En matière de metalcore je pense que l’on ne sera jamais en pénurie de nouveaux talents. C’est incontestablement le style à la mode, en témoigne la naissance d’une multitude de nouveaux groupements plus ou moins talentueux. Beaucoup resteront dans l’ombre de leurs aînés ne proposant souvent qu’une musique approximative construite sur des clichés qu’il serait bon d’oublier. Toutefois il émerge de ce courant de bien belles surprises. Ce mois-ci, la surprise s’appelle Diecast et c’est Century Media le fournisseur.

Pourtant dans la forme « Internal Revolution » n’a rien de révolutionnaire. Nous sommes en présence d’un album de metalcore classique qui n’a rien de surprenant. Malgré un certain manque de nouveauté, ce nouveau disque propose de passer un excellent moment. Avec près de 7 ans d’existence, nos américains connaissent leur métier. Après avoir évolué de la scène hardcore mélodique vers une scène plus métal, ce disque est comme la consécration d’un futur talent. En 47 minutes Diecast se montre percutant et leur musique fait preuve d’un grand professionnalisme tant tout y est parfaitement cadencé.

On sent une grande maîtrise instrumentale, entre des sets de batteries très divers et puissants, ce sont les guitares qui assurent un très gros boulot. Tout d’abord au niveau des riffs dont les rythmiques sont bétons et les mélodies souvent très bien trouvées. De même les nombreux solos « Never Forget » sont agréables et enrichissent une musique déjà très gonflée. Les mélodies sont souvent très bien écrites et les différentes chansons sont travaillées : breaks, montées en puissance… bref tous les artifices nécessaires pour casser la monotonie sont présents et on ne s’ennuie pas une seule minute. De plus la majorité des refrains sont réussis et savent occuper votre mémoire de nombreuses heures durant. Ce disque regroupe un peu tout ce qui fait le succès du metalcore : grosse rythmique, bon refrain, dualité vocale hardcore/claire, grosse production et puissance communicative.

« Internal Revolution » possède deux petites perles musicales qui augurent du meilleur quant à la suite de leur carrière. La première se nomme « Fractured » : une chanson d’amour très rapide au break acoustique et au refrain fabuleux. Une chanson qui prend aux tripes tout simplement. La seconde « Weakness » s’étend sur presque 6 minutes et possède un aspect progressif très appréciable. Tout commence sur du gros riffs, double pédale voix gueulée pour finir sur une mélodie vocale fine et émouvante. A vrai dire ces chansons reposent essentiellement sur le chanteur dont la prestance vocale est parfaite de bout en bout. Il s’exécute soit en vocaux hardcore gueulés maîtrisés mais pas trop poussifs (pour une fois !) soit en voix claire très heavy, un peu classique mais très juste. Les chansons forment ainsi des duos car ces deux voix sont utilisées à ratio égal. Un chanteur qui fait de la ballade finale « The Coldest Rain » un grand moment d’émotion de l’introduction, aux couplets sur piano, à la montée en puissance et ce jusqu'à la toute fin de la chanson.

Au final « Internal Revolution » reste un disque accessible par ses nombreuses voix claires et ses mélodies très fortes. De plus il est l’un des seuls groupes de metalcore à jouer sur l’émotion et ceci est un atout non négligeable. Malheureusement Diecast manque de fraîcheur et bien qu’il cultive quelques ressemblances avec l’ancien Trivium ce disque saura trouver un public, j’en suis sûr !

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