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« In Sorte Diaboli » est le premier concept album écrit par Dimmu Borgir. Une histoire qui prend place en pleine Europe médiévale et qui s’articule autour de l’assistant d’un prêtre. On nous conte alors la conversion d’un homme qui va découvrir qu’il n’appartient pas au Christianisme. Cette fascination morbide pour les ténèbres fera naître en lui d’étranges pouvoirs… On reconnaît ainsi les thèmes chers aux norvégiens qui, encrés dans une mouvance anti-religieuse, sont devenus partie intégrante de leur image. Toutefois de nombreuses questions restent en suspend : Est – ce un concept sincère ? Est – il relaté par la musique ou les paroles ? Va – t – il permettre au groupe d’expérimenter de nouvelles sonorités : conceptuelles ou tout simplement novatrices ? Enfin n’est - ce pas juste un prétexte dont l’unique but est d’aguicher le public par une sensation d’inédit ?  Dimmu Borgir, leader souvent décrié de la scène black symphonique possède une assise stylistique désormais fortement établie mais signe ici un disque qui marque une certaine évolution. On sent une volonté d’intensifier le jeu : l’ensemble est bien plus agressif qu’à l’accoutumée. Une sensation de violence en partie due à la participation d’Hellhammer (MayHem), nouveau batteur de session, dont les talents ne sont pas usurpés (vitesse, précision…). De plus les orchestrations symphoniques de Mustis semblent relatées au second plan pour un disque davantage axé sur les guitares. Sur la forme il n’y a pas de véritables reproches à formuler. Les cordes grondent en de sombres accords, les solos sont parfaitement intégrés et les diverses mélodies parviennent à accrocher l’oreille. « In Sorte Diaboli » est un disque parfaitement produit (bien que très synthétique) et interprété par des musiciens excellents.  Malheureusement, c’est dans le fond que cet album ne tient pas la route. « In Sorte Diaboli » est parasité par de très nombreuses faiblesses. A commencer par la pauvreté des paroles constituant l’unique support du concept, en effet on n’en retrouve aucune trace dans la musique. Dimmu Borgir possédait pourtant un contexte intéressant dans l’élaboration d’orchestrations emprises d’influences moyenâgeuses. Malheureusement il n’en profite aucunement et on assiste, au contraire, à une surenchère de filtres et d’effets électroniques. Qui a dit anachronisme musical ? Le disque souffre également d’un cruel manque de relief au niveau du songwriting « In Sorte Diaboli » est un disque à prendre comme un ensemble homogène car les chansons semblent indissociables les unes des autres.  Pour ce 7e disque Dimmu Borgir a tenté une nouvelle manière de composer car « In Sorte Diaboli » fût en partie écrit en studio, le groupe ne possédant alors que des ébauches de chansons. Il n’est donc pas très surprenant de remarquer une certaine linéarité musicale et un total manque d’atmosphères. Les orchestrations, principalement des cuivres, timides et anecdotiques semblent noyées sous une batterie triggée et surmixée. Les chansons sont toutes dans le même ton et manquent toutes de passages vraiment mémorables. On peut se poser une nouvelle question. Est – ce une volonté délibérée de sonner plus compact et dépouillé ? Ou est – ce tout simplement un manque de temps et de finition ? Habituellement le groupe produit de nombreuses démos avant d’en arriver à enregistrer. Une méthode qui a fait ses preuves tant les précédents albums paraissaient travaillés avec des chansons parfaitement structurées et réfléchies.  Un concept pauvre, des chansons dépouillées et agressives, des orchestrations revues à la baisse… Qu’en est – il du chant ? Dans la parfaite continuité je serais tenté de dire. Shagrath est égal à lui-même. A vrai dire le chant extrême ne nécessite aucun éloge ni blâme. C’est le chant clair qui pose « problème ». Vortex a beaucoup gagné à chanter chez Arcturus, malheureusement ses apparitions en voix claires ne sont pas toutes intelligentes, car outre son excellente performance sur « The Serpentine Offering » toutes les autres paraissent plus ou moins dispensables.  J’ai bien peur que ce nouveau disque ne soit pas la bombe attendue. Pour ma part il s’agit d’une énorme déception. Le disque pourrait se résumer à une seule chanson : « The Serpentine Offering ». Tout le reste n’est qu’une variation de la même chanson. A la vue de la qualité de l’album et de la manière dont il est vendu j’ose en revenir à ma dernière question. Le concept n’est–il pas juste un prétexte dont l’unique but est d’aguicher le public par une sensation d’inédit ? Ce sera à vous de décider…  …TeRyX…

0 Comments 01 avril 2007
Whysy

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