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Un an et demi après leur dernier opus revoilà les Thrasheux de Mekong Delta qui repointent le bout de leur nez avec une nouvelle offrande. Enfin nouvelle offrande c’est vite dit puisque Intersections est un réenregistrement d’anciennes chansons du combo avec leur line-up actuel puisque le seul membre d’origine est le bassiste Ralph "Ralf" Hubert. L’occasion de trouver donc de nouveaux fans et de prouver aux vieux briscards amateurs de Mekong Delta que les nouveaux musiciens ont toute la légitimité pour jouer dans le groupe actuel.

Si vous avez écouté la dernière offrande du groupe Wanderer On The Edge Of Time  vous ne serez pas dépayser en écoutant Intersections, on est encore au devant d’un Thrash racé et de haute volée qui comporte en son sein des passages empruntés à la musique progressive. Un Thrash Prog’ en somme. Mais qui dit vieux morceaux dit vieille flamme créatrice, si on reconnait tout de suite la pâte du combo la piste qui ouvre le disque “Prophecy” est plus rentre-dedans que le précédent opus. Rien de plus normal pour une chanson qui appartient à la période la plus énervée du combo mais qui se découvre sous un nouveau jour avec son emballage sonore résoluement neuf. Mais si le groupe était plus “méchant” dans les années 80 et 90 on en reste à mille lieux de Kreator ou Destruction. Par exemple "The Cure", qui date du premier album, comporte une intro qui n’est pas sans rappeler certains Dream Theater (tout comme “The Healer”) le tout porté par un solo du plus effet.

En tout cas la plus grande réussite de Mekong Delta sur Intersections est d’avoir su créer un ensemble cohérent alors que les chansons viennent de pas moins de 6 albums différents. Si, bien sûr, on entend une différence entre certains chansons en terme de “patterns” de composition ou de recherche de riffs l’intégralité de l’oeuvre se tient et tient en haleine l’auditeur sans jamais se dire “Qu’est ce qu’elle fout là cette chanson”. Et c’est bien le principal. Les fans de la première heure pourront toujours râler sur l’absence d’une de leur chansons préférés mais le groupe a préféré la qualité à la quantité. Pour un “best of” le disque se révèle court mais il est assez puissant et homogène pour se faire passer pour un réel album pour les néophites.

Intersections est porté par des musiciens de grand talents qui s’en donnent à coeur joie. Si la batterie reste en retrait à l’exception de quelques parties de double pédale du plus effet ce sont les guitares qui font merveille. Notamment les soli de Benedikt Zimniak et Erik Adam H. Grösch tout en technicité et en feeling qui tirent l’ensemble vers le haut. Mais la différence qui saute le plus aux yeux (enfin aux oreilles) c’est le chanteur Martin LeMar qui se détâche de ces prédécesseurs et donne un coup de fouet aux compositions. Les nouveaux venus n’y verront que du feu mais les plus anciens devront prendre leur mal en patience avant d’adhérer complétement à la nouvelle sonorité du combo.

Intersections n’est pas vraiment un best-of (d’où mes guillemets deux paragraphes avant) mais plutôt une porte d’entrée pour toute personne qui souhaite découvrir le combo sur son meilleur jour mais sous le soleil de 2012. Difficile de mettre une note à l’album mais l’album s’écoute sans problème et les 54 minutes proposées passent à vitesse grand V. Les connaisseurs de la première période du combo (soit avant le break de 1997) pourront etre décontenancés mais le groupe montre qu’il en a encore sous le capot, comme si son changement de line-up lui avait redonné une seconde jeunesse. A Mekong Delta de le prouver avec son prochain album studio, un vrai celui là, promis.

Balin

0 Comments 23 avril 2012
Whysy

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