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Le talent n’a pas d’âge ! C’est ce que semblent prouver les 4 jeunes loups de Zonaria âgés de 18 à 20 ans. Un groupe découvert par le jeune label américain Pivotal Rockording dont la reconnaissance s’étend par delà les frontières. C’est en provenance des terres glacées de Suède que nous arrive ce premier album aux étranges teintes death métal, mêlées de mélodies, d’agressivité, mais surtout d’une bonne dose de professionnalisme. Les musiciens scandinaves sont connus pour leur esprit souvent perfectionniste, et cela semble se vérifier qu’ils soient jeunes, ou expérimentés. « Infamy And The Breed » s’avère être un album d’une qualité exceptionnelle pour un début, et annonce à grand renfort de superlatifs l’extrême potentiel des nordistes. Un potentiel qu’il sera intéressant de voir se développer au fil du temps, car nous assistons peut-être à la naissance des successeurs du mythique Hypocrisy.

Tandis que certains se perdent dans leurs études, d’autres vivent de leur passion. La musique est devenue leur principale source d’expression et l’on retrouve dans leurs compositions les sonorités et influences qui les ont aidées à grandir. « Infamy And The Breed » cultive de nombreuses similitudes avec Hypocrisy, voire Emperor ou Strapping Young Lad. Certes tout auteur se voit influencé par ses pères spirituels de manières plus ou moins discrètes, mais Zonaria ne parvient pas à éclipser des emprunts parfois assez grossiers. Le groupe assume tout à fait sa forte ressemblance avec ses aînés, mais il dispose d’arguments suffisamment solides pour, lentement, nous emmener dans son propre univers. C’est alors que l’on peut, tranquillement, découvrir toutes les richesses de cet album, et ce, à notre guise.

Simon Berglund – guitariste & chanteur – est le principal compositeur. 20 ans à peine et ses chansons font preuve d’une maturité effrayante. Le bonhomme est adepte d’un excellent métal extrême agressif et mélodique juste ce qu’il faut. C’est donc entre riffs rythmiques efficaces, aiguisés, inspirés et mélodies discrètes, désabusées que l’album se forge sa propre identité. Celle d’une vision morne du futur, un monde détruit et infecté. Le groupe se sert de nombreux arrangements de clavier très en retrait, cela confère à l’ensemble un bagage apocalyptique non négligeable. Les ambiances sont très sombres, la saturation de guitare excessive, froide mais organique. Les chansons sont à l’image de « Pandemic Assault » : très rapide ! Voilà un album qui n’a pas froid aux yeux, et utilise la double grosse caisse à outrance ! Le groupe sait également se montrer mélancolique avec « The Black Omen » . A mon humble avis le quatuor gagnant sera composé des quatre monstres musicaux : l’explosive ouverture « The Last Endeavor » , la presque symphonique « Image Of Myself » au final stupéfiant, la très rapide « Evolution Overdose » et l’incroyable « Rendered In Vain ».

On retrouve sur cet album plusieurs chansons de leurs EP précédents dont la précitée « Rendered In Vain » retravaillée pour l’occasion. Ces chansons font preuve d’une meilleure écriture en incorporant de nombreux soli, cela donne un aspect plus adulte à l’ensemble. Car si les musiciens sont jeunes, ils restent très expérimentés. Ce qui fait la force de « Infamy And The Breed » est l’absence de chanson pauvre. Toutes possèdent ce « petit truc » qui fait toute la différence : la vitesse, une mélodie, un refrain, un break, etc… J’aimerais également insister sur la prestation vocale hypnotique. A 20 ans seulement comment est – il capable d’une voix d’aussi haute qualité ? Simon possède un timbre très personnel, dont le charme fantomatique n’a d'égal que son agressivité.

Pourvoyeur d’un métal sans concession, la voix claire n’apparaît qu’à deux occasions pour « The Armageddon Anthem » et « Attending Evolution ». Bien qu’il s’agisse de l’excellent Christian Alvestäm (Scar Symmetry) je dois avouer que la voix claire ne colle pas à la musique de Zonaria. Il semble que Scar Symmetry ait pris le jeune groupe sous son aile car ce sont les deux guitaristes que l’on retrouve à l’enregistrement (Per Nilson) et au mixage (Jonas Kjellgren). Ces hommes d’expérience ont accompli un boulot remarquable car la production, en plus d’être sacrement puissante, a su garder cet esprit « crade » nécessaire à l’ambiance développée tout au long du disque.

Zonaria signe un premier album proche de l’excellence aussi bien dans son écriture, que dans son interprétation. « Infamy And The Breed » semble avoir été écrit par des artistes confirmés et aux carrières exemplaires. Voilà peut-être le meilleur compliment que l’on puisse faire à ces jeunes. Pivotal Rockording ne s’est pas trompé quant à l’avenir étincelant de ces nouveaux outsiders. Zonaria est déjà prévu pour une tournée européenne en compagnie de Sybreed, et Pain… Rien ne pourra les arrêter !

...TeRyX...

0 Comments 30 septembre 2007
Whysy

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