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Where's my dream of India?
Dead-end street to India
Been so close and yet so far
No return to India



Xandria n'en est pas à ses premiers pas dans la musique orientalisante à chanteuse. Avec India, ce qui était jusque là suggéré est affirmé dès le titre de l'album. Au revoir à la subtilité !

Xandria y démontre avec lourdeur qu'ils sont l'un de ces groupes à chanteuse, presque un cas d'école. La musique n'est pas tout à fait assez mal écrite, ni tout à fait assez bien écrite. La voix de Lisa n'est pas tout à fait assez faible ni tout à fait assez puissante. Les atmosphères ne sont pas tout à fait assez ratées, ni tout à fait assez réussies. La production n'est pas tout à fait comme dans mon garage, mais pas tout à fait propre non plus. Le tout n'est pas tout à fait assez bon, ni tout à fait trop mauvais.

Le groupe a simplement oublié d'évoluer après un Ravenheart déjà passable. La voix de Lisa reste trop faible (et presque fausse parfois) pour porter un morceau jusqu'au paroxysme de l'émotion, les guitares restent très en retrait, pour ne sortir de l'ombre que lors de passages ultra convenus, les choeurs sont en toc, et les orchestrations sont incroyablement répétitives.

Au hasard par exemple, personne n'arrivera à me faire croire que Who we Are n'est pas simplement une version alternative de Now & Forever tant on croirait entendre la même mélodie, les mêmes orchestrations soupoudrées d'un chant un peu différent. Les passages instrumentaux sont de toute façon interchangeables. 

Alors certes, Black & Silver par exemple dégage une atmosphère plus fortement marquée dès l'introduction, et les chuchotements de Lisa ont carrément de la gueule. Le morceau, qui avance sur une thématique de Reine hautaine s'adressant à un admirateur, aurait pu être très réussi. Mais les passages chantés viennent malheureusement briser cette inaccessibilité que s'était construite la jeune femme ; les lignes de chant ont en plus le malheur de n'être absolument pas tenues par Lisa, qui souffre, et nous fait souffrir avec elle.

De la même façon, Now & Forever commence de façon bien agréable, mélodie prenante, chant grave bien maîtrisé de Lisa, montée en puissance avec claviers d'ambiance ... Et puis patatras. Le refrain est irritant (We will flyyyyyyhyyyyyy Now and forever, Side to side now and forever my love) le chant de Lisa part hors de contrôle, les choeurs sonnent faux, comme posés par dessus le morceau, pas du tout intégrés. En bref, rien ne va plus, jusqu'à la fatale montée d'un demi ton sur le dernier refrain. Evidemment, Now & Forever a un potentiel tubesque qui fait que même aujourd'hui, le groupe continue à la jouer. Mais l'essai n'est pas vraiment transformé.

Deux pistes échappent à cette médiocrité ambiante : The End of Every Story, et Like a Rose on the Grave of Love. De ces deux morceaux s'élève un esprit tout à fait différent, presque médiéval pour le premier, et celtique pour le deuxième. 
The End of Every Story ne souffre finalement que de trop grandes similitudes avec Within Temptation. Lisa gère ses lignes de chant, y compris les plus aigues, et la flute, accompagnée de guitare sèche, y est tout à fait réjouissante. Le rythme est plus entraînant. D'ailleurs, les allemands continuent à jouer cette chanson également.
Like a Rose on the Grave of Love est une ballade tout à fait correcte, malgré un titre et des paroles absolument indigestes. Là encore la flute, et divers autres instruments soutiennent Lisa pour une émotion à fleur de peau, et une conclusion vibrante a capella. Bizarrement, le groupe qui peine à réussir un tube arrive à composer une ballade touchante, alors que l'exercice est théoriquement plus difficile.

Qu'en est-il du reste ? Il est au pire irrécupérable, gâché soit par le chant (Winterhearted qui, malgré un joli solo et l'apparition du violon au premier plan, souffre de lignes de chant à la limite de la justesse), soit par un puissant effet soporifique (Dancer, l'autre ballade de l'album, et là pas de miracle), au mieux simplement banal. Difficile en effet de se rappeler de titres comme India, Return to India, In Love with the Darkness ou Widescreen.

L'avenir de la formation allemande aurait pu s'arrêter là. Heureusement pour eux, la suite nous a montré que non : les compositions se sont améliorées, et le groupe a survécu au départ de Lisa, qui entre temps avait appris à chanter. Comme quoi, patience et longueur de temps ...

0 Comments 22 janvier 2012
Whysy

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