Vous recherchez quelque chose ?

Steven Wilson, très occupé par sa carrière solo, nous l'avait annoncé : il ne participerait que très peu au prochain album de son duo avec Aviv Geffen. C'est donc une moitié de Blackfield que nous avons pu découvrir sur ce IV, une moitié allongée de plusieurs invités, une première dans l'histoire du groupe. Comme pour compenser l'absence de son comparse depuis 9 ans (au moment du passage en studio), Aviv s'est fait plaisir et a choisi ceux qui conviendraient le mieux à ses morceaux.

Nous avons donc le plaisir d'entendre Vincent Cavannagh (Anathema) sur X-Ray, Brett Anderson (Suede) sur Firefly, et Jonathan Donahue (Mercury Rev) sur The Only Fool Is Me. Trois morceaux assez sympathiques, mais pas les meilleurs de l'album, et puis on a surtout la désagréable impression que Geffen s'est pris pour Raymond Queneau en nous proposant trois fidèles exercices de style, et pour qui connaît les trois groupes d'origines des chanteurs sus-cités c'est assez évident. X-Ray ressemble à un edit d'un épique d'Anathema, Firefly semble tout droit sorti de A New Morning et The Only Fool Is Me de All Is Dream ou The Secret Migration. Et si je vous dis que les deux morceaux chantés par Wilson (Pills et Jupiter) sont de très loin les deux locomotives de ce Blackfield IV : complot, corruption, bonnet blanc et tutti quanti ? Non. A mon avis c'est déjà que je suis un indécrottable fanboy de Wilson, et puis, soyons clair, c'est vrai pour Pills, moins pour Jupiter, et Pills est chantée à deux. Mais il est certain que sur cet album qui devait être celui de l'émancipation pour Geffen, le fait que les deux moments les plus intenses soient ceux où Wilson chante est un peu troublant.

Pourtant, il est loin d'être mauvais cet album. Et qu'on ne me dise pas que c'est de la pop à deux francs : Pills est une merveille, Kissed By The Devil un régal transgenre, bon c'est vrai que Lost Souls fait très Coldplay première époque, Faking rappelle les morceaux chiants des Blackfield I & II, et puis Sense Of Insanity, punaise je l'adore cette chanson mais c'est vrai que si Chris Martin n'était pas déjà lui-même emmerdé par au moins un procès pour plagiat il aurait pu dire quelque chose... On en était où ? Ah oui, je me prenais une sévère déculottée.

Je ne sais pas quoi vous dire, chers lecteurs, il est vrai que sur les onze morceaux de cet album, dont aucun ne dépasse les quatre minutes, trois sont des exercices de styles presque dispensables, trois sont de la pop sirupeuse sans grand intérêt en apparence, et le dernier est une tentative ratée d'électro-pop hipster. En restent donc quatre, qui ont pour dure mission de relever le niveau de l'album. Mission accomplie pour Pills, chef d’œuvre hybride entre la pop israélienne de Geffen et le prog britannique de Wilson. C'est réussi aussi pour Kissed By The Devil, dont les superbes ambiances, l'impression de désespoir qui s'en dégage et la production parfaite nous montrent le fort potentiel de Geffen, quand il s'y met vraiment. Quant à Jupiter et Springtime, plus légères, elles sont magnifiques et font plaisir à entendre, mais sont plus conventionnelles.

Un album plutôt décevant donc, qui mériterait un six ou un sept au grand maximum, sauf qu'on est pas là pour être objectifs, et que moi, Silvergm, je l'adore ! Je l'adore, et en plus il signifie tellement pour moi, quand je l'ai acheté j'ai écouté Pills en boucle pendant des jours, bref, on s'en fout de ma vie mais si vous êtes un peu guimauve sur les bords n'hésitez pas et foncez dessus. A écouter en bagnole, en amoureux, court, frais et léger, c'est un album de printemps idéal, et si vous êtes resté sur une déception en septembre je vous engage à retenter votre chance dès maintenant.

0 Comments 06 avril 2014
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus