Il n'y a pas à discuter, Heavylaw fait découvrir des choses, aussi bien à vous lecteurs, qu'à nous chroniqueurs. Un jour notre cher maître adoré me propose un partenariat avec un obscur label lituanien, un truc du nord, là où il fait froid et où les gens dépriment. Evidemment j'accepte parce que je suis gentil et que sinon il m'aurait privé de dessert... Quoi je parle comme un gamin? Bref grâce à ce partenariat je découvre Dissimulation (un groupe de "blasphemous thrashing black metal" pas mal, mais pas top) et c'est aujourd' hui au tour d' Obtest de venir frapper à ma porte...

"Bonjour gentil TeRyX" qu'il me dit... "Tu peux me chroniquer s'il te plaît? qu'il me demanda avec un grand sourire. Le problème est qu'avec le décalage horaire, ce gentil cd arriva en pleine nuit. Bref j'ai voulu faire mon rebel et j'allais gentiment l'envoyer paître lorsque je pensai à tout ce que cela aurait comme conséquences (Duck sait se montrer très persuasif... range ce fouet va je vais le chroniquer ce cd).

C'est donc avec une joie énorme que je me saisis du pauvre petit cd, je le fais rentrer dans ma maison et le pose au coin du feu, je me rends alors compte de la beauté de son pelage (wai en gros ca veut dire que la cover est jolie). Je remarque alors le logo... Tiens un truc illisible, mais dis-moi, ça va être du gros métal violent et malsain ça? Et voilà je pense être tombé sur un énième groupe de black lituanien, un truc de malade qui fait peur avec des chèvres crucifiées, des bonshommes tous blancs qui boivent du sang et des piques qui piquent...

Haaa? Il y a une lettre qui dépasse de sa poche, je m'en saisis: la biographie! Trop bien, je suis super content, c'est la fête *descends chercher une canette de ice tea* ... Qu'est-ce qu'il y a écrit? "Obtest have been started in late days of 1992, inspired by the then new and challenging black metal explosion, particularly in Scandinavia. Bands like Enslaved, Grand Belial's Key, Mayhem and Darkthrone had a huge inspirational effect on the youngster" . Wai allez c'est bon, je m'empare du pauvre petit disque et m'apprête à le jeter au loin, et que je ne t'y reprenne plus! Vilain va! Mais entre les cris et les pleurs je perçois une voix en sanglot: attends, lis encore une phrase!. Bon, d'accord, je reprends mes esprits et continue la lecture de cette très intéressante biographie. "However, the fascination of the music they have been initially involved into metal and grown up with Iron Maiden, Manowar, Slayer, AC/DC has never fade away, et patati et patata" .

Bonne nouvelle, ca risque d'être mélodique. En fait Obtest pratique du heathen war heavy metal, du moins c'est comme ça que ça s'apelle. Pourquoi pas, ils font ce qu'ils veulent. N'empêche que ca veut pas dire grand chose leur charabia et je vais essayer de clarifier tout ça. Obtest est une bande de joyeux lurons originaires bien évidemment, de Lituanie. Au début ils voulaient faire du black métal, mais ils n‘étaient pas assez evil et le maquillage c'est pour les filles. Ils se tournent alors vers le heavy métal, mais les pantalons moulants c'est pas trop leur truc. A ce moment-là de leur vie, nos 4 jeunes bambins sont mal dans leur peau et trouvent la vie injuste tout ça. Un soir ils décident de prendre des épées en plastique et de se battre, ils trouvent ça super et décident de faire du heathen war heavy metal, voilà c'est plus clair?

Trois albums plus tard nous obtenons ce Is Kartos I Karta (en anglais cela signifie From Generation To Generation). Sans trop tourner autour du pot, Obtest pratique un métal guerrier où chaque riff est destiné au dieu de la guerre et à son épée chérie. Nos Lituaniens ont quand même mis 4 ans pour nous pondre cet album, et quand on voit le résultat on se demande s'ils n'ont pas passé plus de temps à boire qu'à faire de la musique. Obtest pratique une musique basique à souhait. Un mélange entre du heavy metal pour les riffs guerriers et mélodiques, et quelques influences blacks dans le jeu de batterie. Une batterie d'ailleurs incroyablement linaire. En effet, il n'y a et c'est vrai, aucun break, aucune baisse de tempo, l'album suit le même rythme tout au long de ses 43 minutes. De ce fait, il est assez difficile au début de différencier les 9 compositions (toutes aussi basiques les unes que les autres) , un album qui nécessite donc un grand nombre d'écoutes.

Enfin c'est pas plus mal me direz-vous, car plus on l'écoute, plus les riffs prennent de l'ampleur. Je dois avouer que même si le tempo est incroyablement linéaire, que même si peu de solos parviennent à se demarquer,  le travail sur les riffs est vraiment impressionnant. On headbang sincèrement, et c'est le plus important. Mais l'ensemble du disque se ressemble vraiment trop, et on a souvent l'impression d'entendre deux, voire trois fois la même chanson et ça devient frustrant à la longue. Surtout que les paroles sont en lithuaniens, le chanteur possède une voix ni claire, ni extrême: c'est un mélange plutôt agréable et original... Une voix barbare m'a-t-on même dit (;)). Un ensemble rapide, pas subtil pour un sou, ce n'est pas du grand métal mais certaines compositions tirent leur épingle du jeu telles Audronasa (en anglais Stormbringer) ou Pergale (qui signifie Victory) ainsi que Suminti Juodi Takai (Threaded Black Paths).

Je pense avoir fait à peu près le tour du cd, mais tout est très basique ici, les structures sont simples et répétitives mais on se prend au jeu. Cette note que je lui attribue, je ne peux aller plus bas car l'album est vraiment sympathique sans être impressionnant ou incroyablement accrocheur, on passe un bon moment et c'est tout ce que l'on demande après tout.

...TeRyX...