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Six ans !
Six longues années à attendre fébrilement le nouvel album de Dyslesia. Rendez-vous compte... Soixante douze mois !!! Trois cent douze semaines !!! Deux mille cent quatre-vingt dix jours !!! Et je vous épargne l'équivalent en heures, minutes et secondes... Mais comprenez bien que, pour un fan du groupe comme moi, l'attente fut réellement interminable. Mais en ce 1er Avril 2008, point de poisson, mais l'ultime récompense pour toute cette patience : l'objet tant convoité enfin entre mes mains !

Avec “In veins, hearts, and minds...”, Dyslesia continue sa mue stylistique et nous livre son album le plus abouti et certainement aussi le plus murement réfléchi. Car il faut admettre que le groupe mise gros avec cet album : il doit reconquérir son public et gagner de nouveaux fans, tout en faisant oublier cette longue période de silence qui aurait bien pu lui être fatale... Du coup, les lyonnais jouent ici la carte du renouveau : nouveau visage artistique, mais également nouveau visage humain, puisqu'il s'agit du premier album avec Sylvain de Nicola (Kemet, ex-Blackness) qui succède au bassiste historique du groupe, Jo Loprete. Notons, par ailleurs, qu'il délivre ici une prestation en tout point remarquable !

Quittant les poncifs du genre pour se concentrer sur un Heavy plus moderne et plus direct, Dyslesia conserve fort heureusement sa propre identité en distillant, comme toujours, une musique terriblement accrocheuse. Malgré sa longue absence, le groupe n'a visiblement pas perdu la recette des refrains qui font mouche à tous les coups (écoutez donc "Dependance", "Earthquakes" - véritable hit en puissance - "Come to me", "Illusion", ...). Mais les surprises sont aussi à l'ordre du jour : les lyonnais ont opéré quelques (r)évolutions qui, si elles peuvent surprendre voire déstabiliser de prime abord, s'avèrent être d'excellentes initiatives et augurent du meilleur pour la suite de la carrière du groupe.

Première évolution, le chant. Délaissant les sphères aigües ayant fait sa renommée, Thierry Lebourg nous gratifie ici d'un chant plus posé, moins cliché et mieux exploité.  En d'autres termes, il parvient à moduler sa voix de façon différente ("[i]All that will be", "Dependance", "Face"), tout en conservant ce timbre reconnaissable entre mille qui participe au charme de Dyslesia (Golden Path).

Deuxième évolution, les guitares. Rythmiquement, elles se montrent bien plus lourdes et agressives que par le passé, et certains riffs ne sont pas sans rappeler la scène Thrash ("Dependance", "Face", "Illusion"...). Mais dans l'ensemble, Dyslesia reste bel et bien un groupe de Heavy, en témoignent les nombreux soli présents sur l'album ("Golden Path" entre autres...), et les parties de guitare lead qui, au passage, privilégient toujours la musicalité à la démonstration gratuite. De ce point de vue, les gratteux Fabrice Dutour et François Loprete (qui ont composé les différents morceaux de cet album) ont fait un boulot admirable.

Troisième évolution, enfin, les ingénieux petits samples électros, bien sentis, disséminés ici et là dans l'album ("Earthquakes", "A Tale is Done", ...). Ils confèrent à l'ensemble une modernité évidente et un dynamisme supplémentaire opportun ! Bon, Dyslesia n'est pas non plus devenu un groupe d'indus (tout de même), mais il s'agit là de petits détails qui se révèlent être un vrai plus en optimisant l'accroche mélodique des morceaux.

Au final, il semble que le groupe lyonnais se soit réellement fait plaisir en composant ce nouvel album. Mention spéciale, à François Brisk (alias “Boom”, batteur du groupe) qui semble s'en être donné à cœur joie ! Son jeu se révèle en effet incroyablement varié : il nous prouve ainsi qu'être un bon batteur de Heavy ne se résume pas à utiliser la double pédale de façon monotone et clichée, mais qu'il existe bien d'autres possibilités sur un kit de batterie !

In veins, hearts, and minds...” se révèle donc être un album rempli de qualités, homogène, sans temps morts, ni faiblesses ou défauts majeurs. Seul petit bémol (il fallait bien trouver quelque chose à redire), la production. Si elle se montre bien meilleure que sur le précédent opus du groupe,  il faut admettre qu'on n'atteint pas encore la qualité des grosses sorties européennes... La musique empruntant une veine plus lourde qu'auparavant, une production un poil plus “massive” n'aurait été que justice envers la qualité des titres. Le son des guitares surprend d'ailleurs un peu à la première écoute, mais on s'y habitue au fur et à mesure, et il n'y a absolument rien de rédhibitoire.

En conclusion, voici un retour gagnant de la part des lyonnais, avec opus de Heavy hautement addictif qui, espérons le, replacera Dyslesia dans le peloton de tête des groupes hexagonaux (et pourquoi pas européens) c'est à dire à la place qu'il n'aurait jamais dû quitter...

Longue vie au groupe  !

0 Comments 27 avril 2008
Whysy

Whysy

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