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Karmakanic… Dur à dire hein ? Mais plus qu’un nom délicat à articuler, Karmakanic est le fruit d’un arbre dont les racines remontent jusqu’en 2002. Depuis lors, trois albums ont déjà été récoltés et voici venir le quatrième de la série. Malheureusement, ma métaphore touche déjà à sa fin car en musique à l'inverse de la botanique, ce sont généralement les productions les plus récentes qui sont les plus mures. Riche d’une expérience désormais confortable, le groupe de Jonas Reingold (Kingdom Flowers) a en effet fait ses armes et peut laisser parler toute sa créativité. Et ils en ont des choses à dire les suédois ! Depuis la parution de  Who’s The Boss In The Factory ?, Trois années se sont écoulées durant lesquelles Reingold, bassiste et maître d’œuvre du groupe a pu composer en toute liberté. Le public peut donc, d’après les anciennes productions du groupe, la renommée des musiciens et l’attente relativement longue, espérer voir un petit bijou émerger ce 25 juillet 2011.

Arrêtons dès lors de faire des phrases plus compliquées que la musique progressive elle-même et lançons nous dans ce « monde parfait » qui nous tend les bras par l’intermédiaire de cette pochette digne de nombreuses interprétations. Une tétine sur un missile ? Une sorte de dénonciation du caractère infantile de la guerre ? Libre à vous d’y voir un quelconque message ! Bon, et la musique alors ?! J’y viens, j’y viens…

C’est désormais une coutume, Le groupe ouvre son opus par une chanson fleuve. Judicieusement intitulée 1969 celle-ci est une magnifique référence musicale aux balbutiements de la musique progressive, qui voyait cette année là de beaux jours s’offrir à elle. Ce petit quart d’heure de bonheur est l’ouverture parfaite : planante à souhait, avec de magnifiques travaux sur les voix et une ligne basse sortie d’une autre dimension Karmakanic frappe déjà fort !

Par la suite, c’est la diversité qui va primer. On sait à quel point les musiciens de rock progressif aiment mettre les pieds un peu partout (au grand dam de certains profanes). Mais quand cela est fait avec une telle maîtrise, il est difficile de ne pas succomber aux notes proposées. D’un titre presque bossa-nova avec Can Take It With You à une balade acoustique avec When Fear Came To Town Karmakanic explore magistralement un large éventail d’horizons mélodiques plus somptueux les uns que les autres.

Chacun des titres pourrait ainsi être pris séparément et constituer une fin propre. The World Is Caving In notamment, chef d’œuvre absolu dont l’envolée finale… Dont l’envolée finale… Non, il n’y a définitivement pas de mot pour cela, seulement des notes, encore et encore !

Constamment sous l’influence nette des années 70, Karmakanic pourrait bien se perdre en changeant de gamme si fréquemment. Mais par la conservation d’un certain thème musical et on ne sait trop quel talent, In A Perfect World s’avère en réalité très digeste et réussit à maintenir l’auditeur en état de plaisir du début à la fin de l’heure délivrée. Pas besoin d’avoir une attirance quelconque pour le rock progressif d’ailleurs. Malgré une certaine complexité, cet opus pourra plaire à tout amateur de musique réfléchie et bien agencée.

Au même titre que In A Perfect World comporte 7 pistes, ma chronique comportera 7 paragraphes (les sceptiques peuvent vérifier), largement suffisants je pense pour me laisser vous témoigner du plaisir que ce fut pour moi de chroniquer une telle œuvre. Je ne saurais que vous conseiller, chers lecteurs d’être tout particulièrement attentifs à la venue sur le marché du quatrième volet des suédois. Vous seuls pouvez juger de leur talent et de la qualité de leur musique.

Rom’

Note réelle: 9.5

0 Comments 18 juillet 2011
Whysy

Whysy

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