une des meilleures de l’album, et sûrement celle où l’influence de leurs compatriotes est aussi flagrante !! Il n’y a pas plus festif et entraînant sur tout l’album !! Mais dans ce cas, vous allez me demander pourquoi ne pas tout simplement aller écouter Mago de Oz à la place d’une copie ?? Les paroles en espagnol, les parties de flûte et de violon sont à s’y méprendre… Eh bien non ! Landevir ce n’est pas que ça !!

    On y décèle un côté beaucoup plus heavy que Mago de Oz, et ce, dès le premier morceau Deuda Eterna. Cette tendance se retrouvera tout le long de l’album, même dans ce qui peut s’assimiler clairement à leurs confrères. C’est d’ailleurs ce côté plus heavy et donc plus « lourd » qui donne cette atmosphère plus sombre, parfait écho de la pochette. On sent que le groupe cherche à se démarquer, et diversifier son style. Alors que la première partie de l’album propose des guitares plus en retrait, la deuxième les libère plus largement, tel Palabras de cristal et Oscuro Amanecer. (à se demander si l’album a bien été mixé en une seule fois). Les parties folk sont bien incorporées, bien qu’elles ne poussent pas l’ensemble vers le haut pour autant. On attend souvent une montée d’énergie, de puissance, avec ces parties, mais il n’en est rien ici. Ce n’est pas qu’elles ne servent à rien, mais qu’elles ne sont pas assez exploitées, et ne sont reléguées qu’au rang d’accompagnement.

    La voix masculine contribue à cet ensemble heavy. On regrette qu’elle ne dégage pas un peu plus de testostérone, car cela les démarquerait davantage. On retrouve également une jolie voix féminine, pas extraordinaire mais très agréable, sur Esclavos de un ilusion et Oscuro Amanecer.
Le mixage est tout à fait honorable, bien que l’on regrette des guitares au final assez timides. Néanmoins, cette « timidité » va de paire avec le côté folk assez doux, et la voix pas vraiment puissante.

    Vous l’aurez compris, Landevir a encore du chemin à faire pour tenter de concurrencer leurs confrères espagnols !! Malgré la volonté de proposer quelque chose d’un peu différent avec ce côté plus heavy que prog, le temps de l’affranchissement des influences n’est pas venu ! Immortal reste tout de même un album agréable à écouter, même si je doute qu’il reste dans les annales. Le fan de folk metal festif y trouvera partiellement son compte s’il cherche un album qui bouge réellement à courir dans les champs fleuris et taper du pied à la taverne.

Note réelle: 6.5

-SiraxtA-