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Si Helloween est aujourd’hui une légende, ce n’est pas vraiment grâce à ses performances récentes... Pour comprendre le succès inimaginable du groupe Teuton dans le monde entier il faut retourner loin en arrière, vers la grande période quelque peu révolue du Heavy Metal, vers le milieu des 80’s. Durant l’age d’or ou des géants comme Accept, Iron Maiden ou Judas Priest régnaient en maîtres, sur un champ de bataille plus actif que jamais ! C’est en 1987, au plus fort du combat, que sort l’album qui allait bouleverser le paysage métallique, et par la même créer un genre jusque là inédit (le Speed Metal) : j'ai nommé Keeper Of The Seven Keys !  Les Allemands d’Helloween n’en sont alors pas à leur premier essai, ils avaient déjà fait forte impression avec leur premier disque Walls Of Jericho, qui comportait tout de même pas mal de défauts de jeunesse inévitables, à savoir une production aléatoire, un chant peut maîtrisé et des influences encore très présentes ! Keeper Of The Seven Keys - Part 1 voit Michael Kiske remplacer Kai Hansen derrière le micro, le registre aigu proprement démoniaque de ce gamin de 18 ans va apporter à la musique une source de mélodie jusque là insoupçonnée. Certes le chant écorché de Kai avec son petit côté Thrash n’était pas inintéressant, mais il manquait terriblement de maturité ! Michael va parfaitement réussir à combler ce manque par sa maîtrise et son talent hors du commun.  La musique d’Helloween, bien qu’encore légèrement influencée par les grands noms que sont Accept et Iron Maiden, va réellement s’émanciper sur cet album, et cela grâce au talent d’écriture des deux gratteux Hansen et Weikath. L'album parvient avec génie à concilier mélodie et efficacité, en institutionnalisant le rythme de batterie effréné, le riff simple et accrocheur, le refrain épique. Sachant étoffer les mélodies avec des claviers discrets, tout en conservant la sauce et la puissance qui caractérisent si bien le Heavy couillu des 80’s.  Malgré les très nombreuses qualités du « Gardien des sept clefs » difficile de ne pas toucher du doigt quelques déceptions... D’abord l’album est vraiment très court avec seulement six vraies chansons à se mettre sous la dent, c’est réellement trop peu. On peut également pester contre la production, faiblesse de cet album qui à plutôt mal vécu l’épreuve du temps, le son ne rend pas entière justice aux morceaux, et c’est bien dommage car ceux-ci le méritent vraiment ! Mais on ne saurait reprocher à un disque la technologie de son époque, ce serait à la fois injuste et déplacé. D’autant plus qu’il s’agit vraiment d’un monument !  Cette institution du speed est littéralement parsemée de pépites, le talent de Kai Hansen est vraiment énorme, Kiske et Weikath sont également des musiciens d’exceptions et exploitent à fond cette complémentarité. Les chansons sont toutes plus géniales les unes que les autres, du démentiel «Future World» symbolique d’une époque, en passant par l’archétype de la pièce épique du haut de ses treize minutes «Halloween» dont le solo est à faire pâlir d’envie bon nombre de guitaristes talentueux. Sans oublier les speederies monstrueuses d’efficacité, aux refrains déjà anthologiques, «I’m Alive» et «A Little Time». Helloween impose également son goût pour les morceaux complexes et sinueux avec, comme nous l’avons vus, «Halloween» véritable pilier de l’album, la nuancée «Twilight Of The Gods», ainsi que la ballade qui définie à elle seule presque toutes les limites de ce périlleux exercice de style (a vous de faire mieux messieurs) «A Tale That Wasn't Right»… Et enfin pour clore, il est bon d’évoquer ces petites instrumentales pleines d’humour et de références qui parsèment les albums d’Helloween... en l’occurrence «Initiation» et «Follow The Sign».  En cette année 1987, Helloween a réellement porté un coup de semonce à la scène du Heavy Metal. La reconnaissance sera immédiate et unanime, ces jeunes vont même parvenir à faire de l’ombre au seigneur Accept, jusque là intouchable en terre allemande et qui commencera à partir de ce moment à branler sur son piédestal!!! Les citrouilles ont révolutionné le monde du Metal et ne s'arrêteront pas en si bon chemin, la brèche est ouverte, il va maintenant falloir exploiter. Une nouvelle ère commence, et elle sera sous le signe du Keeper Of The Seven Keys.  SMAUG...

0 Comments 26 juin 2005
Whysy

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