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Les progueux italiens d'Ashent sont de retour et ils ne sont pas contents ! Comprenez-les, depuis le plutôt moyen "Deconstructive", les deux tiers du line-up se sont fait la malle à savoir guitare, claviers, batterie et chant. C'est donc une équipe relativement fraîche qui se présente à nous pour nous offrir "Inheritance", troisième album de la formation. Un coup d’œil rapide à l'artwork confirme que les transalpins n'ont pas perdu leur goût pour les visuels soignés et riches et il est temps de voir ce que la galette a dans le ventre. Quelques mois plus tôt un trailer était venu titiller nos oreilles, mais qu'en est-il vraiment ?

Bref rappel, Ashent joue une sorte de metal prog technique que certains pourraient trouver "thrashisant". Et le moins que l'on puisse dire est que si leur précédent album n'était pas une honte, on s'y ennuyait ferme, la faute à des morceaux sans grand relief, une certaine imperméabilité et un fond sonore peu amical.

Sur quelques points Ashent a fait des progrès. En effet, exit le bourdonnement permanent qui donnait mal au crâne, cette fois Ashent a voulu se doter d'un son plus propre et direct. D'ailleurs, plusieurs riffs de cet album pourront vous rappeler les estocades les plus metal de "Dream Theater", influence non présente sur la précédente offrande. Nouveauté, le groupe se fait ici plus mélodique et aérien, se reposant beaucoup moins sur ces riffs typiquement "tricottage technico-prog" qui émaillaient "Deconstructive". Et cet aspect se manifeste soit sur des morceaux metal comme Magnification of a Daydream ou La Danzatrice Scalza que sur des pistes posées telle Renaissance. Donc, plutôt un bon point avec un groupe qui a su adoucir quelque peu son propos pour le rendre un minimum accessible sans trahir sa cause.

Mais ce phénomène est sans doute dû au profond remaniement qu'a subi Ashent. Et si les musiciens étant plutôt doués, on reste donc en terrain connu techniquement parlant, la venue d'un nouveau chanteur peut ouvrir d'autres perspectives. Contrairement à son prédécesseur, Tina Tani possède une voix davantage tout terrain, moins aigüe et sans doute plus adaptée au groupe, même si l'originalité n'est pas son point fort. Ainsi vous aurez compris qu'avec cet album, Ashent dévoile un nouveau visage, une nouvelle facette de sa musique, certainement plus ouverte qu'auparavant mais malheureusement toujours entachée de nombreux défauts.

Alors, il ne sera pas question de descendre cet album, mais "Inheritance" possède plusieurs point négatifs qui pourront gêner l'écoute. Tout d'abord, ce parti pris sonore à la guitare de manquer de lourdeur pour se concentrer sur un son se voulant tranchant mais demeurant émoussé n'est pas du plus bel effet. Écoutez Spider"s Nest et vous en aurez un bel exemple. Ça se veut accrocheur mais ça ne l'est pas. On peut pousser l'expérience jusqu'à The Starving Litany et Shipwrecked Affair si vous voulez, cela n'y changera pas grand chose.

Et à côté de ça il y a les morceaux tout bonnement ennuyants. A ce titre, rien que l'opener Eve ne nous met pas dans de bonnes dispositions. Non mais franchement, ouvrir l'album par un morceau aussi emberlificoté et aux harmonies vocales pas franchement justes, c'est se tirer une balle dans le pied. Et même combat pour une grande majorité de l'album, les morceaux sont expédiés mais manquent d'entrain, de magie. De l'application il y en a, mais la plupart du temps le côté clinique prend le dessus. Dommage car à côté de ça, nombreux sont les arrangements tentants d'amener de la diversité à l'album. On ne compte plus les intros de morceaux comportant notes de piano, cordes acoustiques ou autres bruitages, histoire de ne pas envoyer la purée sans préavis. A vrai dire, le dernier morceau très atmosphérique Labyrinthique est un des plus réussis, à l'instar d'un "Music For Departures" sur l'album d'avant, pas son côté atypique et pas du tout metal.

Donc bon, il y a du mieux sur cet album, c'est indéniable. Ashent a profité d'un changement d'effectif pour évoluer tout en gardant une partie de ce qui faisait son identité. Si le propos est devenu plus accessible, Ashent se plante encore en proposant un album sur lequel on passe sans en retenir grand chose. Le talent est indéniable, mais si le groupe ne se décontracte pas plus et ne se montre pas plus inventif, il sera condamné à rester en troisième zone.

0 Comments 21 septembre 2012
Whysy

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