Keldian, groupe restreint à sa plus simple expression puisque bicéphale, a mis sur orbite cette année son deuxième album Journey Of Souls. Le speed intersidéral de Keldian a fait son petit effet dans notre système solaire, et on a voulu en savoir plus en questionnant l’un des deux cerveaux, le claviériste/producteur/compositeur Arild Aardalen.




Bonjour Arild, je suis Chris du webzine français Heavylaw. J’ai chroniqué Journey of Souls et j’ai donc naturellement souhaité en savoir plus sur toi et Keldian. Tout d’abord, peux-tu te présenter et me dire comment est né Keldian ?

Salut Chris, je m’appelle Arild Aardalen et je suis claviériste & producteur du groupe Keldian. Lors du printemps et de l’été 2006, Christer et moi jouions dans un groupe de reprises qui faisait principalement du rock’n roll des années 80. Puis le groupe a splitté et j’ai demandé à Christer s’il était partant pour faire un album de Métal. Je n’ai pas eu à demander deux fois au metal-head endurci qu’il est. Nous avons alors commencé à écrire des chansons, enregistré des démos, et tout s’est enchaîné très vite. Avant même que nous le sachions, Heaven’s Gate était déjà dans les bacs.


Participes-tu à d’autres projets musicaux ?

De par mon métier je suis constamment impliqué dans d’autres projets avec divers groupes, comme ingénieur ou producteur.


Le métier de Christer est-il également en rapport avec la musique ?

Christer travaille à l’université de Trondheim. Il a un master de film-science ou quelque chose comme ça. C’est un mordu de cinéma, mais heureusement pour les fans de Keldian, il consacre également du temps à Keldian pour chanter et jouer de la guitare. C’est l’un des meilleurs musiciens avec lesquels j’ai pu travailler.

Parlons maintenant de Journey Of Souls. J’ai été sidéré par les ambiances magiques que toi et Christer  avez su créer dans l’album. Quels sont vos secrets pour créer de telles ambiances sans utiliser de complexes structures musicales pour autant ?

Je pense que cela est dû à la façon dont Christer et moi pensons la musique, et de ma façon de travailler en tant que producteur. Je m’explique : la plupart du temps, quand tu fais de la musique, tu contrôles beaucoup moins les choses que les gens peuvent le penser. Tu peux avoir une idée, une certaine vision de la conception d’un morceau, mais la musique possède sa propre vie et gardera toujours son propre cheminement. Certains essaient d’aller à l’encontre de ce cheminement, ce qui aboutit à quelque chose de fade et sans âme. Qu’on le veuille ou non, les musiciens ne font que transcrire l’inspiration et les émotions qui leurs sont données. Combine ce flux chaotique avec juste ce qu’il faut de structure et de logique humaine, et tu obtiens un bon morceau. Quand nous composons, notre objectif est de transcrire des choses aussi abstraites qu’une sensation en 3 ou 4 minutes de musique. Tu ne sais jamais à l’avance exactement comment tout cela va pouvoir s’articuler, mais tu trouves toujours quelques chose qui fonctionne car il n’existe pas de sensation, de pensée ou d’idée qui ne puisse s’exprimer en musique. La bonne formule est simple finalement, ce sont les intentions dissimulées derrière les notes d’une chanson qui détiennent le pouvoir d’émouvoir l’auditeur. Je pense que la musique délibérément complexe n’est bonne qu’à une chose : montrer son talent de descente et remontée de manche. En musique, il faut parfois savoir faire simple pour obtenir un résultat meilleur. Mais cela ne nous empêche pas d’aimer envoyer du gros son, hé hé.


En parlant de gros son, celui de Keldian est assez unique, ce qui nous a contraint à créer un nouveau style musical dans notre base de donnée : le heavy speed intersidéral. Penses-tu que nous ayons bien choisi ? Comment qualifierais-tu la musique de Keldian ?

À propos des genres musicaux, je suis un homme très simple : Le Métal restera le Métal, le Rock restera le Rock, la Pop restera la Pop, et le Rn’B restera hilarant … pour l’éternité.


Quelles sont tes principales sources d’inspiration pour composer la musique et les paroles ?

Les livres et les films sont clairement mes principales sources d’inspiration. Mais il arrive que des idées émergent dans ma tête à des moments inattendus, par exemple quand je fais mon footing.


Comment avez-vous choisi les musiciens pour l’enregistrement de Journey Of Souls ? Aviez-vous procédé de la même façon pour l’enregistrement de Heaven’s Gate ?

La plupart des guests sont des amis que j’ai connus grâce à mon métier. Jørn, de « Vreid and Windir », est un vieux pote de Christer. Je crois qu’ils étaient dans la même promotion à la faculté. Pour choisir les différents musiciens, nous avons tout simplement appelé les bonnes personnes parmi nos connaissances. « OK, on a besoin de quelqu’un pour jouer du violon, et bien appelons Asle Tronrud ». C’est pratique d’avoir les connaissances adéquates, surtout que les musiciens sont souvent très contents d’apporter leur contribution à d’autres projets. Après tout, on a tous comme point commun de vouloir faire de la bonne musique !


Une anecdote à retenir des cessions d’enregistrement ?

Oui, quand on a fait écouter à Jørn la pré-production de God Of War. C’est un tempo vraiment rapide avec des passages délicats à la batterie. Je me souviens que Jørn n’avait pas l’air confiant, il nous a dit « ce titre n’est pas facile à jouer du tout les gars ». Sachant que Jørn ne dit jamais rien à la légère, je me suis dit « ça risque de prendre du temps avant d’être dans la boite… ». Mais il s’est assis à la batterie et a joué tout le truc d’une seule traite. On a fait quelques rectifications ça et là, mais on aurait pu garder la première prise telle quelle. Pas besoin de te dire qu’on était tous impressionnés. Le talent de Jørn mérite le respect.

Keldian restera-t-il un groupe studio ou bien espérez-vous faire des tournées?

Pour l’instant, aucune tournée n’est prévue. Mais on ne sait jamais, cela reste à voir.


Qu’en est-il d’éventuels vidéo-clips ?

On en a discuté, dans une certaine mesure, juste après avoir terminé Journey Of Souls. J’espère, et je pense, qu’on aura la possibilité de faire deux ou trois vidéos dans un futur proche.


J’ai compris qu’Icarus retraçait l’histoire du film Sunhsine. Globalement, Keldian me fait penser au film Contact, l’un de mes films favoris, l’as-tu déjà regardé ?

Je l’ai vu une fois, à sa sortie.


Qu’en as-tu pensé ?

C’est un très bon film, excepté les 10 dernières minutes. Je n’ai pas aimé la fin plus que cela. Toute la scène sur la plage était peu convaincante et je suis resté sur ma faim. Mais sinon, le concept et le scénario en font un must de la science-fiction.


Il m’arrive de penser que la musique pourrait être l’une des clés pour percer les mystères de l’univers et certaines questions existentielles. Que penses-tu de cette théorie ?

Je suis d’accord, absolument d’accord. La musique montre la voie à nos âmes.


L’avenir de Keldian est-il à jamais lié à la conquête de l’espace ?

Probablement. L’espace est la frontière finale, là où toutes nos questions trouveront réponses. C’est l’ultime épreuve de tous les êtres dotés de conscience. Tant que nous n’explorerons l’univers au-delà de notre berceau, nous ne serons rien d’autre que des enfants. D’imprudents enfants avec des armes à feux.


Et bien merci d’avoir consacré de ton temps à mes questions, je te laisse conclure l’interview.

C’est toujours sympa de conclure par une citation, n’est-ce-pas ? Alors c’est ce que je vais faire, en espérant qu’on discutera à nouveau à la sortie du prochain Keldian. A bientôt.

“Words make you think a thought. Music makes you feel a feeling. A song makes you feel a thought.” - E.Y. Harburg