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Cette fois-ci la Suède est à l'honneur avec une nouvelle formation, et j'entends « encore ! » surgir du fond de la salle. Oui mais le combo est en fait la résultante de la fusion de différents groupes car Inmoria prend ses racines dans Tad Morose, Blazing Skies ou encore Steel Attack pour ce qui est du batteur (Peter Moren). Au chant, nous allons chercher chez Morgana Lefay un talent denommé Charles Rytkönen qui fait la fierté du groupe depuis sa création. Bon tout ça pour dire que nos musiciens en ont sous le pied et cette naissance bénéficie de tout le savoir faire de ceux précités. Force est de constater que le power métal de ce genre est à la fois maitrisé et mature, ce qui donne une bonne impression.

Invisible Wounds, tel est le nom de ce debut album, implique des mélomanes désireux de créer une oeuvre affichant un mal-être et une souffrance omniprésente. Un coup d'oeil à la cover et sur les titres de la tracklist pour poser le cadre et rien de tel qu'un metal torturé et sombre pour agrémenter cet univers.
A la découverte de cet album, on se sent captivé presque comme hypnotisé par l'ambiance lourde instaurée d'une part grâce à des riffs de guitares toujours impliqués dans une quête perpétuelle du renouveau et d'autre part avec des nappes de claviers venant noircir le paysage musical en créant une sensation oppressante. Les mélodies de cet opus sont pour le moins réussies car elles sont incarnées par la puissance et l'entrain. J'en veux pour preuve les refrains sur le très catchy « Fantasy » prodiguant les successions de sentiments prenant aux tripes. Ces mêmes refrains sont orientés par des guitares vengeresses scandées par une batterie indémontable donnant aussi ce caractère martial aux chansons.

Evidemment, lorsqu'on parle de power metal, on pense aux pléiades d'effets cumulant force et rigueur insufflées par les guitares. Inmoria reprend cette formule mettant en avant ses talentueux instrumentistes qui ne déméritent pas. Les guitaristes arrivent à gorger leurs riffs de rapidité et d'ardeur ainsi ils font interagir les riffs acérés avec les titres n'épargnant pas l'auditoire au passage (« Misery »). Plus haut, je soulignais la présence du frontman car là aussi le chant se constitue en tant que véritable atout. Le timbre de Charles Rytkönen est caractéristique, à mi-chemin entre rayé et étouffé, (personnellement il me fait penser à Blackie Lawless de W.A.S.P.), ceci dit, il a l'incroyable capacité d'accroitre la sensibilité des lignes de chants (« I Close My eyes »). Les paroles prennent alors un tout autre sens et un sacré coup de boost amplifient la gradation sibylline de Invisible Wounds car le chanteur parvient à mettre en évidence le travail sur le songwritting sur les différentes parties musicales (« As I Die »).

Le mélange de la voix claire et de la musique ténébreuse s'affronte dans un duel divin et laissent penser qu'on est en présence d'un album qui certainement fera irresistiblement headganguer même si au final la production reste homogène. Mais alors quels sont les ajouts qui peuvent faire tenir l'écoute afin de ne pas la rendre rébarbative ?
Nous trouverons des éléments de réponse sur « Haunting Shadows » sublimé par l'apparition de chants féminins, d'une batterie ultra puissante et de quelques rythmiques technoïdes produites par les claviers toujours aussi importants par leur présence sur la structure musicale. Ces idées innovantes sont complétées par l'incorporation de chants symphoniques de-ci de-là (« Circle Of Memory »).

En définitive, la transformation du power métal en dark métal sensible qui groove mêlée au doigté des guitaristes/clavieriste réussisent à faire décoller cet album des sphères métalliques. Tout au long de l'album, l'efficacité et dose de violence sont mis en avant. Cela n'a été possible que grâce à l'incorporation de légères touches de thrash qui swingue dans la structure mélodique. L'ambiance est donc définitivement posée et aboutit à son décuplement tout au long de la tracklist. Invisible Wounds est une oeuvre en puissance qui fait tellement de bien de par son côté assuré et recherché des mélodies qu'on ne peut pas l'ignorer. En tout cas, je recommande chaudement.


- ĦƉ -

0 Comments 19 juillet 2009
Whysy

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