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Savage Messiah nous vient du pays des Sex Pistols, des Beatles et de la gelée. On reconnaît à nos voisins Anglais leur décalage et leurs tendances extrêmes comme la culture punk... ou leurs gouts gastronomiques. Ce qui est sûr c'est que les britanniques savent montrer un coté gentleman aux bonnes manières genre majordome, mais on compte parmi eux des vrais dingues assoiffés de violence que l'on retrouve au sein de tribus autour d'un terrain de pelouse comme les hooligans. Durant ma petite carrière de chroniqueur, j'ai pu écouter un certain nombre de groupes originaires de l'ile britannique et qui se donnaient à fond dans la musique. Et ce cas de figure se répète avec Savage Messiah, leur album Insurrection Rising appelle à la pagaille et à la rixe au travers d'un style à mi-chemin entre le heavy mélodique et le thrash grippé.

Cet album est un concentré de mélodies où règne la guitare. C'est le premier constat évident que l'on peut entrevoir lorsque l'on pose l'oreille dessus. Les guitaristes mènent la danse du début à la fin, accompagnant le batteur et chanteur dans son texte. La musique qui est créée, n'est évidemment pas faite pour la Reine Elizabeth II, car elle en perdrait son anglo-saxon. Les soli et les riffs sont diluviens et malgré les nuances dans les genres, on se positionne sur un style qui se prête plus à une soirée dans un pub qu'à la cour de sa majesté en compagnie de Charles et Camelia. Le premier titre « Insurrection Rising » marque l'orientation violente du groupe avec une rythmique très rentre-dedans et un chant rugueux et aigu lors des poussées. Cependant le combo ne se laisse pas démonter et enjolive sa musique par des soli d'une ampleur sans précédent. Le groupe concède des tempo moins académiques et offre un « Corruption X » sonnant heavy et couillu. De toute évidence, cet album peut être facilement écouté par un grand nombre étant donné la simplification de la structure musicale.

Mais voilà c'est bien le problème, les musiques tournent en rond et les mélodies toujours emportées par les gratteux font preuve d'un conformisme soporifique. Tout est conventionnel avec Insurrection Rising, les lignes mélodiques ont déjà été entendues et ce n'est pas l'inventivité qui fleurit dans le jardin des Anglais. La structure musicale est basique sans surprise, si on retire les embardées de guitares. Le style utilisé est dépouillé, la perspective d'un metal sonnant old-school sur une production moderne n'est pas suffisamment convainquant. « The Serpent Tongue Of Divinity » est un morceau que je peux citer aisément car il m'a vraiment tapé sur le système à cause de son refrain surfait. La médiocrité toque à la porte de Savage Messiah et elle est rarement refoulée.

Ceci dit, lorsqu'on passe cette difficulté, on retrouve quand même une galette produite avec un bon mastering que l'on entend sur les graves et les appels de batterie. On peut souligner un effort de la part du groupe d'essayer d'incorporer des growls par ci, par là ce qui renforce la conviction dont ils font preuve. Il est vrai que le tissu musical tombe en lambeau car la couture est peu solide, mais la technique est remarquable. C'est ce qui fait tenir la route à des titres comme « Silent Empire » ou « He Who Laughs Last » allégeant un peu le lourd fardeau qui a été imposé dès le début. D'autres chansons plus perfectibles comme « The Nihilist Machine » s'en sortent plutôt bien grâce à des effets parsemant le morceau.

Avec Insurrection Rising, Savage Messiah s'autoproclame messie avant l'heure car ils n'inquiéteront pas les groupes du même registre comme Boltdown ou d'un registre différent qui font plus innovant. Certes, on ressent des influences du père Mustaine sur cet opus, toutefois Dave n'aura pas à se faire de cheveux blancs car l'élève n'a pas encore dépassé le maître. Le petit scarabée a encore du chemin à faire avant d'arriver à la postérité anglaise digne d'un Queen!


- ĦĐ -

0 Comments 06 septembre 2009
Whysy

Whysy

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