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«All Alone», premier album de doom gothique du groupe sort en 2007. «In Memory of», le second, sort cette année, et c’est le même en moins bien.
Jugement lapidaire s’il en est que l’on va cependant développer, histoire de prouver que l’assertion est bien fondée.

Les Norvégiens proposent donc un second album bien longtemps après leur première réalisation. Il est vrai que la conjoncture est difficile, cependant il semble bien que l’inspiration ne soit pas le capital premier du groupe. Les titres, très homogènes, font un album globalement décevant, et parfois excessivement lassant.
Alors que de belles réussites ont mis le Doom à l’honneur ces derniers mois, il n’en est pas de même pour To cast a shadow, qui ne tire aucunement son épingle du jeu face à la concurrence. Il faut dire que les petits groupes ont du mal à exister face aux maîtres du style toujours en activité.

Le groupe oscille entre doom relativement classique, avec voix féminine éthérée et guitares reproduisant le même gimmick toute la chanson, alors que la batterie bat au ryhtme d’un coeur qui s’éteint, et un doom plus extrême, death voire grind pour certaines sonorités («Oceans apart»).
Cette orientation qui fonctionne avec des groupes comme Nox aurea (on l’a constaté notamment avec leur dernier album) ne convient pas à To cast a shadow. En effet, la principale évolution entre le premier album et le second n’est pas le changement de chanteuse, puisque Gunnhild Huser est, quoiqu’un poil au dessous de Camila, très bien pour le rôle. Le changement est dans la direction plus extrême du groupe, qui n’hésite pas à montrer qu’il écoute Mayhem. Et, sauf si l’on est fan d’extrême, cela est un peu agacant. Le fait que le groupe se cantonne véritablement à un son très lourd, sans jamais un peu de synthé par exemple, n’arrange rien. «In Memory of» est donc un disque assez difficile d’approche. La preuve est sans doute que mon morceau préféré est l’acoustique «Betula», porté par la douce voix de Nell Sigland - qui ne dure malheureusement qu’une minute 20 - mais qui permet une courte respiration entre deux titres-tombes. Certains titres sont tout de même plus mélodiques que d’autres («The Answer» ou «In Memory Of», notamment parce que dénués de hurlements bloqués au bas de la gamme), certains même sont énergiques ou presque («Set a fire»). Alors bien sûr à force d’écoutes, les invitations au froid de la mort se font tout de même plus attrayantes, mais la question est tout de même de savoir si l’auditeur qui n’a pas eu l’album à chroniquer va se soumettre au nombre nécessaire de replay pour en arriver là, c'est-à-dire trouver des différences réelles entre les premières chansons, par exemple.

Parce que franchement, tout cela finit par donner une étrange impression de groupe entre deux chaises, et qui n’assume pas cette situation ! Syrach, au hasard, oscille avec bonheur entre doom et black. Pas de voix féminine qui laisse à penser que la ballade au cimetière sera calme, mais un son cathédrale d’enfer, qui manque totalement aux moments death de To cast a shadow. Frantic Bleep pratique un métal prog souvent basé sur des lignes doom. Mais, c’est vrai, le synthé rend la chose plus aimable.
En un mot comme en cent, l’indécision ne va pas non plus à To cast a shadow, et puis, n’est-ce pas, il n’y a pas grand chose qui va.

Finalement, «In memory of» laisse à penser que le groupe est celui d’un seul album, son premier. Je vous invite à revenir dessus, comme sa première et sans doute dernière réussite.

0 Comments 09 janvier 2011
Whysy

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