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Le diable se niche toujours dans des détails. Regardez comment une simple lettre peut faire la différence…. Un simple A par exemple…. Sur les fesses d’une voiture, il procure une joie intense au détenteur d’un papier rose mais quand il est perdu par une puissance moyenne de l’Union Européenne cela décrédibilise une politique de tout un quinquennat. Dans le monde métallique, cette même petite lettre rajoutée au nom d’une formation de métal peut, à elle seule, lui éviter de bien désobligeantes associations d’idées: C’ est-ce qui est arrivé au groupe chypriote Arryan Path qui vient ainsi de modifier son nom car il se trouvait trop rapidement associé à une funeste notion faussement anthropologique en vogue au début des années 40, blase si il en est, difficile à porter, alors qu’en rajoutant un A (peut être le même que notre pays a perdu car personne ne se demande où il est parti , fichte Fitch(e) rage!), un tout petit a, le groupe se dote d’un patronyme resplendissant, Arrayan Path qui peut se prévaloir d’hypercuter les agences de notations financières et les présidents de petite taille, car, tenez vous bien, il contient non pas deux A, ni trois, mais Quatre AAAA!!!  Ce changement de patronyme est cependant à déconseiller car il n’est jamais très vendeur, l’amateur éclairé se souviendra du cas de Stigmata IV devenu Stigma IV pour d’obscures raisons commerciales et finalement l’ajout flamboyant au patronyme d’un célèbre groupe transalpin est peut être un des rares cas de transition réussie. Quoiqu’il en soit la Arrayan Path revient pour son troisième album après des premières réalisations prometteuses mais qui n’ont pas encore réussi à faire sonner les trompettes de la renommée. Cet Ira Imperium a-t-il la puissance nécessaire pour imposer le groupe?  La réponse est Oui, deux fois oui.  Heavy et bien axée sur les guitares powertututantes, la musique d’Arrayan Path développe des textes épiques reposant pour une large part sur des figures historiques (Katherine Of Aragon, Mardonius), mythologiques (Lost Ithaca) ou divines (Kiss of Kali). Ira Imperium (y’a pas à dire, amis lecteurs de quatrième, un titre en latin ça fait toujours classe et érudit, n’hésitez pas à prendre l’option:p) se veut donc grandiose, solennel et majestueux et il parvient à y arriver dans une veine Maidenienne assez intéressante. Les compositions sont rugueuses sans fioritures ni ornementations superflues, dans le sens où les orchestrations et le clavier sont minimalistes au profit de guitares addictives (Kiss of Kali) et de refrains enjôleurs. Ira imperium (the damned) l’un des meilleurs titres présente assez bien les facultés du groupe, avec des chœurs efficaces et une rythmique entêtante. La musique est fraîche, variée comme l’atteste le speedé 77 days til doomsday ou le morceau éponyme Ira imperium et ça fait grandement du bien quand le tempo s’accélère, car les mid tempi épico-historiques prédominent un peu trop sur cette galette (Katherine Of Aragon fait retomber l’intensité d’un début d’album qui pourrait concourir à l’oscar du « album qui envoie la purée de centristes sur 4 titres »). Le chant très charismatique de Nicholas Leptos qui a des similitudes frappantes avec le norvégien Roy Khan (c’est fou, il faut écouter Gnosis of prometheus pour le croire) est une autre qualité de ce troisième album. Puissant et personnel, il apporte beaucoup à la musique des chypriotes par son emphase, son caractère, la théâtralisation très maniérée de ses paroles (Emir Of the Faithful). C’est vraiment la force motrice des chypriotes tant il réussit à individualiser chaque titre de cet opus. Un chant charismatique, des thématiques inspirés, des guitares qui gratouillent sévèrement et un parfum rétro très savoureux, on oscille à la croisée des Virgin Steele, Iron Maiden et Kamelot, ce qui n’est pas pour me déplaire.  L’album s’écoute et s’apprécie particulièrement bien même si une légère homogénéité et une impression répétitive se fait ressentir à la longue des écoutes. Arrayan Path a pleinement réussi son retour et signe son meilleur album.

0 Comments 31 janvier 2012
Whysy

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