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Attention, petite bombe à découvrir d’urgence !! Troisième album de ce combo hongrois, « Kikelet » est l’album de la maturité pour Echo of Dalriada. Formé en 1998, ce sympathique groupe, composé de 6 membres, a connu de nombreux changements de line up avant enfin d'obtenir une assise stable en 2003. Depuis, les albums se succèdent assez régulièrement, et ce qui est impressionnant, c’est que chacun est manifeste d’une véritable progression et d’une volonté d’ouverture très importante. Mes écoutes distraites de « Fergeteg » (2004) et « Jegbonto » (2005) m’avaient confronté à un énième groupe de heavy à chant féminin, plein d’enthousiasme et de qualités, mais n’ayant ni les moyens ni l’originalité nécessaires pour s’exporter et convaincre un large auditoire. Tandis que là, à l’écoute de ce nouvel opus, j’espère sincèrement voir changer la donne, et que nos petits métalleux venus de l’est puissent enfin se construire une fan-base plus solide dans nos contrées.

Car ce « Kikelet » est vraiment ébouriffant !! Tout en restant dans la droite lignée de ces prédécesseurs, il corrige largement leurs imperfections, et propose une formule aussi fraîche que variée. Alternant gracieusement entre chant féminin (au registre médium, élégant quoique peu original), et voix masculine grave et claire, s’autorisant de fréquents duos charmants, ou des incursions bien trempées dans les registres extrêmes (un peu maladroit, sur "A Tavasz Dala" et ses superbes lignes de basse), Echo of Dalriada propose un cocktail détonant et accrocheur qui risque bien de surprendre et même de convaincre un grand nombre d’entre vous.

Le groupe se définit lui-même comme du heavy Metal épique et folklorique aux références classiques, et empruntées à la Renaissance. Et au final, cette étiquette à rallonge ne leur va pas si mal. On retrouve la verve et l’énergie folklorique d’un Mago de Oz ou d’un Elvenking sur certains passages (l’introduction de « Vandor-Fohasz »), un peu de magie et de potentiel hymniques empruntés à Nightwish (« Nema Harangok »), et des refrains chantés en duo, mémorisables et irrésistibles. Les paroles, exclusivement hongroises, donnent une saveur très exotique à l’ensemble, mais desservent aussi le groupe, car, comment dire…Du Metal symphonique, ainsi chanté, manque un peu de crédibilité. Après, ce n’est que mon avis, et puis après tout, on s’y fait très bien, et cela fait partie de la carte de visite du groupe.

Ce qui m’a beaucoup surpris et emballé au fil des écoutes, c’est de voir à quel point le mélange de style gracieux est habilement retranscrit. Combinées toutes ensemble, les différentes influences du groupe rendent un tout cohérent, et il advient même que l’on atteigne l’excellence (écoutez moi l’ouverture de rêve constituée par « Bocsozo », ou encore l’hymne magistral et classieux qu’est « Nema Harangok »). Et si des noms de groupe peuvent venir à l’esprit, ce n’est jamais trop précis, car «Kikelet » est vraiment original. Et la rythmique vraiment excellente, la production digne des meilleures sorties du genre… Non, vraiment, la surprise est de taille, et les adjectifs me manquent !!

Par ailleurs, on ne doit pas se trouver surpris, au détour d’un couplet heavy, de trouver des accélérations typées black avec blast beast et double grosse caisse, et des parties de claviers magnifiques et superbement exécutées. Le chant, quoique très correct, ne me paraît pas encore à la hauteur de la perfection instrumentale de l’album, la technique des chanteurs me paraissant peut-être encore insuffisante… Cela demeure cependant un obstacle mineur.


Au final, voici un album étonnamment bon et très mature ! Moi qui ne m’attendais pas à grand-chose, n’ayant que rarement été conquis par la vague émergente des groupes russes, hongrois ou bulgares, me voilà avec entre les mains l’un des plus charmants pot-pourris métalliques qu’il m’ait été donné d’entendre depuis bien longtemps. Excellent, accrocheur, varié, puissant, cet album se place dans mon top de l’année ! Dommage que tant d’efficacité finisse par lasser légèrement (on eut souhaité des moments plus « vides » histoire de respirer), mais ce recueil de magie, aussi poétique qu’headbangant, est si bon que l’on ne peut y résister !


Un bon gros 8,5/10 très largement mérité, pour un peu je me sentirais trop sévère !


Gounouman

0 Comments 18 avril 2007
Whysy

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