Comme tout bon progueux qui se respecte, Evergrey se pose de lourdes questions existentielles. C’est ici un concept album autour d’un homme qui découvre l’existence des extraterrestres qui sert de toile de fond à ce troisième album, un thème déjà partiellement abordé dans leur précédent opus Solitude*Dominance*Tragedy. C’est en partie cet album qui a permis à Evergrey de sortir un peu plus de l’ombre, voyons donc les clefs de ce petit bijou qui est désormais un album culte dans la discographie des messieurs.

On peut dire que cet album se caractérise par un mélange entre un aspect prog plus présent, une atmosphère beaucoup moins lourde que sur leurs deux précédents albums sans pour autant en enlever la part sombre du groupe, et enfin une touche heavy qui annoncera les albums suivants.
L’esprit tourmenté, devenu marque de fabrique du groupe, est toujours présent. Mais là où un Solitude*Dominance*Tragedy le développait par des atmosphères très lourdes et oppressantes, In Search Of Truth le traduit par des compositions plus complexe et le distille, en témoigne Watching The Skies, Mark Of The Triangle, et Rulers Of The Mind. Cet aura dépressive passe donc par un Tom Englund toujours aussi sensible et « vivant », des mélodies au piano pleines de mélancolie et de douceur. Les chœurs sont toujours aussi efficaces et puissants, notamment sur Rulers Of The Mind, The Masterplan, Dark Waters et marquent une continuité avec le précédent album.

Mais alors qu’est-ce que cet album apporte de nouveau pour qu’il soit devenu si important dans la discographie du groupe ?
Bien qu’il y ait un côté prog bien plus poussé de par les structures, les mélodies et les rythmiques plus complexes qu’à l’accoutumée, cet album n’en est pas moins plus accessible que ses prédécesseurs. Eh oui, prog peut rimer avec accessibilité grâce à des refrains et des riffs très efficaces comme sur les cultissimes The Masterplan, Rulers Of The Mind et Mark Of The Triangle, mais aussi d’autres perles dont on ne parle pas souvent comme Dark Waters et son refrain aux chœurs sublimes, et les mi-tempos Misled, Different Worlds. Cette dernière est d’ailleurs un très bon exemple du fameux mélange entre l’ancien et le nouveau Evergrey : un début qui laisse penser à une ballade du type Words Mean Nothing laisse place à un rythme plus prenant et puissant qui préfigure les tubes de Recreation Day. Le chant y est des plus magnifiques, vacillant entre des mélodies posées et mélancoliques jusqu’à des expressions plus « colériques ».

Figurant parmi les meilleurs albums du groupe, In Search Of Truth peut être quelque peu déroutant de par son concept et la complexité musicale par lesquels il est traité. Mais si vous aimez le groupe ou tout simplement un bon album naviguant entre prog et heavy, vous serez comblés !! Les morceaux fouillés et d’autres plus simples mais tous aussi bons donneront satisfaction à chacun.


-SiraxtA-