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Avec bon nombre de concerts à son actif et deux albums des plus réussis, Kragens s’affirme naturellement comme un groupe majeur de heavy-thrash sur la scène européenne. Leur petit dernier dénommé Infight ne me fera pas mentir, puisque qualité et professionnalisme restent les maîtres-mots du combo français. Déjà, sur le précédent opus Seeds Of Pain, Kragens faisait habilement cohabiter heavy enlevé et thrash fracassant pour un résultat impressionnant d’efficacité. Les musiciens ont choisi avec Infight de surdoser les ingrédients les plus extrêmes pour neuf nouvelles compositions sans concessions. Je vous avoue même avoir été pris à contre-pied, car je m’attendais à plus de retenue, croyant naïvement que Kragens s’assagirait avec l’âge. Il n’en est point, voici du power-thrash qui difracte les amygdales.

Mais ne vous méprenez pas, Infight c’est tout d’abord un impressionnant travail de composition pour une intensité musicale de tous les instants. Les guitares sont vraiment en avant et ne connaissent pas le repos. Tranchantes, innarrêtables et irrésistibles, elles fusent de partout pour fournir un lot impressionnant de riffs. Allié à ce très bon jeu de guitare, le chant multi-tessituré de Renaud Espeche détonne tout autant. Je pensais qu’il était difficile d’avoir un chant encore plus varié que sa prestation sur Seeds of Pain, et bien il me prouve le contraire. Des cris à vous glacer le sang aux envolées claires émotionnelles, il est un peu comme le robot ménager, il sait tout faire : chant death, heavy ou thrash en passant par tous les mélanges possibles. C’est néanmoins dommage qu’il faille attendre le troisième titre angels among monsters pour savourer son chant clair presque lyrique, mais ce n’est qu’une question de goût, certains fans de Kragens préférant son chant le plus extrême.

Soyons clairs et sans ambiguïté, le résultat global est très bon. Bien-sûr, on peut toujours trouver des reproches en affirmant que certaines variations de chant sont à la limite du superflu (au moins on ne s’ennuie pas), que la power-ballade the falling man est en dessous de ce qu’on pouvait trouver sur l’album précédent, ou que les refrains sont parfois un peu trop bourrins comme sur mask of the damned ou only the weak survive. Au moins, Kragens se refuse à tomber dans la facilité des refrains catchy, privilégiant le refrain « fracassage de gueule », cela ravira les headbangueurs en puissance que vous êtes. Mais si on frôle parfois le hardcore sur tyranny of god et ten reasons to fight, Kragens évite également de sombrer dans le trop-bourrin grâce à une utilisation finement pensée de chaque instrument (il y a même quelques parties de claviers). Telle est la force agressive du groupe : sa technique à combiner puissamment plusieurs styles. On trouve souvent, comme sur metalize, des parties oppressantes débouchant sur un solo de guitare mélodieusement léché sur lequel Renaud vient poser son chant clair.

Infight est donc un album haut en reliefs, puissant et suffisamment bien produit pour que l’auditeur soit lacéré par les guitares et se fasse décoller la rétine à chaque coup de grosse caisse. Rien à redire donc sur la forme, c’est plus que carré. Sur le fond, les titres n’ont pas tous la même efficacité mais le disque vaut largement le détour. Nouvelle réussite pour les talentueux musiciens de Kragens, il n’y a plus qu’à succomber au thrash d’Infight.
[right]Chris[/right]

0 Comments 04 janvier 2008
Whysy

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