Happy birthday to you, Happy birthday to you, Happy birthday to you, Happy birthday to NIGHTMARE, Happy birthday to you !!!!!!!!  Le combo grenoblois fête ses trente bougies sur le gâteau d’anniversaire et les fans peuvent se retrouver et fêter eux aussi en se mettant cette galette sous la dent. INSURRECTION est l’album définitif et vraiment abouti d’une formation qui n’arrête pas d’étonner.  Le ton est donné tout de suite par plusieurs facteurs : la pochette avec ces tons noirs et sombres, les premiers vers de Eternal Winter « The night's descending, the sunset is black / And crimson skies are burning / This is a warning for the final impact / But there's no savior for the dyings » qui sonnent le glas de notre civilisation. Ce mid tempo démarre en trombe un album noir, sombre, et inspiré. Jamais la voix de Jo AMORE a été si habitée. De plus l’album sort le 11 septembre date à jamais gravée dans l’inconscient collectif (certainement vous vous souvenez de ce que vous faisiez le 11 septembre 2001) est-ce cela un hasard du calendrier ?  On n’a pas de « concept album » mais en filigrane le thème de l’anéantissement global est présent et Three Miles Island le manifeste pleinement : nous sommes face à un « hiver nucléaire » dû à l’explosion d’une centrale atomique. Le titre affiche presque 9 minutes au compteur et on se laisse transporter dans un abîme de désespoir et solitude suprêmes. Après le deuxième couplet la song rappelle l’atmosphère de 7th son of a 7th son de MAIDEN et c’est un vrai régal ! L’hiver éternel (Eternal Winter) et l’hiver nucléaire (Three Miles Island) font la paire et pourraient nous plonger dans le désespoir mais la messe n’est pas dite. The Gospel Of Judas et Insurrection sont deux titres thrash superpuissants et ô combien efficaces. Et voici notre chanson préférée : parfaite en thème de songwriting, en terme de dynamisme, mélodie, avec des solos exquis en pure style maiden, efficaces et incisifs, un chant puissant et des musiciens en état de grâce. J’ai nommé Legions of the rising sun. Mon lecteur a presque fait un nouveau sillon sur le cd - je l’ai écoutée tellement souvent ! Le titre parle de dignité, de combat et de lutte, la lutte des combattants du soleil levant (les kamikazes de la deuxième guerre mondiale ?) de maîtrise de soi même devant un ennemi puissant. Le plus est donné par la voix de Jo qui chante le dernier couplet et le chœur qui répète en sorte de canon « We are one for all, we are all for one » … ça donne la chair de poule.  En passant par le titre Mirrors of damnation histoire d’un démon femelle crocqueuse d’hommes pas trop inspiré voici un très bon titre Decameron inspiré d’un auteur italien : Boccace. Pour ceux qui ne sont pas férus d’études de littérature italienne voici un petit rappel : Boccace et un auteur classique italien qui vit au XIVème siècle dont Decameron est le chef d’œuvre. En Italie la peste noire fait son apparition et Boccace imagine dans son œuvre que dix jeunes gens se retrouvent et décident d’aller vivre à la campagne en espérant ainsi échapper à la maladie. Une fois sur place, pour éviter de penser aux horreurs de la peste ils vont se raconter des contes les uns aux autres. Cette expérience va durer dix jours (decameron : deca = dix et emera = jours) pour un total de cent contes. Nigthmare en a fait un titre rapide, direct, au refrain bien accrocheur et il insiste sur le coté gore des contes (« 10 dark bloody tales to prove debauchery ») même si l’oeuvre de Boccace n’est pas si granguignolesque que ça. Le gros riff qui soutient le solo rappelle celui de wake up dead de megadeth (sacrée référence !)   Target For Revenge et Cosa Nostra (Part I- The Light) sont ce que l’on peut appeler un diptyque: les deux songs se complètent l’une l’autre car Target For Revenge nous dévoile la vie d’un repenti qui a trahi son clan avec des indications (les « revelations » du refrain) données à la police. Le repenti vit au jour le jour comme une cible potentielle dont le "target for revenge". La voix de Jo est posée et même si on ne peut pas parler de ballade au sens propre la chanson se développe comme un mid tempo très introspectif et intimiste très réussi. Cosa nostra part I est à l’opposée un titre plus directe, in your face avec des chœurs soutenus et relate la vie d’un mafieux qui obéit à la loi du silence. La version japonaise du cd comporte deux titre de plus : Where Dragons Rule de Crimson Glory et Cosa nostra part II. Je n’ai pas pu vérifier l’info mais apparemment la chanson Cosa nostra garde la même musique de la part I et seulement les paroles changent.  Angels Of Glass s’ouvre avec un tempo et un son que Maiden ne renierait pas et ensuite le tempo se déchaîne : rapidité, chœurs très catchy, solo qui rappelle Maiden ainsi que les oh-oh-oh en clôture.  A noter que le combo a changé de label : il a quitté Regain Records pour rejoindre l’écurie AFM Records. Changement de label donc, mais aussi changement de producteur. L’album a été enregistré au Peek Studios (France) par Patrick Liotard et aux U3Multimedia & Indiscreet Studios à Stuttgart (Allemagne) avec Achim Köhler aux manettes (Primal Fear, EdGuy, Brainstorm, Masterplan…). Troisième changement : Jean Christophe Lefevrei aka JC Jess remplace depuis 2008 Alex Hilbert à la guitare et il a très bien pris ses marques au sein du groupe.  Nous tenons ici un album extrêmement abouti tant au niveau des paroles que de la musique : Rapide, technique, inspiré, varié, mélodique et puissant. Cette galette ravira tous les fans de power, thrash et d’une certaine mesure de death metal ou tout simplement les amateurs de bonne musique.    note réelle : 9.5    wanderer