Et v'là que Riot, groupe emblématique mais pas assez connu, revient avec son line-up de la fin 80 ! Aaaah les eighties, une bonne époque pour le hard rock/heavy … je m'imagine déjà les grands noms d'aujourd'hui dans leur plus folle jeunesse … Sauf que nous sommes en 2011 et que les américains, pas abattus, livrent «Immortal Soul» et ...

Quelle claque ! Ce «Immortal Soul» est juste excellent, et nous retrouvons Riot en très grande forme !! Qu'on se le dise là, nous avons à faire à un heavy old-school qui ne démérite pas et taille bien le statut de légende des américains ! Quoi, pas convaincus ? Mais écoutez donc les refrains de tueurs qui sont là sur cet opus. Il n'y a presque, voir rien à jeter, tant chaque pièce présente comporte son lot de bonheur et de jouissance extrême sous une cavalcade de riffs tous aussi bons dans le genre. J'imagine déjà ce disque en futur porte-parole d'une horde de bikers sur la route 66, cheveux aux vents. Et encore, on ne pourra pas reprocher à la formation d'être sans surprises ! La première, c'est de la voir revenir en si grande forme. La seconde, c'est de se surprendre à chantonner chaque morceau, oui oui tous, que ce soit «Riot» ou «Crawling», aucun ne sera épargné. En plus, avec des musiciens qui laissent des compositions en béton, on ne peut qu'applaudir l'effort !

Suis-je dithyrambique ? Hé bien vous n'avez pas encore tout vu, car il s'agit définitivement d'un bel effort que ce «Immortal Soul». On trouve de tout, du direct au plus lent, de ce qui n'accroche pas à l'oreille tout de suite (comme «Fall Before Me») à celles qui s'intègrent dès le début, le cocktail est magnifiquement bien dosé. C'est pour cela que nos américains, injustement méconnus, méritent la réputation qu'ils devraient. Parce que ça enterre littéralement moult efforts heavy sortis en 2011 et même les années d'avant. Ce qui est bon à entendre, c'est que l'on reconnaît directement la patte Riot, celle que les fans et les experts aimeront entendre. «Riot», éponyme, porte majestueusement bien son nom avec son refrain puissant et qui sonne toujours aussi américain, avec la personnalité qui lui est accordée. On sait de qui il vient rien qu'à la voix de Tony Moore, toujours la même, ne vieillissant pas. Restant dans un espace-temps où la qualité des cordes vocales ne s'use pas et même, se bonifie, le chanteur est toujours aussi bon, que ce soit dans des aigus bluffant de maîtrise ou vers des tons plus graves, chauds et émouvants.

Le groupe ne se laisse pas aller aux extravagances et cela ne plaira pas à certains. Mais ça n'a jamais été ce qui a fait le succès de Riot, et il est ainsi toujours aussi bon d'entendre la guitare tout à fait caractéristique de Mark Reale, qui se livre à des riffs percutants, accrocheurs, comme la galette d'ailleurs, terriblement accrocheuse. Un véritable esprit madeleine de Proust plane sur «Immortal Soul» et ses paysages metalliques très accueillants. Cependant, comme le groupe aime nous jouer des tours, cet album peut s'avérer décevant à la première écoute : ce seront les suivantes qui démontreront le potentiel incroyable contenu dans ce disque. Il ne fait pas se laisser tromper par notre première approche, elle est trompeuse, et c'est même souvent le cas. La durée de vie de la galette est elle aussi plus longue que ce que l'on pourrait imaginer, et le plaisir qu'il résulte de son écoute reste toujours aussi intense.

«Immortal Soul» est un opus qui fait du bien là où il passe. Pas d'une originalité débordante, mais pourtant très Riot, il ne déçoit pas, il rassure et même comble de bonheur. Plus une seconde à perdre, jetez-vous dessus.