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Hector, chevalier dédié corps et âme à la cause HammerFall, arrive désormais à un stade crucial de sa vie. Sanctifié par les Dieux du Metal comme Brave parmi les Braves, il gravit les escaliers célestes le menant à son ultime sacre. Le cœur empli d’un honneur incommensurable, il avance sereinement, se remémorant les 7 croisades qui ont jalonné sa vie de templier défenseur de la foi métallique. De Glory To The Brave à No Sacrifice, No Victory, jamais, oh combien jamais, il n’a renié sa loyauté envers HammerFall, dans sa quête d’imposer un Heavy Metal conservateur au sens noble du terme. Devant le portail sacré, au bout du chemin, le Dieu du Metal l’attend et s’adresse à lui :
« Paladin Hector, ton indéfectible loyauté envers HammerFall fait de toi un Héros, un Brave parmi les Braves. Ton devoir accompli, ta place est désormais à mes côtés, ici, dans les hauteurs célestes ».

C’est ainsi qu’Hector a quitté l’aventure HammerFall, de la meilleure des manières. Reconnaissants mais orphelins, les musiciens ont donc du composer leur huitième album sans leur compagnon de toujours, le garant du précepte qui voulait qu’HammerFall fasse du HammerFall. Mais ce temps est révolu : un nouveau logo et une main de zombie illustrent de leur sang Infected. Passé le choc de cette cover et de son titre (le choc de la photo, le poids du mot), on se rassure car HammerFall n’a pas pour autant basculé dans le Grindcore.

Cependant la bande à Oscar Dronjak fait le choix délibéré de débuter la plupart des morceaux par des inhabitudes. Patient Zero et Immortalized s’introduisent par des riffs lourds et thrash, 666 - The Ennemy Within par du clavier presqu’électro (le même que sur le dernier Sabaton), Dia De Los Muertos voit son riff introductif powerisé à l’américaine, et I Refuse s’offre en hors-d’oeuvre un mid-tempo Priestien. Paradoxalement, on reconnaîtra dans la seconde-même HammerFall sur d’autres titres comme Bang Your Head qui commence sur le même riff que ce bon vieux Heeding The Call. Il suffit donc d’écouter les 30 premières secondes de chaque morceau pour comprendre qu’HammerFall alterne sur Infected le traditionnel avec un certain renouveau qui, en fait, consiste à piocher des influences à droite à gauche.

Malgré quelques transitions maladroites comme le riff lourd de Patient Zero qui reviendra se poser comme une merde juste sur un solo très rapide, je dois dire qu’HammerFall, à ce petit jeu, a bien tiré son épingle (du jeu), car Infected procure de vrais moments de plaisir.
The Outlaw (titre Helloweenien dans ses mélodies et ses guitares aux solos très travaillés) et Redemption sont ce qu’Infected contient de meilleur à mon goût. Ce dernier, long et épique, ne passe jamais deux fois au même endroit sans que pourtant l’herbe ne repousse derrière lui. Lyrique, prenant, il rappelle les meilleurs moments de la carrière solo de Bruce Dickinson. Il faut dire que Cans est très bon dans ce registre épico-émotif.

Le chant de Cans est carrément énorme du début à la fin de l’album, et sur tous les fronts s’il vous plait. Sa voix se pose rudement bien sur les riffs les plus lourds, et il assure tous les refrains avec hargne. D’ailleurs la plupart des refrains sont très brefs pour être bien rentre-dedans (Bang Your Head, One More Time, I Refuse), et la prestation déchaînée de Cans renforce ainsi leur force de persuasion. Certains titres se reposent malheureusement quasi-complètement sur le chanteur, comme Let’s Get It On et son refrain rock digne des pires qu’on peut trouver sur Treshold, sauvé par un Cans encore impérial (et des parties de guitare qui sentent bon la sueur).

Du côté des mauvais points, je ne peux passer sous silence quelques solos vraiment trop moyens (666 – The Ennemy Within notamment), ou la ballade Send Me A Sign qu’on aime rapidement et dont on se lasse tout aussi vite.

Concernant la production, elle est exemplaire tout en étant respectant les fondamentaux, ceux qui consistent à conserver sur cd le côté impactant des instruments. Dans l’optique de ne pas travestir l’esprit « Rock » de la production, on constate que certains titres sont taillés pour le live, comme le Rock-Metal Bang Your Head, sans fioriture mais entraînant quand même, qui ne contient aucune longueur inutile pour un maximum d’effet immédiat sur scène.

Alors HammerFall sans Hector continue-t-il à faire du HammerFall ? Chacun se fera son idée sur la question, mais on est obligé de constater des influences inhabituelles. Sur la qualité de l’album, j’ai une impression positive à la sortie, un sentiment apaisant d’équilibre entre puissance et mélodies, tradition et évolution, personnalité et influences assumées.
[right]Chris[/right]

0 Comments 21 mai 2011
Whysy

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