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Synthetic Waterfall revient ! Après une démo très prometteuse ("Rising with the Aeon"), le groupe franco-finlandais est de retour avec "Inside the Different", un EP prélude à un futur album annoncé. Entretemps, le line-up a connu quelques petits changements mais ce qui est à retenir est que le groupe s'est largement démarqué de leur image death melo en vigueur sur "Rising with the Aeon". En effet, leur premier effort rappelait volontiers des groupes comme "Children of Bodom" ou encore "Dark Tranquillity", sans pour autant que cela manque d'identité. De l'influence intelligente dira-t-on. Enfin bref, toujours est-il que le death melo, c'est comme la petite cuiller, c'était hier ! Le propos s'est quelque peu épaissi et va désormais jouer sur des terres un peu plus mélancoliques ("Katatonia" n'est jamais très loin) tout en gardant une agressivité et rapidité certaine, Synthetic Waterfall n'en est pas encore à jouer du "Candlemass"...

Et pour le coup, la rupture avec leur précédent disque est brutale, que ça soit au niveau de la pochette très lumineuse et plutôt travaillée (diamétralement opposée à la première, pas franchement réussie...) ou bien de la musique. Dès l'opener éponyme, une ambiance tamisée s'installe pour introduire un riff très rentre-dedans au son bien plus chaud que celui en vigueur sur "Rising with the Aeon" et surtout plus heavy. Mais très vite, le calme s'installe sur le premier couplet puis joue à cache-cache avec les grosses guitares. Toute ressemblance avec "Katatonia" est bien évidemment complètement fortuite... Alors bon, peu importe l'influence manifeste, le morceau demeure de bonne facture, en dépit d'un chant clair pas forcément des plus marquants. A vrai dire, on pourrait surtout reprocher au son d'être trop compact et manquant un peu de mordant, comme si on avait adouci les contours. Si la musique semble davantage canalisée qu'auparavant, elle perd quelque peu en accroche.

Car voici un des points handicapants de cet EP, le son a tendance à manquer de discernement et à se montrer trop étouffant. Le chant étant à moitié composé de growls caverneux, vous comprendrez aisément que le contenu du disque n'est pas des plus limpides. Mais bon, peu importe si la qualité est au rendez-vous c'est ça ?

Oui mais voilà, c'est bien là que ça se complique un peu. Non pas que ça soit mauvais mais l'ensemble peine à décoller et à marquer durablement les esprits. Par exemple, un titre comme Consumption est plutôt bien foutu, alternant convenablement entre guitares saturées et arpèges délicats mais aura du mal à se hisser au rang de "tuerie", la faute peut-être à un refrain trop classique et surtout un chant clair une fois de plus assez faiblard. Et le fait que les autres morceaux recyclent globalement les même riffs, structures et ambiances n'aide pas l'EP...
Pa exemple, des morceaux comme Ghost Existence ou bien Evil Enough ne sont pas franchement ratés mais peinent à se démarquer nettement de leurs confrères et accusent une certaine longueur (plus de 7 minutes chacun).

Alors oui, les soli sont plutôt bons, souvent en twin, non pas que ça regorge d'originalité mais au moins ça fonctionne et les morceaux sont assez bien construits, mais Synthetic Waterfall a du mal à réellement rajouter la petite touche qui les rendraient excellents. En revirant de bord, le groupe a fait le pari d'abandonner un recette qui marche pour un résultat certes plus pro mais moins marquant. Gageons que Synthetic Waterfall saura trouver ses marques pour leur album à venir et corriger ces quelques défauts car il y a là du potentiel et il serait dommage de le voir non exploité.

0 Comments 27 novembre 2011
Whysy

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