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Les chanteurs qui décident de partir en solo sont de plus en plus nombreux, Hubi Meisel est de ceux-ci. Cet homme a fait ses armes aux côtés de groupes comme Dreamscape, Axel Rudi Pell qu’il a épaulé lors d’une tournée. Son premier album signé de son nom fut un album de reprise, puis le second plus intéressant, un concept nommé EmOcean, sur l’Atlantide, le triangle des Bermudes. Pour cela Hubi était allé parcourir les bibliothèques afin de mieux se documenter sur le sujet. Cette fois-ci, Hubi remet les couverts avec un concept sur l’Himalaya et le mont Kailash. Détail pittoresque : c’est un rêve qui lui suggéra ce thème et les coloris de l’artwork, il entreprit donc des recherches sur le Tibet. Hubi a conçu cette histoire notamment à l’appui de textes du Dalai Lama.  Comme pour EmOcean, le claviériste Vivien Lalu s’est investi dans le processus de composition et a créé l’essentiel de la musique. Projet solo n’est sans doute pas un terme tout à fait approprié étant donné la part que fournit Vivien Lalu.
Mais les autres musiciens ne sont pas en reste. En effet, Hubi a su bien s’entourer pour jouer les œuvres composées par Lalu et lui. On retrouve donc le guitariste de Sun Caged, Marcel Coenen ainsi que celui de Mago de Oz, Jorge Salan. Mais encore le bassiste Johan Niemann de Therion et le batteur Daniel Flores du groupe progressif Mind’s Eyes.

La musique développée sur Kailash est donc un métal mélodique teinté de touches progressives. De temps à autres viennent s’immiscer au gré des pistes des influences nous renvoyant à des ambiances de mystères orientaux dont l’enchantement ne fait, hélas,  pas effet. On reconnait le goût de Lalu pour les rythmiques au son lourd comme il avait pu en produire sur son album Oniric Metal.
Le line up est certes fulgurant, artistes de renom et de talent se trouvant postés à chaque instrument. Toutefois, il n’y a qu’un compositeur au niveau musical, c’est Lalu, qui se conforme sans doute à l’optique dictée par Meisel. Cette musique même si elle connait quelques passages instrumentaux ne parvient pas à nous toucher. Ces parties restent mal mises en valeur par le son de l’album et se trouvent ainsi reléguées à une place secondaire, la voix de Meisel s’accaparant la vedette. Même les rythmiques que j’appréciais tant sur Oniric Metal se révèlent fades, effacées derrière le chant de Meisel, au final cela rend l’album mou. Je trouve que ce choix est particulièrement aberrant, certes il s’agit d’un projet solo d’un chanteur, mais cela ne peut pas justifier ce déséquilibre sonore où les instruments semblent avoir été mis de côté.  La faute en incombe-t-elle plus à Meisel ou Lalu ? Dur de dire car si le son de l’album met en valeur la voix d’Hubi, on peut cependant penser que si les mélodies conçues par Lalu étaient si brillantes, elles parviendraient à nous interpeller malgré la balance sonore. Même si l’aspect instrumental reste dans son ensemble décevant, Wheel Of Life viendra rehausser le tout de ses dix minutes laissant quelque peu parler les instruments.

Quand à l’aspect mis en avant, soit la voix de Hubi, vous n’êtes pas à l’abri de la déception. Tout d’abord, son timbre est aigu, jusqu’ici tout va bien, on aime ou on n’aime pas. Néanmoins, on remarque au fil de l’album que les intonations de la voix d’Hubi ne varient quasiment pas, ceci provoquant donc inévitablement la défection de notre attention qui par son absence laisse s’engouffrer en nous la lassitude.
Mais essayons d’aller au-delà de cette voix qui rebutera certains, on arrive à discerner de bons passages, Lalu fait encore foi de son talent de compositeur comme sur Wheel Of Life ou Merdeka avec leurs sonorités Dream Theateriennes ou encore sur Milarepa’s Cave Of Miracles où Vivien se plait à développer des ambiances douces appuyées par ses rythmiques assez caractéristiques rappelant par moment certaines de Symphony X.
Les soli se révèlent également assez inspirés mais restent, au demeurant, mal exploités. De manière générale on retrouve de bonnes idées et leur énumération serait fastidieuse mais quoiqu’il en soit, ces éléments demeurent voilés par le chant.

Au final cet album pourra être apprécié par les fans d’Hubi et qui apprécieront sa voix, les autres resteront bloqués par ce mur vocal qui imprime sa marque à l’ensemble au détriment de l’aspect musical et des mélodies et rythmes bien trouvés qui auraient peut-être mieux collé à un autre type de voix.

Dreamer

0 Comments 11 juin 2006
Whysy

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