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Vu le succès grandissant (et mérité) rencontré par le groupe depuis son come-back en 2006, il était légitime de voir ADX continuer l'aventure avec une nouvelle offrande digne de ce nom. Et c'est chose faite avec un « Immortel » qui porte assez bien son nom quand on connait la biographie mouvementée du combo. Contre vents et marées, il persiste et signe, bien décidé à marquer au fer rouge la scène hexagonale !

On aurait pu croire qu'avec l'âge, les parisiens se seraient assagis. Or, il n'en est rien ! La hargne et la fougue qui ont fait leur renommé dans les années 80 sont toujours présentes et bien présentes. En témoigne la tripotée de titres enchainés à vitesse grand V qui feront la joie des amateurs de Speed Metal « à l'ancienne ». Car la formation semble aujourd'hui bien décider à faire renaître les cendres d'une période bénie des metalheads ! Exit donc les mid-tempo de « Résurrection » (1998), voici un condensé de ce que la Division Blindée a su faire au meilleur de sa carrière : une ribambelle de morceaux qui n'auraient pas dépareillés sur les classiques que sont « Exécution », pour leur aspect brut de décoffrage, ou « La Terreur » et « Suprématie », pour leur fibre "Heavy" aux lignes mélodiques plus soignées.

La machine de guerre semble toujours aussi bien huilée et nous régale de ses offensives Speed / Thrash ô combien efficaces. Les guitares se font tour à tour massives, en nous assénant leurs riffs assassins, et incisives lors de soli affûtés. Cet opus leur fait d'ailleurs la part belle tant elles se taillent la part du lion dans le mix. Concernant la rythmique, elle se la joue mitraillette à l'assaut du front : pas de temps mort, c'est une véritable rafale du début à la fin. A noter que la basse, elle aussi très présente dans le mix, exalte sur cet album un groove mordant qui apporte une dynamique ad hoc à l'ensemble. Quant aux breaks "mortels", marque de fabrique propre au groupe depuis ses débuts, ils fonctionnent ici avec toujours autant de bonheur et font leurs petits effets, à l'instar des refrains qui font mouche comme à chaque fois.

Chant et textes sont déclamés avec cette sempiternelle verve caractéristique, même si la voix de Phil reste parfois étonnamment en retrait vis-à-vis des instruments, rendant peu perceptible la compréhension des paroles. Si l’interprétation n'est pas irréprochable ou parfaite de bout en bout, c'est avant tout le cœur (ou plutôt les tripes) qui parle et participe à la personnalité unique du groupe.

Nombre de titres, exécutés sous amphétamines, ne sont ainsi pas sans évoquer « Déesse du Crime » (« Exécution », 1985) par leur puissance crue et leur agressivité (« Baptême de Sang », « Messe Rouge », « Immortel »...). D'autres, à l'instar du futur hymne du combo « Se Perdre » nous rappellent autant « Mémoire de l'Éternel » (« La Terreur », 1986) que « L'Ordre Sacré » (« Suprématie », 1987). Une parenté que l'on ressent également à l'écoute de « L'Adieu aux Armes », « Le Carnaval des Lâches », « L'Ombre du Chasseur » ou « Le Dernier Geste », titres dont les accents N.W.O.B.H.M. assurent, entre deux riffs plombés, des lignes mélodiques de six-cordes particulièrement efficaces.

« Immortel » se révèle être un album finalement assez homogène, avec des morceaux coulés plus ou moins tous dans le même moule. Pas de surprises à l'horizon donc ! Et avec presque une heure de musique au compteur, soit bien plus que dans les albums publiés dans les années 80, s'installe une légère monotonie qui casse malheureusement un peu l'impact général des compos. Quelques titres, ou certains passages, apparaissent alors un peu plus décousus que les autres (« Pachydermus », « Delirium », « Le Secret », « Les Larmes du Diable »...).

Quoiqu'il en soit, avec cette nouvelle livraison ADX ne déçoit pas et va combler ses fans avides de Metal en fusion. Avec son savoir-faire unique, le groupe perpétue sa propre légende en composant des titres calibrés pour la scène. Il semble ainsi se faire autant plaisir à lui-même qu'à son public... Un crédo qui lui va comme un gant et que l'on pourrait résumer ainsi : « Carpe Diem » !

0 Comments 07 novembre 2011
Whysy

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